Brassard de la Milice
Genre : Image
Type : Brassard
Source : © Collection Robert Serre Droits réservés
Détails techniques :
Brassard en tissu de 20 cm et gamma de 7 cm.
Date document : Sans date
Lieu : France
Analyse média
La Milice choisit comme insigne le gamma (troisième lettre de l’alphabet grec), signe du Bélier, symbole de renouveau et d'énergie (argent sur fond bleu dans un cercle rouge pour les miliciens ordinaires, blanc sur fond noir pour les francs-gardes, blanc sur fond rouge pour les avant-gardes).
L'insigne de la Milice au gamma est portée à la boutonnière, sur le béret, la poche de poitrine et le brassard.
Auteurs : Robert Serre
Contexte historique
Créée le 30 janvier 1943 par une loi du gouvernement Laval, la Milice française, dirigée par le chef du gouvernement et soumise à l’autorité des préfets, avait pour mission de grouper « des Français résolus à prendre une part active au redressement politique, social, économique, intellectuel et moral de la France » (loi du 30 janvier 1943). Cette tâche revint à Joseph Darnand, nommé secrétaire général. Ancien militant d’Action française et du PPF (Parti populaire français), héros de la Première Guerre mondiale, Darnand commandait depuis 1941 le SOL (Service d’ordre légionnaire), minorité activiste de la Légion française des combattants. En octobre 1942, Darnand décide de rompre avec la Légion et de transformer le SOL en Milice française. Elle devait être l’instrument de la collaboration armée avec les troupes d’occupation.
Une partie des cadres de la Milice venait de l’école d’Uriage où ils recevaient un enseignement théorique axé sur la propagande et se soumettaient à un entraînement militaire intensif. Ces cadres viennent pour la plupart de la Cagoule et de l’Action française. Mais on trouve également un important courant venu de la droite catholique contre-révolutionnaire (Henriot, Touvier), voire quelques ex socialistes. Quant aux troupes, elles sont recrutées au sein des marginaux des milieux urbains. La Milice dispose également d’un journal, Combats, où écrivent quelques auteurs célèbres comme Colette.
La Milice comprenait une formation militarisée, la « Franc-garde » qui, à partir de fin 1943, servit d’auxiliaire aux Allemands dans la lutte contre la Résistance. En octobre 1943, Darnand entra symboliquement dans la SS avec le grade de Sturmbannführer (équivalent de commandant de l’Armée de terre française) et obtint ainsi l’armement officiel de la Milice. Il fut nommé peu de temps après, secrétaire d’Etat au Maintien de l’Ordre.
La Milice reçut en février 1944 l’autorisation de s’installer en zone Nord. Elle fut engagée à la même époque dans les opérations de police menées dans le Vercors contre les maquisards.
En septembre 1944, environ 6000 miliciens suivirent Darnand en Allemagne où ils furent versés dans la division Waffen SS Charlemagne. Darnand et nombre de ses partisans furent exécutés à la Libération. De tous les partis et mouvements de la collaboration, la Milice est celui qui a laissé les plus sinistres souvenirs principalement à cause de la violence de ses méthodes.
Auteurs : Robert Serre
Sources : Pierre Giolitto, Histoire de la Milice, Paris, Le Grand Livre du Mois, 1997. Delperrie de Bayac, Histoire de la Milice, Paris, Fayard, 1969. Pierre Milza, Le fascisme, Paris, MA Editions, 1986. Henry Rousso, La collaboration, Paris, MA Editions, 1987.