Contexte historique

Félix Germain est né le 24 avril 1904 à Saint-Quentin (Aisne). Il effectue ses études au lycée de Saint-Quentin puis au lycée Condorcet à Paris. Il est incorporé le 16 mai 1924 au 121e escadron du train avec lequel il participe à l'occupation de la Ruhr. Félix Germain passe avec succès les examens de sous-officier d'artillerie et le brevet de chef de section à Mayence. Passé dans la réserve de l'armée, il fait une période au 301e régiment d'artillerie légère portée et ensuite au 74e régiment d'artillerie légère.
Entre 1925 et 1930, il travaille au service d'études de la société Farman, puis chez Rolls Royce de 1930 à 1932 avant de s'installer comme industriel à Eaubonne en 1932. Félix Germain est promu sous-lieutenant en juillet 1939. Rappelé à l'activité le 23 août 1939 en qualité d'officier mécanicien, il prend le commandement, à Meaux, de la section attachée à la réserve générale du Train. Démobilisé le 1er août 1940 à Catus (Lot), il se retire à Saussignac en Dordogne. Il tente une première fois de rejoindre l'Angleterre mais c'est un échec. Durant la première quinzaine d'août 1940, Félix Germain forme un petit groupe de résistance et organise un dépôt de matériel et d'armes à Saussignac. Le 12 août 1940, de retour à Eaubonne (Seine-et-Oise) où il résidait avant guerre, il y retrouve ses amis dont Robert Hoffman, directeur d'école, et lui fait part de son intention de se lancer dans la propagande. Ils commencent à constituer une équipe qui, rapidement, comprendra une soixantaine de personnes.
La première réunion du groupe a lieu le 16 août 1940. C'est à cette date que le groupe prend le nom de "Quand-Même". Les buts que le réseau se fixe alors sont la propagande, l'évasion de prisonniers de guerre, le déménagement de dépôts d'armes et la conception d'un service de faux papiers. Félix Germain conduit lui-même les prisonniers de guerre évadés à Montceau-les-Mines où un passeur les prend en charge. A partir de 1941, le réseau prend de l'ampleur et s'implante dans différents départements comme la Dordogne, la Creuse, le Morbihan, l'Yonne, la Seine-et-Oise, le Nord…
Le réseau transmet des renseignements aux services secrets britanniques et au BCRA. Le groupe publie également un journal intitulé Quand Même dont un exemplaire est envoyé à chaque fois à la Bibliothèque nationale. Le journal paraît jusqu'en octobre 1941 avant d'être remplacé par Le Français qui paraît jusqu'en juillet 1944. Arrêté le 14 juillet 1941 et relâché aussitôt, Félix Germain est de nouveau appréhendé en mai 1942. Interné à Compiègne, son dossier disparaît grâce à la complaisance du commissaire de police d'Ermont. Il s'évade de Compiègne en juillet 1942, se réfugie à Saint Quentin puis revient à Eaubonne. En janvier 1943, il fait évader la famille Goldstein, israélites polonais, menacée d'arrestation.
En juin ou juillet 1943, il quitte Eaubonne et se fait embaucher au service des cartes d'alimentation de Quimper. Sa femme Renée prend alors la direction de la centrale du réseau à Eaubonne. A compter du 1er août 1943, Félix Germain est chargé des cartes d'alimentation pour l'arrondissement de Brest. Cette fonction lui permet de venir en aide à de nombreux réfractaires. Il constitue alors un groupe à Quimper et un à Saint-Renan dont le commandement est donné à Yves Prigent. Un autre groupe est en formation au Faou sous le commandement de Joseph Le Velly mais la plupart de ses membres sont arrêtés à la suite d'un parachutage puis fusillés à Quimper le 15 mai 1944.
Après plusieurs tentatives de rejoindre l'Angleterre qui se soldent par des échecs, Félix Germain rejoint l'Ile Molène le 11 mai 1944 et y constitue une nouvelle équipe avec l'aide du recteur de l'île, l'abbé Le Gall et Louis Masson. Son principal but est toujours de rejoindre l'Angleterre avec son équipe pour fournir aux Alliés des renseignements militaires sur les défenses allemandes de Brest et de la côte. Il y parvient en août 1944. Arrivé à Londres le 5 août, il est affecté au BCRA le 19 août et incorporé aux Forces terrestres en GB le 30 août avec grade de sous-lieutenant.
Il est dirigé sur la France le 24 septembre 1944. De décembre 1944 à mai 1945, une mission a été organisée en l'Allemagne avec l'utilisation des agents implantés dans ce pays : mission franco-britannique montée par le chef de réseau avec les services anglais et la DGSS. Cette mission fut dissoute à la suite de la capitulation allemande.
En 1945, Félix Germain est homologué chef de mission de 2e classe (Commandant) au titre du réseau Quand Même. Le 7 mai 1945, il est promu au grade de Lieutenant de réserve puis intégré à l'armée d'active le 13 mai 1946 avec le grade de capitaine. A cette date, il prend le commandement de la 1ère compagnie du 6e escadron du train. Ayant atteint la limite d'âge de son grade, il est rayé des cadres le 24 avril 1956.

Décorations :
Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de guerre 39-45 avec deux palmes et une étoile de vermeil, Médaille de la Résistance avec rosette, Croix du Combattant, Croix du combattant volontaire 1939-1945, Croix de CVR, Médaille des évadés, Médaille commémorative 1939-45 avec agrafes "France", "Libération", "Grande-Bretagne", "Engagé volontaire", Officier du Ouissam Alamite, Croix du mérite polonais.
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Journal clandestin Quand-Même, août 1940

La première contre-propagande vient des airs