Boîte de pansements (USA)
Légende :
Un simple objet de premier secours peut être un bon document pour rendre compte de la qualité de l'organisation de l'armée des Etats-Unis. En outre, son itinéraire révèle la belle cohérence des forces alliées et de la Résistance qui assure la fin du parcours.
Genre : Image
Type : Photo
Producteur : photo de Patrick Morand
Source : © Archives personnelles Janine Sintes Droits réservés
Détails techniques :
Boîte métallique rouge avec un paquet de pansements et un sachet de sulfamide.
Taille : L 100 mm (avec la languette), l 60 mm, H 25 mm.
Date document : Sans date
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Buis-les-Baronnies
Analyse média
Boîte médicale rouge ouverte, fermée avec une languette métallique, contenant un paquet de pansements et un sachet de sulfamide (en haut sur la photographie).
Elle a été fabriquée par l’entreprise USA Bauer et Black.
Traduction de l’inscription en anglais américain sur le couvercle :
"PANSEMENT D’AIDE D’URGENCE,
GOUVT DES ÉTATS-UNIS
MODÈLE CARLISLE*
POUR OUVRIR : TIRER LA BANDE
LA COULEUR ROUGE INDIQUE LE DESSUS DU PANSEMENT
DISPOSER L’AUTRE CÔTÉ CONTRE LA BLESSURE
BAUER & BLACK
DIVISION DE LA COMPAGNIE KENDALL
CHICAGO
Asperger la blessure avant d’appliquer le pansement.
Fabriqué à Baltimore par Hinson Westcott et Dunning"
On peut penser que le docteur Claude Bernard, qui a participé au mouvement résistant à Buis-les-Baronnies, a récupéré quelques médicaments – dont cette boîte de pansements – à la suite d’un parachutage par les avions anglais. Il l’a transmise à Gaby Reynier, blessé à la suite d’une tentative d’arrestation, le 9 août 1943.
En effet, en même temps que les Italiens et la Milice investissent le camp de la Fournache, à proximité du Buis, une opération de démantèlement du comité de résistance de la localité est organisée. Alors que Louis Borel, M. Delhomme, etc. sont arrêtés, Gaby Reynier parvient à s’échapper, refusant d’ouvrir sa porte à ceux qui venaient le surprendre à son logis. Ceux-ci ont cependant le temps de tirer dans la porte d’entrée et de blesser le résistant à l’épaule.
G. Reynier entre dans la clandestinité ce 10 août 1943 ; mais il est blessé et a recours aux soins du docteur Claude Bernard. C’est à cette occasion que le résistant FTP (Franc-Tireur et partisan) intégrera dans son paquetage la précieuse boîte rouge.
(*) Carlisle est une société qui a beaucoup évolué depuis cette époque ; mais elle est toujours dans la fourniture de matériel à l’US Army ».
Auteurs : Claude Seyve, Michel Seyve
Sources : Témoignage de Janine Sintes
Contexte historique
Selon les inscriptions figurant sur le couvercle de la boîte et sur le sachet intérieur, le coffret et les médicaments qu’il contient proviennent des USA, et en particulier de Chicago et de Baltimore (ville importante du Maryland).
Médicaments, armes, munitions, forteresses volantes, … et bien sûr troupes, sont transportés massivement en Grande-Bretagne, peu après l’attaque japonaise de Pearl Harbour (7 décembre 1941) et l’entrée en guerre des USA. La grande île est devenue, à partir de 1942 essentiellement, une base d’attaque des USA vers l'Europe contre l’Allemagne nazie.
Une petite partie du matériel, notamment des armes légères, des médicaments, des denrées essentielles, provenant d’Amérique, est toutefois prise en charge par l’armée britannique, qui les parachute en France, permettant ainsi l’armement et l’équipement des maquis. Le cheminement de cette modeste boîte rouge pourrait peut-être s’expliquer de la sorte.
Auteurs : Claude Seyve, Michel Seyve
Sources : Témoignage de Janine Sintes