Brassard FFI de Marcel Bloch
Légende :
Brassard du commandant Marcel Bloch, chef du service Renseignements SNCF pour les FTP, membre du 4e Bureau de l'état-major FFI de la région parisienne pendant la libération de Paris
Genre : Image
Type : Brassard
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Brassard en coton blanc. Système de fermeture par boucle en métal.
Dimensions : 10,7 x 42,5 cm.
Date document : Août 1944
Lieu : France - Ile-de-France
Analyse média
Ce brassard correspond au modèle préconisé par le colonel Rol-Tanguy dans sa note du 27 juillet 1944.
Contexte historique
Marcel Bloch est né le 14 juin 1881 à Bourges (Cher). Ancien élève de Poytechnique, capitaine de réserve honoraire, commandant la seule escadrille de triplaces de chasse en 1914-1918, ingénieur en chef de la SNCF, Marcel Bloch s'engage dans la Résistance en octobre 1941. Occupé aux ateliers de la société Commentry-Oissel, qui répare des wagons pour la SNCF, il sabote personnellement des wagons réquisitionnés par les Allemands en mettant de la poudre d'émeri dans les boîtes d'essieux.
En janvier 1942, résidant à Toulouse, il entre dans la clandestinité. Nommé capitaine, chef du service de renseignements SNCF pour les FTP, sa mission est de fournir des renseignements sur les mouvements prévus des trains transportant troupes, matériel et marchandises pour les Allemands. Ces renseignements devaient permettre aux groupes FTP d'organiser en temps et lieux voulus les sabotages des trains et des voies. Son activité s'est étendue d'abord sur la région Sud-Ouest, puis sur les régions Sud-Ouest et Sud-Est.
Enfin, il est nommé à l'échelon national au début de 1944, avec résidence à Paris, pour fournir les renseignements relatifs à l'ensemble des lignes SNCF.
Marcel Bloch a dressé la liste des points sensibles que les FTP auraient intérêt à saboter. Il a établi une instruction donnant les règles à suivre pour organiser dans les meilleures conditions le déraillement d'un train, de façon à engager les deux voies et à rendre difficile et long le déblaiement des wagons enchevêtrés.
En mars 1944, une liaison ayant été établie avec Londres, il a adjoint à ces renseignements, ceux destinés à la RAF (bombardements de voies et d'emplacements de rampes de V1). Il en a profité pour protester contre les bombardements massifs des gares de triages, qui détruisaient inutilement un capital technique français. Enfin, il renseignait quotidiennement sur les différents sabotages enregistrés par les services centraux de la SNCF et permettait ainsi au 2e Bureau de suivre au jour le jour les résultats obtenus par les groupes FFI. Il disposait pour ce travail de 26 agents de liaison et de nombreux informateurs recrutés particulièrement dans les postes de dispatching des différents grands centres. Son PC à Paris se situait dans une mansarde 29 rue des Pyramides.
Lors du débarquement de Provence le 15 août 1944, il organise le sabotage d'un train transportant une unité de DCA de Bordeaux à Marseille.
En août 1944, la grève des cheminots ayant entravé la circulation ferroviaire, Marcel Bloch a été muté à l'état-major des FFI de l'Ile-de-France et y est resté jusqu'à la fin de septembre 1944. Il rejoint ensuite le cabinet du ministre de l'Air.
Marcel Bloch est décédé à Paris le 28 octobre 1951.
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources :
Service historique de la Défense, 16 P 64 938.
Archives du Musée de l'Ordre de la Libération.