Simon Lévitte
Légende :
Simon Levitte, secrétaire général du Mouvement de la Jeunesse sioniste, est l'un des fondateurs du Comité d’Action et de défense de la jeunesse juive (CADJJ).
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de la Résistance et de la Déportation en Isère Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : sans date
Lieu : France
Contexte historique
Simon Levitte est né en 1912 à Ekaterinoslav (aujourd’hui Dniepr en Ukraine) dans une famille aisée qui migre à Metz au moment des révolutions russes en 1917. Il quitte le scoutisme unioniste protestant pour les Eclaireurs israélites de France (EIF) dont il devient Commissaire régional. Il y rencontre sa future femme Denise Klotz. Le couple émigre en Palestine mandataire et revient en France comme délégué de la Palestine ouvrière. L’objectif est de prendre contact avec des jeunes juifs en France candidats à l’émigration. Denise Klotz, quant à elle, devient la secrétaire du Keren Kayemeth LeIsrael (KKL), ou Fonds national juif (FNJ) fondé en 1901 qui participe au mouvement sioniste.
En 1940, Simon Levitte devient éducateur à Moissac (Tarn-et-Garonne) après la défaite de la France où se trouve la maison d’enfants des EIF et où il construit un centre de documentation juive. Parmi les membres figure notamment Marianne Cohn, résistante juive allemande. En mai 1942, il contribue au congrès unificateur des jeunesses sionistes dont est issu le Mouvement de Jeunesse sioniste qui s’engage dans la Résistance, et en devient le secrétaire général. Il s’agit de protéger les Juifs de France, désormais persécutés par les lois antisémites du régime de Vichy. À Moissac, il construit le service des faux papiers ensuite dirigé par Toto Giniewski depuis Grenoble. Dans cette ville, Simon Lévitte créé une bibliothèque juive. Puis il se charge des liaisons à travers la ligne de démarcation puis la zone rattachée au commandement militaire de Bruxelles et jusqu’aux Pays-Bas, occupés depuis l’offensive allemande de l’été 1940.
Début 1943, son père Daniel Lévitte, sa mère Ida et son frère Edouard sont arrêtés et déportés au centre de mise à mort d’Auschwitz. Lui-même arrêté à Nice en novembre 1943, Simon Levitte parvient à s’évader. En décembre de la même année, il est un des fondateurs du Comité d’Action et de défense de la jeunesse juive (CADJJ) dont Georges Schnek prend la direction. Le mouvement souhaite opérer la fusion entre le MJS, les jeunes de L’Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie ou Bund, le Yechouroun qui est un mouvement de jeunesse juif orthodoxe créé à Strasbourg en 1926 et l'Union des Juifs pour la résistance et l'entraide (UJRE), organisation de résistance juive rattachée à la Main d’œuvre immigrée (MOI) et au parti communiste clandestin. Pour le compte de cette organisation de résistance, il produit des faux papiers depuis Paris où il s’installe en 1944 et collecte des renseignements. Il est aussi le représentant de la zone Sud au Comité d'Union et de Défense des Juifs à Paris. Il participe aux combats pour la libération de la capitale au sein du groupe franc Alerte du capitaine Charcot-Neuville.
Par décret du 20 novembre 1946, il est décoré de la médaille de la Résistance française.
Après la guerre, il participe à l’organisation de l’émigration juive vers l’État d’Israël. Il se suicide avec son épouse en 1968.
Auteur : Guillaume Pollack
Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes : 2010 PA 52/84 (fonds du MLN).
Ordre de la Libération, archives de la commission nationale de la médaille de la Résistance française
Organisation juive de combat – France – 1940-1945, Paris, éditions Autrement, 2008.