Maurice Ognois

Légende :

Maurice Ognois, militant de la CGT figurant parmi les fondateurs du mouvement Libération-Nord dans la Marne

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Denise Richard-Ognois Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc extraite du CD-ROM La Résistance dans la Marne.

Lieu : France - Grand Est (Champagne-Ardenne) - Marne

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Contexte historique

Maurice Ognois est né le 2 novembre 1896 à Lille, son épouse Marie Thirion le 7 octobre 1898 au Champy-Haut sur la commune de Nouart (Ardennes) et leur fille Denise le 25 juillet 1926 à Reims.
La famille Ognois, qui réside à Reims, est une famille de militants socialistes.

Maurice Ognois fait partie des militants de la CGT et de la SFIO qui, sous la direction de Raymond Guyot, ont organisé le mouvement Libération-Nord à Reims et dans la Marne. Il est membre du bureau de l'état-major de Libération-Nord. Typographe à l'Imprimerie moderne de la Champagne dont le directeur est Henri Cappy, il fabrique des faux cachets et des faux papiers pour les clandestins, résistants, réfractaires du STO et aviateurs alliés. De juin 1942 à novembre 1943, il travaille aussi pour l'OCM et fait parvenir aux alliés des informations sur la position des batteries allemandes autour de l'aérodrome de Courcy.
Marie Ognois diffuse la presse clandestine et sert d'agent de liaison.

Le 8 juillet 1944, Maurice et Marie Ognois sont arrêtés par la Gestapo à leur domicile 43, rue Ruinart de Brimont à Reims, en même temps que Paul Schleiss responsable militaire de Libération-Nord et André Schneiter, chef des FFI de l'arrondissement de Reims. Le même jour la Gestapo arrête sur son lieu de travail leur fille Denise, modiste à l'Atelier Roche. Interrogée au siège de la Gestapo sur l'activité de son mari, Marie Ognois déclare qu'« une Française ne vend et ne trahit ni son pays ni son mari ». Maurice et Marie Ognois, ainsi que leur fille Denise et leur nièce Jacqueline Thirion, sont transférés dans les Ardennes et internés à la prison de Charleville.
Le 29 août 1944, alors que l'armée allemande bat en retraite, Marie Ognois fait partie d'un groupe de treize détenus, avec Paul Schleiss et André Schneiter, qui sont tirés de leurs cellules de la prison de Charleville et emmenés en dehors de la ville, à l'écart du village de Tournes, où ils sont exécutés en bordure du bois de la Rosière. Les habitants de Tournes accourus sur le lieu du massacre placent un bouquet de fleurs sur le corps de Marie Ognois.
Les corps des trois Rémois sont ramenés dans la ville de Reims libérée où leurs obsèques ont lieu dans la cathédrale le 8 septembre 1944 en présence d'une foule considérable. Marie Ognois est inhumée au cimetière de l'Est de Reims.

En mai 1945, Maurice Ognois est élu maire-adjoint de Reims.

À Reims, une plaque commémorative est apposée en 1947 par la municipalité au domicile de Marie Ognois 43, rue Ruinart de Brimont. Son nom est inscrit sur le monument aux martyrs de la Résistance et de la Déportation et sur la stèle élevée par le Parti socialiste SFIO au cimetière du Nord. Une rue du quartier des Épinettes porte son nom depuis 1973.

Dans les Ardennes, le nom de Marie Ognois est gravé avec ceux de Paul Schleiss et d'André Schneiter sur le monument érigé à Tournes sur le lieu même du massacre, ainsi que sur le Mémorial de la Résistance ardennaise à Charleville-Mézières, où une plaque commémorative apposée sur le mur de la prison rue Clément Métezeau honore la mémoire de tous les patriotes détenus en ce lieu avant d'être fusillés par les Allemands.

Décédé en 1968, Maurice Ognois est Combattant volontaire de la Résistance, mention RIF.
Maurice et Marie Ognois sont titulaires de la médaille de la Résistance.


Jocelyne et Jean-Pierre Husson, « Maurice et Marie Ognois », in CD-ROM La Résistance dans la Marne, AERI, 2012.