Plaque près de la Prison de la Santé

Légende :

Plaque en hommage au résistant Robert Andrezowsky et aux dix habitants de la cité déportés à Auschwitz, située près de la Prison de la Santé, à l'angle de la rue Jean-Dolent, Paris XIVe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Parmi les noms de cette plaque figure celui de Robert Andrezowsky, fusillé à Vincennes en 1944.

Le témoignage des vingt rescapés du fort de Vincennes a permis de localiser les fosses communes et d'identifier les auteurs des exécutions. Leur récit démarre le samedi 19 août 1944 dans l'après-midi à la 4e division de police judiciaire, rue de Lyon, dans le XIIe arrondissement. Les nombreuses allées et venues des policiers qui avaient reçu l'ordre de regagner leurs services en civil ont fini par attirer l'attention des soldats allemands qui occupent la gare de Lyon. Vers 17h00, ceux-ci forcent la porte des bureaux et arrêtent tout le monde. Au cours de la perquisition un brassard FFI est découvert. Les policiers sont conduits rue Traversière où ils retrouvent deux collègues arrêtés quelques instants plus tôt dans la rue. Quatre autres policiers et un garde voie viendront les rejoindre. En fin d'après midi ils montent dans un autobus qui les conduit au fort de Vincennes. Là ils trouvent un docteur, un employé des Finances et un charbonnier arrêtés comme eux quelques heures auparavant.
Après un premier simulacre de fusillade, l'officier allemand qui commande le peloton d'exécution les fait enfermer dans une petite pièce au dessus du poste de garde. Ils seront épargnés car on a besoin de bras pour creuser des fosses et y enfouir les futurs suppliciés.
La sinistre besogne commence dès le lendemain matin à 9h00. Onze cadavres gisent sur le sol. Un policier reconnaît un de ses collègues. Il faut utiliser les volets arrachés aux fenêtres en guise de brancard et se dépêcher sous les coups des gardes. La garnison allemande habituellement en poste au fort a ordre de ne pas intervenir et de ne pas se montrer aux fenêtres. Il s'agit ensuite de laver toutes les traces de sang sur le chemin de la fosse. Jusqu'à 17h00, heure de la prochaine fusillade, ce ne sont que brimades, menaces et coups. Le commissaire divisionnaire Silvestri, chef de l'unité de police est sorti du groupe, interrogé puis fusillé. Il a endossé la responsabilité du brassard FFI trouvé la veille. Le lendemain matin nouvel arrivage de prisonniers ... nouvelles exécutions ... nouvelle fosse. Un sergent de la garnison, Hermann Petzcholl, les rassure : ils ne seront pas fusillés; considérés comme travailleurs ils seront employés aux corvées du fort. Il les installe dans une pièce plus grande et leur donne des cigarettes et du tabac.
Le 24 août 1944, la garnison allemande quitte le fort, suivie quelques heures plus tard par les troupes SS. Les rescapés sortent libres et sont récupérés par les habitants de Vincennes.

Tandis que la population fête la victoire, des membres des Equipes d'urgence et des secouristes de la Croix-Rouge sont requis pour l'exhumation des corps enfouis sous une mince couche de terre dans les fossés du château. Des familles de disparus sont invitées à reconnaître les leurs. Les familles viennent identifier les corps. Cinquante-six corps sont retrouvées dans les fossés, à la Cartoucherie et au Fort Neuf. 


Gilles Primout in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004