Contexte historique

Stanisław Maczek est né le 31 mars 1892, à Szczerzec, petite localité de Lwow. Il fait ses premières études à Drohobycz. En 1910, il passe l'examen du baccalauréat pour poursuivre des études supérieures. Pendant quatre ans, il étudie à l'université Jan Kazimierzde Lwow. Lwow est alors le grand centre culturel de cette partie de la Pologne annexée par l'Autriche. En 1911, il suit trois mois de cours d'officier de réserve, puis se trouve engagé dans une association de fusiliers, organisation paramilitaire commandée par Józef Pilsudski. A 22 ans, il est mobilisé dans l'armée autrichienne, où il complète son instruction d'officier de réserve à l'école du IIIe corps d'armée de Graz. Il est affecté aux chasseurs tyroliens.

En 1915, son régiment est transféré sur le front italien où il  reste jusqu'en 1918. En 1916, le lieutenant Maczek est instructeur à l'école d'officiers attachée au XIVe corps d'armée, puis en octobre il retourne dans son régiment où il prend le commandement de la 8e compagnie qu'il mène aux combats le long de la rivière Isonzo. Blessé durant l'hiver 1917-1918, il passe trois mois de convalescence durant lesquels il obtient un diplôme universitaire. Il retourne au front à l'été 1918. En novembre 1918, le lieutenant Maczek est immédiatement enrôlé dans l'armée polonaise en formation, où il prend le commandement de la compagnie Krosno et combat pour la libération de Lwow. Au début de 1919, sa compagnie est versée au bataillon Rifle de Sanok et le lieutenant Maczek prend le commandement de la compagnie de mitrailleuses lourdes. En avril 1919, utilisant la mobilité et le facteur surprise, le lieutenant Maczek prend et assure la défense de Drohobycz, puis passe à l'attaque et poursuit l'ennemi, prenant Kalusz et le pont sur la rivière Lomnica. La route de Stanislanow est ouverte et durant les derniers combats de la guerre polono-ukrainienne, le lieutenant Maczek est promu sur le champ de bataille capitaine, par le général Pilsudski.

En 1920, dans le cadre de la 1ère division de cavalerie, est créé un bataillon d'assaut portant le nom de " Capitaine Maczek ". Avec ce bataillon il mène une action contre la cavalerie bolchevique de Boudienny à Lwow, puis il se distingue à Oserdow où il repousse une brigade de cavalerie bolchevique, lui infligeant de lourdes pertes. Après le traité de paix de Riga, en mars 1921, le capitaine Maczek est décoré de l'ordre Virtuti Militari Ve classe et de la croix de la vaillance (Krzyz Waleccznych).

En 1922, il est promu major, il est affecté comme officier d'état-major au Quartier Général de la 5e division d'infanterie de Lwow. En 1923-1924, il suit le cours annuel de formation complémentaire de l'Ecole de guerre de Paris sous la direction du colonel Faury ; ce dernier s'efforce d'inculquer une doctrine d'espaces découverts et de guerre de mouvement, qui correspond à son tempérament et à une vision exacte du futur conflit. En 1924, il se rend à l'Ecole d'état-major de Varsovie. Après avoir suivi pendant une année un cours spécialisé, il sort 5e de sa classe et il est promu lieutenant-colonel. Il passe trois années à Lwow comme chef du Service de renseignement, à la recherche de renseignements sur les agissements de l'URSS dans les régions sud-est des frontières.  

De 1927 à 1929, il est adjoint au chef de corps du 76e régiment d'infanterie à Lida. De 1929 à 1935, il est chef de corps du 81e régiment d'infanterie à Grodno. En 1931, il est promu colonel. Entre temps, Il épouse, en 1930, Zofia Kurys. En 1935, le colonel Maczek est nommé adjoint au commandant de la 7e division d'infanterie à Czestochowa. Il est décoré de la croix d'or du Mérite et de l'Ordre Polonia Restituta de 3e classe.

En 1938, le colonel Maczek est nommé commandant de la 10e brigade de cavalerie blindée. En août 1939, la 10e brigade de cavalerie blindée passe en réserve, à la disposition de l'armée " Cracovie " sous le commandement du général Szylling. Le colonel Maczek est appelé à bloquer l'avance ennemie et à l'empêcher de sortir des passages  montagneux. La brigade combat dans les Beskides du 1er au 5 septembre 1939, puis mène des combats retardateurs sur la rivière San, enfin assure, du 13 au 17 septembre 1939, la défense de Lwow.

A la suite de l'agression soviétique du 17 septembre 1939,  le colonel Maczek reçoit l'ordre de passer la frontière. Dans la nuit du 18 au 19 septembre 1939, la brigade se regroupe à Tatrow et, le 19, passe en Hongrie. Le colonel Maczek prépare son évasion pour la France et arrive à Paris le 22 octobre 1939. Il est promu général de brigade par le général Sikorski et prend le commandement du camp de Coëtquidan, centre de formation des unités polonaises. Il est décoré de la Virtuti Militari de 4e classe. En février 1940, il quitte Coëtquidan pour la région d'Orange-Bollène en prévision de la création d'une brigade motorisée.  

L'offensive allemande de mai 1940 amène un changement de situation et la brigade est appelée à intervenir sur le front de la Marne. Avec un effectif réduit, un seul bataillon de chars a perçu son matériel, la brigade va combattre sur le front de la Marne pendant la période du 10 au 17 juin 1940, avec la mission de couvrir les divisions françaises qui se replient vers le Sud, elle livrera des combats à  Champaubert, Montmirail et s'illustrera par la prise de Montbart. A partir du 18 juin 1940, sans carburant ni approvisionnement, son matériel est rendu inutilisable et abandonné. Le général donne l'ordre à ses unités de gagner la zone libre pour embarquer vers la Grande Bretagne.

Le général Maczek, après un long parcours de difficultés, arrive le 21 septembre 1940 à Bristol.  Au mois de février 1942, il est nommé commandant de la 1ère division de cavalerie blindée. Pendant deux ans, cette division va perfectionner son instruction et le 31 juillet, débarque à Arromanches et Courseulles sur Mer. L'affrontement commence le 8 août 1944 avec l'opération " Totalize "et il se termine le 22 août 1944 avec l'encerclement des forces allemandes. Au cours de cette bataille,  les Polonais isolés sur la cote 262 nord de Mont Ormel résisteront pendant trois jours à tous les assauts de l'adversaire au prix de pertes sévères. La division sera mise au repos pendant une semaine pour se réorganiser avant  de continuer la poursuite de l'ennemi avec la libération des villes d'Abbeville, Hesdin Saint Omer puis l'entrée en Belgique, des Pays Bas et l'invasion de l'Allemagne.

Au mois de mai 1945, le général Maczek est nommé commandant en chef du 1er corps polonais. Au mois de décembre 1945, le général Maczek est nommé commandant en chef des forces polonaises en Grande Bretagne. Le 9 septembre 1948, il est relevé de ses obligations militaires. Il aura porté l'uniforme pendant 34 ans. Le général Maczek ne reçoit aucune pension, ni du Royaume Uni, ni de la Pologne communiste, qui lui retire sa nationalité polonaise.

Pour ses 80 ans, en 1972, le Prince Bernhard des Pays Bas l'honore par un concert de l'orchestre de Brabant, à Londres. Pour ses 100 ans, le Président Lech Wałesa le décore de l'ordre de l'Aigle Blanc. Stanisław Maczek s'est éteint le 11 décembre 1994, à l'âge de 102 ans dans sa résidence écossaise d'Edinbourg. Il est inhumé le 23 décembre 1994, au cimetière militaire polonais de Breda parmi ses hommes morts au combat.

Souvenir de la 1ère division blindée polonaise à Saint-Omer (Pas-de-Calais)

Mémorial du débarquement de la 1re DB polonaise à Courseulles-sur-mer (Calvados)