Hommage au bataillon Marianne
Légende :
Le 21 octobre 1994, une plaque rendant hommage aux combattants du bataillon Marianne fut dévoilée sur le mur extérieur de la caserne Guynemer à Rueil-Malmaison
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Source : © Wikimedia Libre de droits
Détails techniques :
Photographie numérique couleurs
Lieu : France - Ile-de-France - Hauts-de-Seine - Rueil-Malmaison
Contexte historique
Le bataillon VII/22 appartenant au 24e régiment d'infanterie, a été constitué fin août 1944 à Rueil-Malmaison par le commandant Schweitzer ("Lefèvre" dans la clandestinité), sous le nom de bataillon "Marianne". Il atteignit un total de plus d'un millier d'hommes, tous volontaires des FFI, dont environ 900 restèrent au bataillon, les autres étant mutés au Bataillon "Hoche" à Versailles. Géographiquement, les volontaires proviennent surtout des cantons de Poissy, Saint-Germain-en-Laye et Marly-le-Roi et, pour le reste, des cantons de Mantes, Bonnières, Houdan, Versailles, Argenteuil, Limay et Magny-en-Vexin. Socialement, ce sont surtout des ouvriers de la banlieue et grande banlieue parisienne, parmi lesquels un certain nombre de réfractaires au travail en Allemagne. Cependant, dans l'ensemble, tous les milieux socioprofessionnels y sont représentés. L'âge des recrues étant pour l'immense majorité compris entre dix-huit et trente ans. En majorité, les volontaires du Bataillon Marianne proviennent des quelque deux mille FTP appartenant aux détachements et compagnies que le Commandant "Lefèvre" avait organisés et commandés depuis de longs mois, en particulier dans le secteur Rueil-Poissy. Le reste des recrues provient des autres formations paramilitaires, en particulier du mouvement Libération.
L'origine de l'unité serait à rechercher fin 1940 où un groupe de résistants communistes se constitue à Mantes. En 1941, ce groupe s'étend aux environs de Mantes, à Soindres particulièrement. A la fin de l'année 1941, il se fond dans l'Organisation spéciale, puis, devenu le détachement "Marianne" au début de 1942, dans les FTP. En juillet et août 1944, des éléments nouveaux viennent s'y accoler : résistants OCM de Conflans-Sainte-Honorine, CDLR de Poissy, Libération-Nord de Rueil. Dès l'arrivée de la Division Leclerc et des premiers blindés américains dans la vallée de la Seine, le Bataillon Marianne prend une part active aux combats. Les 19 et 20 août, il s'engage contre des forces mieux armées et plus nombreuses que lui à Mantes, Septeuil, Orgeval et Achères. Du 26 au 31 août, il combat aux environs de Poissy, Meulan, Neuville-sur-Oise et surtout à la Patte d'Oie d'Herblay.
Tous ces hommes sont rassemblés fin août à la caserne Guynemer à Rueil-Malmaison. En octobre 1944, il prend ses cantonnements à Château-Landon (Seine-et-Marne). Le 10 décembre 1944, il devient le 2e Bataillon du 24e Régiment d'Infanterie (10e Division d'Infanterie) avec un effectif de 848 hommes. Le 27 décembre 1944, il part en renfort en Belgique lors de la contre-attaque de Von Runstedt. En janvier 1945, il participe aux combats pour la libération de l'Alsace puis revient en arrière sur le territoire français le 10 février 1945 en vue d'une attaque sur Royan. Le Bataillon Marianne fera ensuite partie, en mai 1945, des forces françaises d'occupation en Allemagne.
Au sein du 2e Bataillon, on retrouve plusieurs responsables locaux de la Résistance, principalement des FTP, tels que Albert Schweitzer, chef de bataillon ; Jean Mattéi, responsable FTP du secteur Versailles-Rambouillet ; Alphonse Bouvet, chef de la section FTP de Rambouillet ; René Carrée, chef d'équipe à Mantes ; Francis Joyeux, chef du secteur FTP de Poissy ; Léon Lengagne, chef du canton de Bonnières ; André Seigneur, chef FTP du canton de Saint-Germain.
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources :
Service historique de la Défense, 13 P 82 (historique du Bataillon Marianne), 13P137 (tableau d'effectifs).
Liliane Kalenitchenko, Les heures sombres de Rueil-Malmaison, Société historique de Rueil-Malmaison, 1995.
Archives privées famille Schweitzer.
René Martin, Louis Racaud, Le Mantois sous la botte, Rosny-sur-Seine, 1988.
Bruno Renoult et Geneviève Havelange, La tête de pont de Mantes, édité à compte d'auteur, 2000.