Place Henri-Frenay, XIIe arrondissement

Légende :

Place Henri-Frenay, située derrière la gare de Lyon, XIIe arrondissement

Genre : Image

Type : Nom de rue

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Analyse média

C'est le 18 juillet 1995 que la place prend le nom du résistant et homme politique Henri Frenay.


Wikipedia, consulté le 1er octobre 2014.

Contexte historique

Alias : Nef – Charvet - Henri Mollin – Lefebvre - Jeannin

Fils d’officier de carrière, Henri Frenay est né le 19 novembre 1905 à Lyon. Bachelier, il entre en 1924 à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr. De 1926 à 1929 il sert comme officier dans l’armée du Rhin d’abord au 10e Bataillon de mitrailleurs puis au 156e Régiment d’infanterie. De 1929 à 1932, il est successivement affecté en Syrie au 16e Régiment de tirailleurs tunisiens puis au 8e Bataillon assyro-chaldéen. De retour en métropole en 1933, il rejoint, à Hyères, le 3e Régiment d’infanterie alpine avant d’effectuer, en 1935, un stage d’observateur aérien à Lyon-Bron. Stagiaire à l’Ecole supérieure de Guerre en 1936 et 1937, il est capitaine d’infanterie breveté. 
En 1938, il est à Strasbourg où il suit les cours du Centre des hautes études germaniques et en obtient le diplôme. Cette occasion lui permet d’observer de près la doctrine nationale-socialiste et son application en Allemagne. En 1939, le capitaine Frenay est affecté à Ingwiller, à l'Etat-major de la 17e Région militaire. Pendant la campagne de France, officier d’Etat-major au Col du Donon, il est fait prisonnier au mois de juin 1940. Parvenu à s’évader et à rejoindre sa mère en zone Sud à Sainte-Maxime, il reçoit une citation. En juillet 1940, Henri Frenay est en garnison à Marseille. Refusant farouchement la défaite, il écrit dès le 15 août 1940 un manifeste, premier appel à la lutte armée. Il organise dès lors les premiers recrutements parmi ceux qui, comme lui, n’acceptent pas l’armistice. En décembre 1940, il est affecté au 2e Bureau de l’Etat-major de l’armée à Vichy. Il n’est pas hostile au début à la figure du maréchal Pétain mais s’en détache petit à petit devant la politique de collaboration.

En janvier 1941, il démissionne de l’armée et entre rapidement dans la clandestinité. Il publie le 16 juillet suivant le premier numéro clandestin des Petites Ailes. Au même moment, il rencontre pour la première fois Jean Moulin qui se prépare à partir pour Londres. Il fonde ensuite le mouvement de Libération nationale et édite le journal Vérités à partir de septembre 1941 avec l’aide de Berty Albrecht, qu’il connaît depuis 1934 et qui a été sa compagne. En novembre à Grenoble, il rencontre François de Menthon qui dirige le mouvement Liberté, éditant un journal du même nom. De la fusion du MLN et de Liberté naît le mouvement Combat qui fait paraître en décembre 1941 le premier numéro de son journal. Combat, toujours avec l’aide de Berty Albrecht, devient peu à peu le premier mouvement de Résistance de la zone Sud en terme d’effectifs. Grâce aux fonds fournis par Jean Moulin, Combat peut financer ses cadres et se développer dans différents domaines : renseignement, noyautage des administrations, propagande, action armée... Convaincu de l’importance de former la résistance à la lutte armée, Frenay met en place les premières cellules d’une armée secrète et les premiers groupes francs durant l’année 1942.

Dès juin 1942, il est recherché par la police de Vichy. A l’été 1942, Combat tire à cent mille exemplaires. En septembre 1942, Henri Frenay part pour Londres en compagnie d'Emmanuel d'Astier, et y rencontre le général de Gaulle. Il est de retour en France en novembre 1942 par une opération aérienne. Début 1943, sous l’impulsion de Jean Moulin sont créés les Mouvements unis de Résistance (MUR) qui voient l’unification des principaux mouvements de la zone Sud : Combat, Libération et Franc-Tireur. Henri Frenay, qui s’oppose souvent au délégué Jean Moulin en contestant ce qu’il considère comme une mainmise de Londres sur la Résistance française, est alors membre du Comité directeur des MUR. En juin 1943, "Charvet" alias Henri Frenay confie la direction du mouvement à son adjoint Claude Bourdet et retourne à Londres. En juillet, il part pour Alger où, le mois suivant, le général de Gaulle lui remet la Croix de la Libération.

Nommé en novembre 1943 à la tête du commissariat aux Prisonniers, Déportés et Réfugiés du Comité français de la Libération nationale (CFLN) à Alger, il continue à écrire dans Combat, fait plusieurs discours à la radio et est appelé à siéger à l’Assemblée consultative provisoire d’Alger au titre de la Résistance. En août 1944, Henri Frenay devient ministre des Prisonniers, Déportés et Réfugiés du Gouvernement provisoire de la République française. Il arrive en France le 1er septembre 1944, sur la Jeanne via Cherbourg avec les membres du GPRF. Le lendemain il arrive à Paris et participe au premier Conseil des ministres le jour même. Il se consacre à la tâche immense visant à assurer le retour en France des prisonniers de guerre et déportés. Malgré les nombreuses difficultés, en mars 1945 ont lieu les premiers retours (20 000) puis en avril (313 000), en mai (900 000) et en juin (276 000). En juillet, le ministère considère le rapatriement comme terminé.

En novembre 1945, Henri Frenay est l’initiateur de ce qui deviendra le Mémorial de la France combattante au Mont Valérien avant de démissionner de son poste de ministre qui est d’ailleurs supprimé. En septembre 1946 il est élu président de l’Union européenne des Fédéralistes (UEF). Il est co-fondateur de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR). En 1954, il démissionne de sa fonction à l’UEF en raison de l’échec de la Communauté européenne de Défense. Directeur de plusieurs sociétés et associé à l’exploitation du quotidien Combat, il est administrateur de sociétés d’édition et publie en 1973 ses mémoires de la Résistance : La Nuit finira puis, en 1975,Volontaires de la Nuit. Dans un ouvrage polémique qui fait grand bruit, L’Enigme Jean Moulin, il accuse ce dernier d’avoir été un agent crypto-communiste et s’oppose violemment à Daniel Cordier qui, pour défendre la mémoire de son ancien patron, s’en fait le biographe.

Henri Frenay est décédé le 6 août 1988 à Porto Vecchio en Corse où il est inhumé.

Décorations :
Grand Croix de la Légion d'honneur ; Compagnon de la Libération - décret du 24 mars 1943 ; Grand Croix de l'Ordre National du Mérite ; Croix de Guerre 1939/1945 (2 citations) ; Médaille de la Résistance

Publications : 
Combat (1946, Denoël) 
La Nuit finira (1973, Robert Laffont) 
Volontaires de la Nuit (1975, Robert Laffont) 
L'Enigme Jean Moulin (1977, Robert Laffont).


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