Henri Zeller

Légende :

Henri Zeller, dit "Faisceau", l’un des membres fondateurs de l’ORA, acteur essentiel du CDM, chargé ultérieurement du commandement de l’ORA pour le Sud-Est

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © SHD - 16P 606908 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France

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Contexte historique

Né en 1894 à Besançon, il est le fils du général Léon Zeller. Il est l’aîné d’une famille de dix enfants, ses deux frères André et Paul seront également militaires et artilleurs. Marié, il a deux fils dont l’un mourra pour la France en Indochine.

Carrière militaire :
Jeune étudiant reçu en mathématiques spéciales, il s’engage en 1914 au 4e régiment d’artillerie à Besançon. Après un passage à l’école d’artillerie de Fontainebleau, il est sous-lieutenant en 1916 et combat avec le 39e RA jusqu’en 1918. En 1926, il entre à l’école d’état-major et en 1932, il est capitaine au premier bureau de l’EMA (Etat-Major des Armées). Commandant en 1937, il commande un groupe d’artillerie au 20e RA. En 1939, il est au 1er bureau de l’EMA puis à celui du Grand Quartier Général (GQG).

Résistance - Libération :
À l’hôtel des Bains (EMA) on se méfiait de l’hôtel Thermal (ministère) et réciproquement. « À l’hôtel des Bains, tout est fait pour tromper l’Allemand » écrira le général Henri Zeller. Le commandant Zeller est chargé de superviser le Camouflage Du Matériel (CDM) du commandant Mollard. Il fera les faux certificats attestant que le camouflage est décidé par le gouvernement et interviendra pour pousser les fabrications clandestines. Il est nommé lieutenant-colonel le 25 mars 1941 ; il fait partie de l’équipe du général Giraud après son évasion. Il est nommé colonel le 25 novembre 1942.

À la démobilisation de l’armée d’armistice, il est l’un des membres fondateurs de l’ORA. Il échappe à l’arrestation du 8 janvier 1943 ; sa femme et son fils sont arrêtés le 12, puis libérés. Il se réfugie dans les monts de la Madeleine, près de Roanne, et garde le contact avec le CDM qui finance l’ORA. Il participe à la réunion du château de Virieu en juillet 1943 qui consacre le rôle de Descour.
Il part le 25 septembre 1943 à Alger par sous-marin, puis à Londres, pour rencontrer le général de Gaulle. À son retour, il rend compte de l’approbation de l’action de l’ORA et annonce le report du débarquement. Il participe à Fourvière aux modalités de la fusion ORA-AS et prend le commandement Sud-Est de l’ORA. Sa femme est arrêtée en janvier 1944 et torturée ; elle sera sauvée par la Croix Rouge.

En avril 1944, il est nommé par le COMAC chef des régions R1 Lyon et R2 Marseille. En juillet, il rejoint le Vercors, dont il parvient à s’exfiltrer après l’assaut allemand et prend un pick-up pour Alger. Reçu par le général de Gaulle, il est envoyé à Naples où il rencontre les généraux Patch et de Lattre. Ils élaborent ensemble le plan «Faisceau», qui permettra de raccourcir les délais pour la libération des Alpes et de Lyon.
Rentré en France le 22 août, il est nommé général de brigade et prend le commandement de la région de Montpellier.

Carrière après-guerre :
Il rejoint l’EMA en 1945 dont il devient sous-chef d’état-major, puis chef d’état-major des armées en 1951. Il est ensuite, comme général de corps d’armée, gouverneur de Metz et gouverneur de Paris. Il termine sa carrière comme général d’armée.

Distinctions :
Grand Croix de la Légion d’honneur ; Croix de guerre 1914-1918 (trois citations) et 1939-1945 (deux citations à l’ordre de l’armée) ; Rosette de la Résistance ; DSO ; CBE.

 

Pour en savoir plus :

Les événements après le 9 juin 1944 (G. Giraud)

Les engagements militaires majeurs de juillet 1944 (G. Giraud)


Auteur : Philibert de Loisy

Sources :

Actes du colloque Les militaires dans la Résistance, Ain-Dauphiné-Savoie, 1940-1944, Avon-Les-Roches, Anovi, 2010.

Service Historique de la Défense (SHD), Dossier individuel 16P 606908.