Charles Gonard
Genre : Image
Type : Portrait
Source : © Musée de l'Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie argentique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France
Contexte historique
Charles Gonard est né le 11 octobre 1921 à Paris. Son père, polytechnicien, était ingénieur civil des mines. Encore lycéen au moment de la guerre, il souhaite s'engager en octobre 1939, mais une pleurésie l'en empêche. A peine remis, il essaie de partir pour l'Angleterre à la suite de l'Appel du général de Gaulle, mais les mauvaises communications l'empêchent d'arriver à temps à l'embarquement. Revenu à Lyon après l'évacuation de la ville par les Allemands, il forme un noyau gaulliste au sein de son lycée.
Parti à Marseille, pour préparer l'Ecole Coloniale et sa première année de droit, il prend contact, en novembre 1941, avec le mouvement Combat et devient agent de liaison chargé de la propagande et de la diffusion (tracts, journaux clandestins).
En octobre 1942, à Paris, où il poursuit ses études, il contacte tour à tour plusieurs petits groupes de résistance, dont le Front national universitaire et Ceux de la Résistance (CDLR).
Quelques mois plus tard, il échoue dans une nouvelle tentative pour rejoindre les FFL, par l'Espagne. Après plusieurs autres tentatives infructueuses, Charles Gonard, alias "Morlot", est mis en contact avec Serge Ravanel, organisateur des groupes francs des Mouvements unis de Résistance (MUR). Il est alors envoyé à Marseille pour y organiser les groupes francs de la Région R2. Il monte des groupes, sur les six départements de la région, qui réaliseront de nombreuses opérations dont il organisera et dirigera personnellement les plus importantes. Ces groupes ont ainsi principalement à leur actif des opérations contre les usines de Saint-Auban, de Peille et de l'Argentières, la destruction des principaux relais de lignes à haute tension des Hautes-Alpes et Basses-Alpes, des coupures de voies dans le Vaucluse, l'interception d'un train militaire allemand, des sabotages de locomotives à Veynes et Avignon, des exécutions de traîtres, l'attaque de la Gestapo de Gap, et la préparation de la destruction des autoclaves de l'usine de Gardanne.
En février 1944, Charles Gonard quitte Marseille pour Paris, où il est chargé de former les groupes francs nationaux des FFI qui dépendent du COMAC et de l'Etat-major national. Parmi leurs opérations, il dirige personnellement la destruction par incendie du fichier du Service du travail obligatoire (STO) de Versailles ainsi que l'attaque à la grenade du repaire de la bande à Spirito, rue Fontaine, au "Printania"; il est également à l'origine de l'évasion de Jean-Pierre Lévy alias Lenoir et de l'exécution de Philippe Henriot.
Le troisième jour de l'insurrection parisienne, il est blessé en attaquant un convoi de camions allemands. Charles Gonard est homologué à la fin de la guerre lieutenant-colonel FFI. Après un séjour de plus de deux ans en Indochine, comme capitaine de réserve d'infanterie coloniale, il entre dans l'industrie, tour à tour à Strasbourg, à Paris, puis pendant 28 ans au Maroc.
Membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis 1995, Charles Gonard est décédé à Paris le 12 juin 2016.
Décorations :
Commandeur de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération, Croix de Guerre 39/45 (5 citations), Médaille de la Résistance avec rosette.
Charles Gonard was born on October 11th, 1921, in Paris. His father, an engineer, graduated from the Ecole des Mines. Already in high school when war broke out, Gonard wanted to enlist in October, 1939, but he contracted pleurisy and was unable to serve. Instead, he tried to leave for England to join de Gaulle after hearing his rousing call to arms, but poor communications stopped him from reaching the ship in time. He returned to Lyon after the Germans had already entered the city, and formed a Gaulliste group at his school.
In Marseille where he was preparing for his first year of law school at Ecole Coloniale, Gonard came into contact with the Resistance movement, Combat, in November, 1941. He became a liaison agent, distributing propaganda, pamphlets, and clandestine newspapers. In October, 1942, while studying in Paris, Gonard came into contact with several different, small Resistance groups, two of which was the Front National Universitaire and Ceux de la Résistance (CDLR).
A few months later, Gonard decided to try and join the FFL by way of Spain. After several frustrating attempts, Charles Gonard, alias «Morlot,» contacted Serge Ravanel, head of the Groupes Francs in MUR, for a different mission. Gonard was sent to Marseille in order to organize the Groupes Francs there in Région R2. He organized the region into six departments, and personally launched and organized numerous, key operations. These groups’ main operations were as follows: sabotaging factories in Saint-Auban, Peille, and Argentières, destroying main power lines in the Hautes-Alpes and the Basses-Alpes, cutting off railways in the Vaucluse region, intercepting military German trains, sabotaging locomotives in Veynes and Avignon, executing traitors, attacking the Gestapo in Gap, and planning a way to destroy the autoclaves at the factory in Gardanne.
In February of 1944, Charles Gonard left Marseille for Paris where he organized national Groupes Francs from the FFI and integrated them into COMAC and the Etat-Major National. As head of these GF forces, Gonard led the attacks that burned down the archives for the STO in Versailles, as well as the grenade attack on Spirito's group's hideout on Rue Fontaine in « Printania.» He also helped to execute Jean-Pierre's (a.k.a. Lenoir) escape, and the execution of Philippe Henriot, an important figure in the Vichy Government.
During the third day of the Battle for Paris, Gonard was injured while attacking a German convoy. He was made a lieutenant-colonel in the FFI at the end of the war. After spending two years in Indochine (South-East Asia) as a captain in the Colonial Reserve Infantry, Gonard changed careers and went into business. He spent time in Strasbourg, Paris, and then spent twenty-eight years in Marocco. Member of the Conseil de l'Ordre de la Libération until 1995, Charles Gonard died on june 12, 2016.
Decorations: Commander of the Légion d'Honneur
Compagnon de la Libération
Croix de Guerre 39/45 (five citations)
Médaille de la Résistance avec rosette
Traduction : Catherine Lazerwitz
Auteur : Vladimir Trouplin (fiche rédigée pour le dvd-rom La Résistance en Ile-de-France, édition AERI, 2004.
Sources : Archives du Musée de l'Ordre de la Libération.