Frédéric Bleicher
Légende :
Portrait du lieutenant Frédéric Bleicher
Lieutenant Frédéric Bleicher’s Portrait
Genre : Image
Type : Portrait
Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés
Détails techniques :
Photographie argentique en noir et blanc.
Date document : Octobre 1944
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Savoie - Modane
Analyse média
Cette photographie du lieutenant Bleicher en uniforme a été prise à Modane en octobre 1944. Il arbore sur sa manche l'insigne de la demi-brigade de la Drôme. Cette unité était alors engagée sur le front des Alpes en Maurienne.
Frédéric Bleicher’s Portrait
This photography of Lieutenant Bleicher in his uniform was taken in Modane in October 1944. On his sleeve he wears the badge of the half-brigade of Drôme. This unit had been on duty on the Alpine front in Maurienne.
Auteur : Maurice Bleicher
Contexte historique
Frédéric Bleicher est né le 9 mars 1915 en Hongrie. Etudiant à l’École dentaire française à Paris, il reçoit son diplôme de dentiste en 1937. Dès l’automne 1940, il est recruté dans la Résistance pour distribuer des journaux clandestins aux responsables des syndicats à la Bourse du Travail. Il passe en zone libre en octobre 1941 et s’installe à Bourg-de-Péage dans la Drôme en mars 1942. En novembre 1942, il entre en contact à Grenoble avec l’un des responsables du Mouvement National Contre le Racisme (MNCR), mouvement engagé dans la lutte contre la persécution et la déportation des Juifs. Il devient responsable du MNCR pour la Drôme.
A partir de 1943, ses activités dans la Résistance se développent. Il rejoint le groupe franc de Romans et participe à des actions contre les Allemands et les collaborateurs. Parallèlement, il participe à la constitution clandestine à Romans et à Bourg-de-Péage d’une compagnie de volontaires destinée à rejoindre le maquis du Vercors le jour J. Il recrute 62 hommes et les encadre à partir de mars 1944. Il prend part à des coups de main pour éviter le départ en Allemagne de jeunes incorporés au Service du travail obligatoire, leur fournit de faux papiers d’identité, les héberge et les dirige vers le maquis du Vercors. Il participe à des réceptions de parachutages dans la région de Romans et dans le Vercors, de la fin 1943 à juin 1944, et à des sabotages de voies de chemin de fer. Il recueille des renseignements sur le terrain d’aviation allemand de Chabeuil et sur l’aménagement des grottes de Châteauneuf-d’Isère dans lesquels les Allemands entreposent du matériel aéronautique.
Il rejoint le maquis du Vercors à sa mobilisation le 9 juin 1944. Frédéric Bleicher est nommé lieutenant et se voit confier les fonctions d’officier de renseignements de la compagnie Abel. Il est chargé de maintenir la sécurité et de recueillir des renseignements, notamment sur les mouvements des troupes allemandes et des miliciens. Il organise un réseau de renseignements qui s’étend de Pont-en-Royans à Grenoble. Le 15 juin, il participe aux combats de Saint-Nizier durant lesquels il est blessé.
Jusqu’à l’attaque allemande sur le maquis du Vercors, le 21 juillet, il effectue des missions de liaison et de renseignement. Après l’occupation allemande du Vercors, il rejoint Romans vers le 9 août et est nommé chef du service de renseignements de la Drôme-Nord. Le 22 août, il participe aux combats de la libération de Romans puis est nommé chef du 2e bureau de Romans-Bourg-de-Péage, responsable de la recherche des miliciens et des collaborateurs. Le 30 août, il participe à l’attaque des colonnes allemandes qui se replient le long de la nationale 7. En septembre, il s’engage au sein du 1er bataillon de la 2e demi-brigade de la Drôme qui fait partie de la 1ère Division alpine FFI. Il est nommé officier de renseignements du bataillon et adjoint du chef du 2e bureau de la demi-brigade. Il rejoint alors la Maurienne et participe jusqu’en novembre aux combats contre les Allemands qui tiennent les cols assurant les arrières des forces de l’Axe en Italie du Nord. Volontaire pour commander une mission de guidage de tirs d’artillerie en montagne, il est blessé. Après la relève de son bataillon, à partir de la fin novembre, il accomplit des missions de renseignement en Rhône-Alpes ainsi qu’à Paris pour le compte du service central de renseignements FFI.
Le 1er février 1945, il est affecté au 5e bureau de l’état-major général de guerre chargé de la sécurité militaire pour mener des enquêtes contre le sabotage industriel dans les établissements travaillant pour le département de la guerre.
Frédéric Bleicher est ensuite mis à la disposition de la direction du service de santé et affecté à l’hôpital militaire du Val de Grâce en tant que dentiste le 12 mars. Il est démobilisé le 6 décembre 1945.
La médaille de la Résistance lui est décernée par décret du 24 avril 1946.
Frédéric Bleicher décède à Paris le 1er avril 2006.
Frédéric Bleicher was born on 9 March 1915 in Hungary. He studied at the French Dental School in Paris, and received his diploma in 1937. From autumn 1940 on, he worked in the Resistance and distributed clandestine newspapers to the officials of the unions of the labour market. He went to the unoccupied zone in October 1941 and settled in Bourg-de-Péage in Drôme in March 1942. In November 1942, he got in contact with one of the officials of the National Movement against Racism (French: MNCR), a movement that committed itself to the fight against the persecution and deportation of Jews. He became the head of the movement in Drôme.
From 1943 on, his activities in the Resistance increased. He joined the groupe franc of Romans and participated in actions against the Germans and the collaborators. Simultaneously, he participated in the organization of a clandestine company of volunteers in Romans and in Bourg-de-Péage who were supposed to join the Maquis in Vercors on D-Day. He recruited 62 men and led them from March 1944 on. He participated in actions aimed at avoiding the departure of youths who were obliged to do a Compulsory Work Service (French: STO) in Germany. He provided them with fake IDs, accommodated them and led them to the Maquis in Vercors. He participated in the reception of supplies dropped by airplanes in Romans and Vercors, from the end of 1943 until June 1944 and committed several sabotages of rail tracks. He collected information about the German airfield in Chabeuil and about the construction of caves in Châteauneuf-d’Isère where the Germans stored their aeronautical equipment.
He joined the Maquis in Vercors at the time of his mobilization, on 9 June 1944. Frédéric Bleicher was appointed as Lieutenant and was entrusted with the duties of an intelligence officer of the Abel Company. He was commissioned to maintain the security and to gather intelligence, especially about the troop movements of the Germans and of the militia. He organized an intelligence network that reached from Pont-en-Royans to Grenoble. On 15 June, he participated in the battles of Saint-Nizier where he was injured.
Just until the German attack on the Maquis in Vercors on 21 July, he performed intelligence and liaison missions. After the German occupation of Vercors, he went to Romans around 9 August and was appointed as chief of the intelligence service of Northern Drôme. On 22 August, he fought in the combats of liberation in Romans and was then appointed as chief of the 2nd Office of Romans-Bourg-de-Péage, and was responsible for the search of members of the French Militia and of collaborators. On 30 August, he participated in the attack on German troops who pulled back along the Route nationale 7. In September, he got involved in the 1st battalion of the 2nd half-brigade in Drôme that was part of the 1st alpine Division of the French Forces of the Interior (French: FFI). He was appointed as intelligence officer of the battalion and became the assistant of the chief of the 2nd office of the half-brigade. Hence, he went back to Maurienne and fought until November in the battles against the Germans who controlled the passes, assuring the supply of the Axis Powers in Northern Italy. He volunteered to lead an exploratory mission about artillery fire in the mountains and was injured during that mission. After the relief of his battalion, from the end of November on, he performed intelligence missions in the Rhône-Alpes region and in Paris for the Central Intelligence Service of the FFI (French Forces of the Interior).
On 1 February 1945, he was assigned to the 5th Office of the general war staff headquarters and was responsible for the military security and made inquiries about industrial sabotage in facilities working for the war department.
Afterwards, Frédéric Bleicher worked for the Direction of the Health Service and on 12 March he was assigned to the military hospital in Val de Grâce where he worked as a dentist. He was demobilized on 6 December 1945.
On 24 April 1946, he received the Medal of the Resistance by decree.
Frédéric Bleicher died on 1 April 2006 in Paris.
Traduction : Felix Uebel
Auteur : Maurice Bleicher