Stèle des fusillés par les Allemands à Portes-lès-Valence

Légende :

Stèle des fusillés par les Allemands à Portes-lès-Valence 

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Cliché Jean Sauvageon

Source : © Collection Jean Sauvageon Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en couleur.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Portes-lès-Valence

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Analyse média

Stèle à l'entrée nord de Portes-lès-Valence à la mémoire des fusillés par les Allemands à Portes-lès-Valence le 8 juillet 1944.


Contexte historique

Un sabotage efficace dans la gare de Portes fournit le prétexte aux Allemands pour fusiller 33 hommes.

Dans la nuit du 6 au 7 juillet 1944, le groupe-franc de Paul Bernard, de la compagnie Pons, réalise son énième sabotage à la gare de Portes-lès-Valence : peu avant minuit, des explosions retentissent dans le dépôt. Huit locomotives sont rendues irréparables, le four à réguler, indispensable pour l’entretien des machines, est détruit. Quelques minutes après, c’est le bâtiment administratif, où s’étaient réfugiés des Allemands, qui saute et s’écroule. Douze Allemands sont tués, sept blessés. Malheureusement, malgré les consignes d’évacuation des lieux, trois Français, employés de la SNCF, sont tués sous les décombres des bureaux administratifs : Robert Benzo, Victor Kuhn et Gabriel Prévost.
Les Allemands organisent immédiatement des représailles : le lendemain, 8 juillet 1944, trente internés de la prison de Montluc à Lyon, auxquels ils ajoutent trois Drômois pris à Saint-Donat le 15 juin 1944, le gendarme Louis Fau, le charcutier Émile Gay et le coiffeur Albert Bernard, sont amenés à Portes-lès-Valence, au dépôt des locomotives, où ils sont fusillés vers 15 h contre le mur du bâtiment administratif.

Pierre Amselle, 28 ans, Juif réfugié dans le sud-ouest, capitaine FFI (Forces françaises de l'intérieur) dans la région de Toulouse où il avait été arrêté en janvier 1944.
Yves Barry, 55 ans, médecin, membre du Comité de libération d’Annonay.
Roger Caraco, 38 ans, Juif turc, interne à l’hôpital Grange-Blanche à Lyon, membre d’un groupe-franc, arrêté en juin 1944.
Henri Chapuis, 39 ans, de l’Isère.
René Julien Dumas, 23 ans, résistant FTPF (Franc-Tireur et partisan français) de la Loire.
Jacques Ehrenfried, 44 ans, Juif né à Londres (Angleterre).
Mathias Enoch, juif né à Paris, 40 ans, qui, durant ses études à la Sorbonne, avait créé en 1921 la revue littéraire « L’œuf dur », à laquelle collaborèrent Jean Cocteau, Max Jacob, Pierre Mac Orlan, Pierre Naville, Blaise Cendrars, Valéry Larbaud, Drieu La Rochelle, Louis Aragon. Enoch est arrêté par la Gestapo près de Lyon en juin 1944.
Jean Escarras, des Alpes-Maritimes.
Robert Ettinghaussen, 32 ans, juif né à Paris, rédacteur au ministère du Commerce, puis au ministère des Finances, prisonnier évadé, entré en Résistance en juillet 1942 dans le réseau Brutus, arrêté à Lyon le 17 janvier 1944.
Maurice Fardel, 21 ans, de Lyon.
Maurice Florentin, 38 ans, Juif de Grèce, commerçant à Paris, réfugié à Portes-lès-Valence.
Ernst (Simon) Lambert, 26 ans, juif né à Thionville, professeur. Prisonnier évadé, démobilisé à Toulouse, il rejoint l’Armée juive en 1942 à Lyon et devient chef de corps-franc. Nommé directeur de l’UGIF-sud, son secteur d'activité était Toulouse, Lyon, Marseille. Il est chargé d'établir un relais avec la Suisse. il organise dans une papeterie un centre de Résistance, dépôt d'armes et de faux papiers et imprimerie d’un journal clandestin. Il se charge également d'un convoi d'enfants à destination de la Palestine via l'Espagne. Le 29 juin 1944, il est arrêté en gare de Lyon-Perrache par les Allemands. Torturé, il ne parle pas. Le 8 juillet 1944, à Portes-lès-Valence, Ernest Lambert tente d’échapper au peloton d'exécution : il se réfugie dans une cabane de cheminots. Mais les Allemands le retrouvent et le fusillent sur les corps de ses compagnons. Marié, une fille naît après sa mort.
Henri Lebaud, né à Lyon, 18 ans.
Jean Levis, 30 ans, juif né à Belfort, représentant de commerce à Lyon.
Oriel ou René Lévy, 17 ans, juif de Lyon.
Paul Lévy, 62 ans, juif, fabricant de soieries à Lyon.
Moise Luft, 37 ans, juif né en Roumanie.
François Mouiller, 34 ans, né à Vichy (Allier).
Hirsch Parysko, 45 ans, juif né en Pologne.
Jean Sanchez, né aux Trembles (Algérie), 38 ans.
Albert Auguste Savel, 41 ans, né à Lyon, employé de l’Office du Travail à Lyon, résistant qui fabrique de fausses cartes d’identité, détruit des dossiers de requis au STO (Service du travail obligatoire), fait embaucher des réfractaires sur des emplois protégés, arrêté le 16 juin 1944.
Adolphe Schtoil, 29 ans, juif né à Paris.
Georges Vuarin, 32 ans, né à Paris, membre du Parti communiste, l'un des responsables lyonnais du syndicat CGTU des Métaux, résistant, arrêté le 23 juin 1944, torturé dans les locaux de la Gestapo lyonnaise.
Nevach ou Zalmon Zuckermann, né à Minsk (Russie), 52 ans, et 6 inconnus.

En outre, trois hommes seront fusillés par les Allemands à la Gravière, à Portes-lès-Valence, le 14 août 1944 : Jean Chaffangeon, résistant originaire de la Loire, André Sévenier, 18 ans, résistant originaire du Teil (Ardèche), et un inconnu, résistant FFI d’environ 18 ans.


Auteurs : Robert Serre
Sources : AN, F/1CIII/1152, rapport préfet, F 12/11 830. ADR, 3808 W 352. ADD, 1920 W, 132 J 30, 132 J 25 Martin. La Picirella. PAF. Pons VB. Ladet. Léculier. Drôme Nord. Klarsfeld IV 384. Permezel, Résistants de Lyon Lazare, La Résistance juive en France. La Voix du peuple, 15 janvier 1937. Yad Vashem (Lévis). Maitron, Shoah. Mortsdanslescamps Stèle des fusillés Portes. MAM Portes Plaque com. Romans. MAM et plaque com. Saint-Donat. Stèle com. Saint-Marcel-lès-Valence.