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Analyse média

A Cachan fut inauguré, le 18 novembre 1945, le premier monument FFI de France. Les plus hautes autorités de la Résistance et de la République sont présentes, tandis que près de 5 000 Cachanais assistent à la cérémonie. Dix-neuf noms figurent sur la stèle située au croisement de la rue Camille-Desmoulins et de l'avenue Vatier : quatre fusillés, trois déportés et douze « héros FFI tués au combat le 21 août 1944 ». Il est l'oeuvre du sculpteur François Bazin.

Contexte historique

Sur ce monument figurent les noms suivants : 

AUDAT Gaston : Commissaire provisoire le 21 août 1944, à la Libération, il est tué d'une balle perdue, le jour de sa nomination, lors d'une fusillade entre Allemands et résistants.

BONNET Marcel : syndicaliste, responsable du secteur banlieue Sud de Paris de Libération-Nord, disparu en déportation. 

DEBLED Pierre : FFI tué le 21 août 1944

FRANÇOIS René : Né le 3 juillet 1914 à Paris (XIIIe arr.), fusillé comme otage le 30 avril 1942 au champ de tir de Biard près de Poitiers (Vienne) ; clicheur au journal Paris-Soir ; militant communiste, domicilé à Cachan.

GRENIER DE MONNIER : FFI tué le 21 août 1944

LAFFORGUE Syl.  : FFI tué le 21 août 1944

LONGLET André : FFI tué le 21 août 1944

LENOIR René : FFI tué le 21 août 1944

LOPES Richard : né le 8 octobre 1888 à Lisbonne (Portugal), déporté le 21 mai 1944, décédé en mai 1945 à Bergen-Belsen (Allemagne)

MAHÈ Yannick : né en 1919 -  Mécanicien outilleur domicilié à Cachan - Membre du PCF - Arrêté comme communiste - Déporté par le convoi parti de Compiègne le 06/07/1942 pour Auschwitz, convoi dit des 45000 - Mort à Auschwitz le 21/10/1942. 

MALKI Amar : FFI tué le 21 août 1944

MASSIANI Alexandre : Né le 8 juin 1910 à Paris. Résistant au sein du mouvement Honneur de la Police. Le 19 août, vers 13h30, un side-car remonte la rue Soufflot en direction du Panthéon et disperse brutalement la foule qui s'est rassemblée sur la place. Le gardien de la paix Alexandre Massiani, 34 ans, dégaine son arme mais est aussitôt abattu d'une rafale de mitraillette. Il décèdera le surlendemain à l'hôpital.

MEDERIC (VEDY) : membre du comité directeur de Ceux de la Libération, arrêté le 21 mars 1944, il se suicide (et non fusillé).

MIENNE Louis : FFI tué le 21 août 1944

PERROTTET René : Né le 20 mai 1921 à Paris, René Perrottet vivait à la cité-jardins de Cachan, au 26 avenue Victor-Hugo avec sa famille. Il a été arrêté le 8 août 1940 pour activités communistes à cette adresse, déporté par le convoi des 45 000 le 6 juillet 1942. Il est décédé à Auschwitz le 16 août 1942. Son nom a été ajouté au monument en 1957 après que la mention "Mort pour la France" lui eut été accordée à la demande de son père. Mais à la suite d'une erreur, son nom a été gravé avec les fusillés et non pas avec les déportés [voir l'album photo lié] ; cependant, l'erreur a été rectifiée en 2017 et le nom de René Perrottet ajouté aux déportés, comme en témoignent les photos.

PLANTARD René : FFI tué le 21 août 1944

TRAVET Roger : FFI tué le 21 août 1944

TROALEN Henri : FFI tué le 21 août 1944

VIGOR Georges : Né le 10 septembre 1899 à Cherbourg (Manche), tourneur- ajusteur, militant communiste domicilé à Cachan, fusillé comme otage le 15 décembre 1941 à Châteaubriant, forêt de la Blisière (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique).

Quant aux FFI tués le 21 août 1944, hormis Gaston Audat, voici les circonstances de leur décès : 

"Le 21 août 1944, à hauteur de la rue de Strasbourg, une voiture cellulaire allemande qui venait de Fresnes avec des soldats allemands, a tiré sur une petite Simca arrêtée dans les champs, et tué son occupant. Juste après, deux voitures de FFI sont arrivées du centre ville. Elles se sont arrêtées vers la ferme Nissou […]. En surgissent 8 ou 9 jeunes gens. Ils avaient quoi ? Deux, trois revolvers. Ils se sont retrouvés face aux Allemands, qui ont tiré au fusil-mitrailleur : les jeunes se sont écroulés ; certains se sont réfugiés dans le champ de betteraves, à droite de l’avenue. Ils étaient blessés, les Allemands les ont achevés d’une balle dans la tête." (témoignage de Roland Quioudeneix, Cachan municipal, n°130, juillet 2014).

Gilbert Védy

Marcel Bonnet