Pierre Lefranc

Légende :

Portrait de Pierre Lefranc en uniforme de lieutenant à Paris, juin 1945.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives nationales, 569 AP 265 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie noir et blanc

Date document : Juin 1945

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Né le 23 janvier 1922 à Paris, Pierre Lefranc est étudiant à l’Ecole libre des sciences politiques à Paris lorsque la guerre éclate. Le 11 novembre 1940, il fait partie des étudiants qui manifestent à l'Arc de Triomphe. Blessé par les tirs allemands, il est arrêté et incarcéré à la maison d’arrêt de la Santé. Le registre d’écrou mentionne juste son transfert à l’infirmerie carcérale le 18 novembre 1940. On sait cependant qu’il sera par la suite transféré à Fresnes et sera libéré le 9 décembre 1940.

Après sa libération de Fresnes, Pierre Lefranc milite en zone libre au sein du mouvement Liberté fondé par François de Menthon et Pierre-Henri Teitgen. Évadé de France par l'Espagne en novembre 1942, il parvient à Londres le 6 juin 1943 après six mois d'incarcération dans les geôles franquistes et intègre l’école des cadets de la France libre (promotion « 18 juin »). Après avoir reçu une formation militaire, il est parachuté, comme sous-lieutenant, dans l’Indre dans la nuit du 24 au 25 aout 1944 pour la mission « Tilleul » sous le pseudonyme d’Arteriole. Par la suite, il prend part aux campagnes de France et d'Allemagne.

Pierre Lefranc a reçu la médaille de la Résistance française par décret du 14 juin 1946 (Journal officiel du 11 juillet 1946). Son mémoire de proposition ne fait pas état de sa participation à la manifestation du 11 novembre mais signale sa blessure le même jour : « Etudiant, propagandiste de la Résistance dès le début, a été blessé et arrêté au cours d’une bagarre avec des soldats allemands, à Paris, le 11 novembre 1940 ». En effet, au sortir de la guerre, la manifestation du 11 novembre 1940 n’apparaît pas comme un acte de résistance caractérisé et aucun mémoire de proposition pour la médaille de la Résistance n’y fait référence. Celui de Raymond Faivre, par exemple, signale simplement « participe à diverses manifestations qui lui valent l’arrestation » alors que celui d’Alain Griotteray n’y fait aucune allusion.

Responsable des jeunes du RPF, chef de cabinet (1958) puis conseiller technique auprès du Général de Gaulle, président de l'Association pour le soutien de l'action du général de Gaulle, ce fidèle entre les fidèles est aussi celui qui eut l'idée de créer un véritable centre de recherches historiques dédié à de Gaulle. Il l'anima pendant vingt ans en veillant à développer une intense coopération avec l'Université et le CNRS, avant de garantir sa pérennité par sa transformation en une Fondation reconnue d'utilité publique en 1992. Auteur de nombreux livres, Pierre Lefranc avait reçu en 2006 le prix littéraire de la Résistance, décerné par le Comité d'action de la Résistance, pour la réédition de ses mémoires intitulés D'une résistance l'autre 1940-1947 (éd. François-Xavier de Guibert).

Décédé le 7 janvier 2012 à Paris, Pierre Lefranc était Grand’Croix de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite, titulaire de la croix de guerre 1939-1945 et de la médaille de la Résistance française.


Fabrice Bourrée

Sources :
Ordre de la Libération, archives de la commission nationale de la médaille de la Résistance française
Archives départementales de Paris, 1807 W 136 (registre d'écrou de la maison d'arrêt de la Santé)
https://www.fondationresistance.org/pages/actualites/?iIdActualite=357