Claude Billand

Légende :

Claude Billand, maquisard de Lorris, tué le 25 août 1944 devant la Chambre des députés.

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Musée de la Résistance et de la Déportation de Lorris Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique sepia

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

En début d’après-midi, pendant que les hommes de la Compagnie Robert se battent autour de l’Ecole Militaire, la Compagnie Albin progresse le long de la Seine vers le Pont de la Concorde et le Pont Alexandre III, sous un feu nourri. Claude Billand est tué par une grenade allemande sur le Pont de la Concorde sous les yeux de son frère, le sous-lieutenant Georges Billand, qui raconte :

« Le 25 août, étant en réserve depuis une heure au Pont Alexandre, je reçois l’ordre du Capitaine Albert de progresser le long de la berge de façon à faire la jonction avec la Division Leclerc se trouvant au Pont de la Concorde, en vue de l’assaut décisif au Ministère des Affaires Etrangères. Sur le Pont de la Concorde, rive droite, des FFI parisiens armés d’une façon hétéroclite tirent n’importe où. Sur la rive gauche, les Allemands sont retranchés à la Chambre des Députés et au Ministère des Affaires Etrangères. Le long de la berge ma section progresse, prise entre deux feux nourris : a) Allemands (FM, mitrailleuses, grenades), b) FFI locaux, nous prenant sans doute pour une colonne de miliciens. A 50 mètres du pont, nous arrivons en terrain complètement découvert. Le matraquage est alors extrêmement dur ! Je pars en reconnaissance pour assurer ma mission et demander des instructions. Au moment où j’arrive sur le Pont de la Concorde, j’aperçois devant moi deux officiers supérieurs allemands tenant un drapeau blanc et qui attendent que la fusillade soit atténuée pour poursuivre leur marche vers les éléments Leclerc qui sont de l’autre côté du pont. Ils sont sans armes. Surpris de me voir derrière eux, ils obéissent malgré tout à mon injonction et je peux ainsi les remettre entre les mains d’un capitaine de la division Leclerc. Celui-ci les force à se mettre debout et à agiter leur drapeau blanc pour signifier à leurs hommes de cesser le feu. Ma section, se trouvant en contrebas, voit et obéit immédiatement puisque je suis moi-même à côté des officiers allemands. Le feu ne ralentissant pas, un élément de ma section, mon frère Claude, prend l’initiative et voulant en finir, saute par-dessus le parapet en criant « En avant les gars ! ». Il est suivi de Marcel Méthiviers. Complètement à découvert les deux hommes cherchent à se cacher derrière un petit kiosque au bord du boulevard, face à la Chambre des Députés. Un soldat allemand se trouvant sur ce kiosque lance alors une première grenade sur eux et blesse mon frère au visage. Cette blessure étant peu grave, mon frère signale la présence de l’Allemand, mais ce dernier, après un instant d’hésitation consécutif aux appels de mon frère et voyant ceux-ci sans réponse, déverse alors son chargement de grenades, tuant mon frère et blessant grièvement Méthiviers, s’acharnant sur eux avec une atrocité sans nom. Moi-même, revenant du Pont de la Concorde et voulant porter secours à mon frère, je suis blessé par la dernière grenade. »

Claude Billand aurait eu 21 ans le 29 septembre 1944, il était étudiant en physique-chimie.


Site internet Le maquis de Lorris