Le maquis juif du Vivarais-Lignon
Légende :
Membres de l’Armée juive - Organisation juive de combat (AJ - OJC) au garde-à-vous au Chambon- sur-Lignon
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Mémorial de la Shoah, Paris (France) Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : été 1944
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Auvergne) - Haute-Loire
Contexte historique
L’implantation et le développement du maquis juif du Vivarais Lignon en Haute-Loire est redevable à des conditions extrêmement favorables. Cette région, à majorité composée de population protestante offre un point d’appui et une destination idéale pour le développement d’une filière d’évasion vers la Suisse sous l’impulsion de Joseph Bass (Monsieur André).
Durant l’hiver 1943-1944, il créé un maquis juif sur le plateau du Vivarais-Lignon, "Montagne-refuge", situé à plus de mille mètres d’altitude, isolé, cerné par les conifères et les prairies, escarpé, au climat rude, ce qui limite l’efficacité des opérations de ratissage. Il s’agit d’un carrefour et d’une destination refuge pour les juifs traqués. Ces derniers, venus de Saint-Etienne, de Lyon et de Nice, protégés par un environnement complice : la mémoire des persécutions anciennes menées contre les huguenots a pu favoriser la protection des juifs opprimés par le régime de Vichy et l’occupant nazi.
Au sein de ce maquis, Joseph Bass met en place un entraînement paramilitaire en vue des combats de la Libération. En janvier 1944, un accord est conclu avec la Résistance de Haute-Loire afin d’y intégrer le maquis. Des groupes de combat juifs sont constitués, un pour les jeunes et trois pour les adultes comprenant une dizaine de membres chacun.
En juin 1944, lors d’un voyage à Lyon, il rencontre Lucien Lublin, un des responsables de l’Armée juive. Le maquis du Chambon-sur-Lignon devient alors un centre d’entraînement militaire pour les nouvelles recrues de l’AJ qui met un instructeur à la disposition du maquis, Léon Abraham. Au début du mois d’août, ces jeunes repartent vers Lyon.
L’armement en revanche fait défaut. Joseph Bass témoigne : "Nous avons eu la possibilité d’acheter quelques revolvers dans un faubourg de Saint-Etienne, La Ricamerie, habité par des mineurs. Nous avions créé là un centre de passage. C’était un bar de mineurs, "A la belotte" ; dans notre milieu, on l’appelait "l’hostellerie des musiciens", les musiciens voulant dire les Juifs. Ce bar était tenu par un couple de jeunes Français d’origine italienne, non juifs, Osvaldo et Lea Bardone, qui faisaient partie du groupe depuis juillet 1943".
En août 1944, les maquisards, armés et entraînés, s’engagent dans la lutte armée. C’est à eux que se rendent les troupes allemandes dans la région d’Estivareilles (Allier) ainsi que la division Vlassov au Puy-en-Velay, parachevant ainsi la libération de cette ville le 22 août 1944 puis de l’ensemble du département.
Auteur : Guillaume Pollack
Sources et bibliographie :
Archives nationales, 72AJ 71, dossier 11 (Témoignage de M. Bass, juin 1947)
Organisation juive de combat – France – 1940-1945, éditions Autrement
Anny Latour, La Résistance juive en France, Stock, 1970
Lucien Lazare, La Résistance juive, Ed du nadir, 2001
Instruction militaire des jeunes résistants de l’AJ du maquis du Chambon-sur-Lignon, 1944
Mémorial de la Shoah / Coll. Lucien Lublin
Maquis du Chambon-sur-LignonCe drapeau du 1er groupe juif de combat des FFI de Haute-Loire pourrait être celui de l'unité issue du maquis du Chambon-sur-Lignon.
Collection privée
Maquis du Chambon-sur-LignonCe drapeau du 1er groupe juif de combat des FFI de Haute-Loire pourrait être celui de l'unité issue du maquis du Chambon-sur-Lignon.
Collection privée