Engin blindé léger à six roues M8 Greyhound
Genre : Image
Type : Engin militaire
Producteur : photo Taly
Source : © Collection Pierre Vincent-Baume Droits réservés
Détails techniques :
Photographie noir et blanc argentique.
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Saint-Paul-lès-Romans
Analyse média
Photographie montrant un équipage d’un véhicule blindé léger américain, une automitrailleuse M8, effectuant un tir au canon de 37 mm sur un véhicule blindé allemand venant en reconnaissance vers Saint-Paul-lès-Romans le 30 août 1944.
En 1941, l'armée des Etats-Unis d’Amérique commande l'étude d'un engin blindé léger à roues comportant une tourelle dotée d'un canon de 37 mm pour en faire un antichar rapide. Avant juin 1942, un prototype 6 roues motrices est choisi et nommé M8. Parfois dénommé "automitrailleuse", par analogie avec les engins de reconnaissance Panhard utilisées par les Français au début de la guerre, le M8 est par construction une "autocanon".
Le M8 est entré en service dans l'armée des USA au début de 1943 et a été largement employé par les unités de cavalerie mécanisées, remplaçant le vieillissant "Scout Car" M3A1. La Société Ford de St Paul, dans le Minnesota, construit plus de 8 500 M8 entre 1942 et 1943. Un certain nombre est destiné aux Anglais dans le cadre de la loi Prêt-Bail. Ce sont eux qui l'ont surnommé "Greyhound" (c'est une race de lévriers).
L'équipage de quatre hommes comprend : le conducteur utilisant un volant classique à gauche du véhicule, l'aide conducteur et opérateur radio à droite ; dans la tourelle, le tireur qui est assis à gauche, le chef d’engin du côté droit qui assure aussi la fonction de chargeur du canon de 37 mm.
Le M8 possède une coque soudée d'une épaisseur moyenne de 19mm. Un canon de 37 mm M6 est monté sur la tourelle centrale ouverte. L’engin est capable de se déplacer à 90 km/h sur une bonne route. La faible épaisseur du blindage, impérative pour atteindre cette vitesse, et le manque d'efficacité du canon contre les blindages allemands, font du M8 un engin adapté uniquement aux missions de reconnaissance et d'escorte, fonctions habituelles d'une automitrailleuse.
Le moteur, un Hercule JXD à essence et à six cylindres en ligne, développe une puissance de 110 CV. Un réservoir de 212 litres, auto-obturant comme sur les avions, lui donne une autonomie de 560 km. Chacun des trois ponts est actionné par des arbres séparés à partir de la boîte de vitesse, la transmission avant pouvant être débrayée pour les longs trajets sur route. Des chaînes sur les roues s'avèrent très utiles pour les déplacements en "tous terrains" boueux. La boîte de vitesse est synchronisée et le changement de rapport peut se faire sans double débrayage alors que ce n'est pas le cas sur la plupart des autres véhicules, camion GMC notamment. Elle autorise quatre rapports en marche avant et un en marche arrière doublés par un sélecteur lent/rapide.
Le M8 ne possède pas l'inverseur des Panhard permettant de repartir en arrière à toute vitesse si le premier obus ennemi n’a pas fait mouche. Le M8 est le matériel de base en dotation au 117e régiment de cavalerie légère mécanisée (Cavalry Reconnaissance Squadron). Trente-six AMM8 y sont répartis à raison de douze dans chacun de ses trois compagnies (Troops).
Avec de tels matériels très mobiles, le 117th Cavalry, commandé par le lieutenant-colonel Charles G. Hodge, est capable d'envoyer des coups de sonde plusieurs kilomètres à l'avant du corps principal.
C’est le cas, le 21 août 1944, quand les Troops des capitaines Nugent et Wood parviennent à proximité de la RN 7 respectivement vers Livron-sur-Drôme et Savasse alors que les éléments de tête de la 36edivision d’infanterie progressent au nord de Sisteron.
Auteurs : Pierre Balliot
Sources : Balliot Pierre, Le Chaudron, bataille dite de Montélimar, édition par l’auteur, 2007.