Aron Lublin (Lucien)

Légende :

Co-fondateur de l'Armée juive à Toulouse en janvier 1942, Aron Lublien est également l'un des initiateurs du maquis de Biques (Tarn) et du corps franc de l'AJ de Toulouse. En 1943, il est responsable régional des corps francs de l’Armée juive en Rhône-Alpes et participe à ce titre aux combats de la libération à Lyon.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Mémorial de la Shoah, Paris (France) Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France

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Contexte historique

Aron Lublin (Lucien), membre du mouvement sioniste socialiste, est né en 1909 en Pologne, à Kuznika. Comme beaucoup de Polonais au début du XXe siècle, il migre en France une fois qu'il a obtenu son diplôme d’ingénieur électricien. Mobilisé en septembre 1939, Il combat dans l’armée française au cours de la campagne de France jusqu’à sa démobilisation à Toulouse après la défaite. Il y fonde un Bureau d’étude d’électrification rurale.

Appartenant au courant sioniste majoritaire, il est d’abord tenu à l’écart du mouvement La Main forte créé par les époux Knout et les époux Polonski. Il figure néanmoins parmi les fondateurs de l’Armée Juive (AJ) le 10 janvier 1942, siège au comité directeur avec Abraham Polonski, et occupe la direction de l’organisation avec Abraham Polonski, Dika Jefroykin, Léonard Zupraner et Alexandre Kowarsky. Il permet la prise de contact avec les autorités du Yishuv, l’organisation regroupant la communauté juive de Palestine, et son bras armé la Haganah. Ces liens permettent l’évacuation de Juifs vers la Palestine via l’Espagne dès l’année 1942. Il contribue au financement de l’Armée juive grâce à ses liens avec les chefs du Mouvement sioniste socialiste. Le financement de l’Armée juive est aussi facilité grâce à ses contacts avec l’Œuvre de Secours aux Enfants (OSE) et avec le Mouvement de Jeunesse Sioniste (MJS) dont il utilise les filières reliant la France à la Suisse.

Il participe à la création du maquis de Biques dans le Tarn conjointement à Robert Gamzon des Eclaireurs Israélites de France (EIF) et Jacques Lazarus. La création du corps franc de Toulouse, confié à Pierre Loeb, lui est aussi en partie redevable. Son activité résistante se tourne, enfin, vers la propagande avec la publication du journal clandestin Quand même.

Recherché après l’invasion de la zone Sud par l’armée allemande, il se rend à Lyon où il prend la direction régionale des corps francs de l’Armée juive, organise le ravitaillement du maquis de l’Armée juive dans la Loire et participe aux combats de la Libération dans l’ancienne capitale des Gaules. À la tête du corps franc lyonnais, il attaque la gare de triage de Vaise.

Son activité ne se développe néanmoins pas de manière solitaire. En janvier 1942, au moment de la création de l’Armée juive, son épouse intègre également l’organisation. Antoinette Schönberger est née à Berlin et est de nationalité hongroise. Elle devient agente de liaison, transporte l’argent et le matériel pour le compte du Comité directeur. En 1943, elle prend contact avec un groupe de résistants hollandais à Paris dont elle assure l’hébergement et pour qui elle sert de boite à lettres. À partir de janvier 1944, elle effectue les liaisons entre les groupes francs de Toulouse et Lyon avec Paris à qui elle distribue armes et argent.

Après la guerre, Aron Lublin créé la Société de Protection des Enfants juifs qui protège les jeunes ayant survécus à la Shoah et organise leur transfert vers la Palestine. Il décède à La Bresse (Vosges) le 11 janvier 1995.


Auteur : Guillaume Pollack

Sources et bibliographie
Service historique de la Défense, Vincennes : 2010 PA 52/84 (fonds du MLN).
Mémorial de la Shoah
Organisation juive de combat – France – 1940-1945, Paris, éditions Autrement, 2008.
Lucien Lazare, La Résistance juive, Paris, Ed du nadir, 2001.