Contexte historique

Né le 12 janvier 1905 à Versailles, Georges Holstein fait ses études au lycée Hoche de cette ville. Il entre, en 1924, à l'Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort. Sorti deuxième en juillet 1928, passionné par la médecine des petits animaux, il s'installe à Saint-Cloud. Chaque jour, il consacre un peu de son temps à l'expérimentation et à la recherche. Il vient régulièrement travailler à l'Institut Pasteur de Garches. Seul ou en collaboration, il publie une vingtaine de notes ou mémoires, notamment sur la prévention du tétanos chez le cheval. Certains de ses travaux sont couronnés par l'Académie vétérinaire. Quelque temps plus tard, il s'installe à Versailles où il s'associe avec le docteur Lafaye.

Le 10 novembre 1928, il est incorporé à l'Ecole d'application de cavalerie en qualité de vétérinaire auxiliaire. Le 13 mars 1929, il rejoint l'Etablissement hippique de Saint-Jean d'Angely. Le 10 mai 1929, il obtient le grade de sous-lieutenant vétérinaire de réserve puis en novembre 1932 celui de lieutenant vétérinaire. Le 3 septembre 1939, il est affecté au 13e régiment d'artillerie divisionnaire.

L'attitude du lieutenant vétérinaire Holstein durant la campagne de France nous est connue par un rapport rédigé par le lieutenant-colonel Jacobson, commandant le 13e RAD, le 13 novembre 1940 : "Mobilisé le 2 septembre 1939 comme vétérinaire du 1er groupe du 13e RAD, chargé de la fonction de chef du service vétérinaire du régiment. Il a eu sous son contrôle professionnel un effectif d'environ 1.800 chevaux, au départ, comptant bon nombre de pur-sangs et de chevaux de grand modèle des fermes de la région parisienne. Pendant les mouvements du régiment, pendant son séjour dans les secteurs défensifs de la position Maginot, d'abord, sur le front du Warndt (Lorraine, IVe armée) puis sur la Chiers (Ardennes, IIe armée), enfin durant les opérations en rase campagne entre la Marne et la Loire, la cavalerie du régiment a été soumise à de dures épreuves, grands froids, vie au bivouac, routes glissantes, sous-alimentation, bombardements… Pourtant, compte tenu de ces conditions, les pertes furent relativement réduites et les mouvements des unités furent toujours convenablement assurés. (…) Cette condition favorable de nos animaux est due en très grande partie au Lieutenant Holstein, qui fit preuve pendant toute la campagne d'un sentiment élevé du devoir, d'un grand esprit de dévouement, d'une haute conscience et compétence professionnelle et qui, jamais, notamment dans les circonstances les plus dures, ne ménagea ses efforts." Georges Holstein est démobilisé le 12 août 1940.

Issu d'une vieille famille alsacienne, il ne supporte pas la présence allemande sur le sol français. En septembre 1940, il décide d'agir contre l'occupant. Il rejoint le groupe Vérité française dont son associé le docteur Lafaye est l'un des fondateurs, et participe activement à la rédaction et à la diffusion du journal du mouvement. La ronéo utilisée pour l'impression du journal est hébergée chez sa mère dans le quartier Montbauron à Versailles.
A la suite de l'infiltration d'un agent double au sein du réseau, Georges Holstein est arrêté par la Gestapo le 22 décembre 1941 et incarcéré à Fresnes. Il est condamné à cinq ans de réclusion le 30 mai 1942. Déporté en Allemagne le 14 septembre 1942, il décède vraisemblablement en février 1944 à la forteresse de Sonnenburg.

Décorations :
Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945 avec palme, Médaille de la Résistance, Médaille des déportés résistants, Médaille des services militaires volontaires.

Plaque à la mémoire des vétérinaires de Seine-et-Oise

Maurice Dutheil de la Rochère

Julien Lafaye