Judith Geller épouse Marcus
Légende :
Faux papiers au nom de Jaqueline Gauthier utilisés par Judith Geller.
Genre : Image
Source : © Museum Artifacts Collection Yad Vashem / Loaned by Judith (Geller) Marcus, Petach Tikva, Israel Droits réservés
Lieu : France
Contexte historique
Judith Geller est née le 23 avril 1925 à Metz de parents juifs allemands qui ont émigré en France en 1923. En 1927, la famille s’installe à Paris. Son frère aîné, Joël, fonde en 1933 à Paris une antenne du mouvement de jeunesse Hanoar Hatsioni (La jeunesse sioniste), que Judith est la première femme à rejoindre.
En 1940, la promulgation des lois anti-juives entraîne Rachel et son frère Joël dans la Résistance. Ses parents, juifs étrangers, sont contraints de se cacher. Pris dans une rafle en 1941, interné au camp de Pithiviers puis déporté à Auschwitz, Joël Geller y est assassiné en août 1942. Judith, quant à elle, rejoint les FTP. Après la dénonciation de la cellule Paris-Saint-Ouen en 1943, elle est arrêtée avec des camarades ; l'un d'eux la pousse hors de la voiture qui les emmène et lui permet ainsi de s’enfuir. De retour à Paris, elle reprend ses activités clandestines dans des ateliers de fourrure (métros Belleville, La Muette et Strasbourg Saint-Denis) où son rôle consiste à mettre en place des opérations de sabotage.
En 1943, Tony Gryn la recrute afin de renforcer l’équipe du Mouvement de Jeunesse sioniste (MJS) qu’il vient de créer à Paris. Elle travaille avec Maurice Loebenberg dit Cachoud et Lucien Rubel. Ce dernier l’accompagne dans ses premiers déplacements puis elle assure seule ses missions dans les départements du Loir-et-Cher, de la Mayenne et de la Sarthe, allant de mairie en mairie solliciter des tampons et toutes les pièces d'identité pouvant servir au laboratoire de faux-papiers que Cachoud dirige à Paris. Elle opère sous le nom d’emprunt de Jacqueline Gautier, qui comporte les mêmes initiales que son nom d'origine, Judith Geller. Sur ses faux papiers, elle est présentée comme une assistante sociale pour enfants.
En 1944, le groupe du MJS rejoint la section parisienne de l’Organisation juive de combat. Parlant l'allemand, Judith Geller devient l'interprète de Cor et de Metta Lande, du groupe des Hollandais également intégrés à l’Organisation juive de combat (OJC). Elle exerce également la fonction d’agent de liaison pour l’OJC.
En novembre 1944, elle est cadre du Service Social des Jeunes (SSJ). Ses missions sont multiples : localiser les proches des orphelins de la Shoah, identifier les enfants cachés dans des villages, venir en aide aux survivants… Après la guerre, elle épouse Alfred Marcus ; le couple émigre en Israël où Judith Geller-Marcus décède en décembre 2019.
Judith Geller est titulaire de la croix du combattant volontaire de la Résistance et de la croix du combattant. L’Etat d’Israël lui a décerné la médaille du Combattant contre le nazisme.
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources :
Archives Yad Vashem
Mémorial de la Shoah