Contexte historique

Né le 29 septembre 1916 en Argentine, il émigre avec sa famille en Bulgarie. En 1935, il s’engage dans l’armée française et est affecté au 403e puis au 401e régiment de DCA à Belfort. Ses activités militaires l’amènent jusqu’au Levant, plus précisément à Beyrouth, où il débarque le 24 mai 1940 avec le grade de maréchal des logis et la fonction d’instructeur au 404e régiment de DCA. Le 14 décembre 1940, il est rapatrié de Syrie en raison des lois antijuives de l’Etat français et se retire à Toulouse. Au 21 décembre 1940, il est chef d’équipe au parc automobile de Blagnac.

Repéré par David et Ariane Knout, il intègre l’Armée juive (AJ) et prête serment début 1941. Albert Cohen tient alors un magasin de pièces détachées rue du Rempart Saint-Etienne à Toulouse. Ce magasin sert de base pour la fabrique de faux papiers et pour la préparation physique au passage des Pyrénées, dont l'activité est dirigée par le nageur Alfred Nakache.

Albert Cohen devient en novembre 1941 (ou mars 1942 selon les attestations) officier de liaison entre la direction de l’AJ implantée à Toulouse et les groupes de Nice, Grenoble, Megève et Lyon. En novembre 1943, avec Jacques Lazarus et Raoul Leons, ils forment les recrues pour le maquis de l’Espinassier. Le 25 janvier 1944, il est nommé chef du corps franc de l’AJ de Toulouse avec le grade de lieutenant. Convoqué pour le STO en mai 1944, il rejoint provisoirement le maquis de l’Espinassier.

Rappelé d’urgence à Toulouse, Albert Cohen échappe plusieurs fois à des arrestations. Le 17 mai 1944, alors qu’il revient du maquis du Tarn, il est arrêté par des Allemands à Castres en compagnie de Jacques Lazarus et René Kapel ; les trois hommes parviennent à s’échapper. En juin 1944, le rendez-vous rue Tripière est un piège dans lequel tombe Istisk Frydman(Perrin) mais qu’il repère assez tôt pour s’enfuir. Le 22 juillet 1944, Albert Cohen sauve Raoul Leons, blessé lors du guet-apens des miliciens rue de la Pomme, tandis qu’Ariane Fixman est tuée et Thomas Bauer mortellement blessé.

Les 19 et 20 août 1944, il participe à la libération de Toulouse à la tête de son Corps Franc. Durant cette période de confusion, il s’empare de documents au siège de la Gestapo puis au Commissariat aux questions juives.

Après la libération de Toulouse, il est affecté au Bataillon de Sécurité 17 puis à la 17e Compagnie automobile du quartier général. Démobilisé le 31 janvier 1945, il se voit décoré en avril 1945 de la Croix de Guerre, alors qu’il a le grade de lieutenant FFI.

L'Armée juive

Le corps franc de l’Armée juive de Toulouse

Le maquis de l’Espinassier