Albert Eggenspiller
Légende :
Albert Eggenspiller, commandant de compagnie d'accompagnement d'avant-garde, équipé d'une section d'obusiers de 75. Participe notamment aux combats de Toussus-le-Noble et Pierrefitte.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : Août 1944
Lieu : France - Ile-de-France
Contexte historique
Albert Eggenspiller est né à Bossieu (Isère), le 6 septembre 1915. Il effectue son service militaire au 42e RI en 1936 et, élève officier de réserve est admis en mai 1937 à l'Ecole d'Infanterie et des Chars de Combat. Il en sort aspirant et est affecté pour la fin de son service au 6e Régiment de Tirailleurs Marocains jusqu'en septembre 1938. Engagé en situation d'active pour 24 mois au titre de l'AEF, le sous-lieutenant de réserve Eggenspiller embarque en mai 1939 pour le Tchad où il est affecté au Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (RTST). Refusant la défaite de juin 1940, il rallie la France Libre le 26 août 1940 en même temps que l'ensemble du territoire du Tchad.
Promu sous-lieutenant d'active, avec quelques éléments du RTST et sous le commandement du lieutenant-colonel Colonna d'Ornano, il prend part entre le 27 décembre 1940 et le 20 janvier 1941, en partant de Zouar au Tibesti, au raid sur Mourzouk, poste italien du Fezzan, au cours duquel le lieutenant-colonel Colonna d'Ornano trouve une mort héroïque. Sous le commandement du colonel Leclerc, il prend part à la prise du fort italien de Koufra le 1er mars 1941, puis aux deux campagnes du Fezzan et de Tripolitaine (1942 et 1943) et de Tunisie avec le grade de lieutenant. Il est cité une première fois pour avoir entraîné ses tirailleurs en avant avec courage et sang-froid dans les combats précédant la prise de Koufra. Durant les préparatifs des opérations de harcèlement du Fezzan, il forme et entraîne un peloton motorisé qu'il conduit ensuite pendant un raid de 1 700 kilomètres en territoire ennemi, remportant de brillants succès. Ainsi, il entre le premier dans le poste de T'Messa d'où, avec 25 hommes il chasse une cinquantaine de méharistes ennemis, leur causant des pertes sévères.
Promu au grade de capitaine en juin 1943, il est affecté au 2e Bataillon du Régiment de Marche du Tchad (RMT) de la 2e Division blindée, en formation au Maroc. Il suit son unité en Angleterre en avril 1944 et débarque en Normandie le 1er août 1944 comme commandant de compagnie d'accompagnement d'avant-garde, équipé d'une section d'obusiers de 75, faisant de nouveau la preuve de son sang-froid et de sa lucidité. Dans les combats de libération de Paris et de la banlieue de Saint-Denis, il inflige de grosses pertes à l'ennemi, n'en subissant lui-même que de minimes. Le capitaine Eggenspiller s'illustre également dans les combats de Toussus-le-Noble, Pierrefitte, Vittel et Dompaire où, le 12 septembre 1944, il permet grâce à ses feux, l'exécution d'un décrochage difficile, le lendemain, il détruit avec ses obusiers trois chars Panther et dirige le tir des Destroyers qui aboutit à la mise hors de combat de sept autres Panther. Il s'illustre de nouveau de Saint Quirin à Rethel jusqu'à Saverne où il s'empare du carrefour des Brasserie, le 20 novembre 1944. Le 23 novembre 1944 devant Strasbourg, il est très grièvement blessé par une balle dans la poitrine.
Promu chef de bataillon en juin 1945, il collabore étroitement avec le général de Larminat au développement de l'Association des Français Libres au lendemain de la guerre. En 1947, il est affecté à Brazzaville en qualité de chef d'Etat-major du Général Commandant Supérieur des Troupes AEF-Cameroun. En 1949, rentré en France, il sert à l'inspection des Troupes Coloniales avant de devenir chef de cabinet du général de Larminat et Secrétaire Général de l'Association des Français Libres jusqu'à son départ pour l'Extrême-Orient. Affecté en Indochine en juin 1954 en qualité de Commandant du 26e Bataillon de Marche de Tirailleurs Sénégalais puis de Commandant du 1er Bataillon du 22e Régiment d'Infanterie Coloniale, il est cité l'ordre de l'Armée. Chef d'Etat-major de la 3ème Division d'Infanterie d'Extrême-Orient alors en création, il est promu au grade de lieutenant-colonel en avril 1955.
Albert Eggenspiller est décédé en service aérien le 3 juin 1955 au cours d'un accident dans la région de Hue. Il a été inhumé à Mulhouse
Vladimir Trouplin
Site internet du Musée de l'Ordre de la Libération