Contexte historique

Bernard Chastenet de Géry dit "Roland" est né le 14 septembre 1920 à La Rochelle dans une famille de militaires. Son père, ancien Commandant de la Légion Etrangère, était Grand Croix de la Légion d' Honneur. Ses deux oncles paternels étaient d'anciens Officiers, dont l'un était devenu par la suite Procureur de la Grande Chartreuse. Engagé volontaire le 10 octobre 1939 à Dijon, il est affecté au dépôt de cavalerie n°17. Le 20 mars 1940, il est nommé élève aspirant de réserve puis est détaché à l’école de cavalerie de Saumur le 6 mai 1940. Blessé le 20 juin 1940 par éclat d’obus à l’épaule dans la bataille livrée par les "cadets de Saumur" pour empêcher les blindés allemands de franchir la Loire, il reste prisonnier du 22 juin au 6 juillet 1940.
Citation : « Jeune élève aspirant. A fait preuve de courage au cours de la défense de Saumur. Blessé et évacué, est revenu reprendre sa place au combat au milieu de ses camarades ».

Nommé aspirant de réserve le 1er septembre 1940, il est affecté au 5e régiment de chasseurs d’Afrique à Alger avant d’être démobilisé le 17 décembre 1940. Le 12 avril 1941, il contracte un nouvel engagement pour trois ans. Il rejoint alors le 11e régiment de Cuirassiers avec le grade de maréchal des logis. Le 1er juillet 1941, il est réintégré dans son grade d’aspirant de réserve. Son contrat de rengagement est annulé et il en souscrit un nouveau pour la durée de la guerre le 16 décembre 1941 toujours au titre du 11e Cuirassiers mais avec le grade d’aspirant d’active. Il est renvoyé dans ses foyers le 27 novembre 1942 puis placé en congé d’armistice le 1er mars 1943.

Il rejoint en juillet 1943 le maquis de Sornin fondé par Henri Grouès (l'abbé Pierre) et l'accompagne à Malleval où il en devient le chef-adjoint avec le grade de sous-lieutenant. Il échappe de justesse à l’attaque allemande contre le maquis le 29 janvier 1944. Il se met alors à la disposition de Thivollet. 

A partir du 6 juin 1944, l’afflux de volontaires le met à la tête d’un effectif de 140 hommes environ. 

Le 13 juin, il lance un raid sur le Camp de Chambarand. Sous les acclamations des villages qu'il traverse au retour, il ramène, comme prise de guerre, 4 pièces de D.C.A. mais il n'a pas encore rejoint sa base qu'il apprend qu'on se bat à Saint-Nizier, aussitôt il s'y précipite et donne le baptême du feu à ses hommes, qui retournent contre l'ennemi ses propres armes.

Le 11ème Cuirassiers renaît des ses cendres. Roland est promu capitaine le 15 juin 1944 par le colonel Descour, et il reçoit le commandement du 3e Escadron comprenant les pelotons FREYSSINAT, GASTON, SEGUIN et RAPHAEL. Il organise son unité et aménage la plaine de Lente en terrain de parachutage.

Bernard Chastenet de Géry est tué le 1er août 1944 dans la forêt de Lente lors d'un affrontement avec les troupes allemandes. Il repose au cimetière de Vassieux. 

Citation avec attribution de la Légion d’Honneur, 29 octobre 1945 : « Le 21 juillet 1944, s’est porté de lui-même avec l’un de ses pelotons, à la rencontre des parachutistes allemands qui venaient d’atterrir à Vassieux, et a participé pendant trois jours aux contre-attaques dirigées contre eux. A personnellement secouru l’un de ses camarades grièvement blessé, le capitaine Paquebot, et l’a évacué sur ses épaules. Le 1er août 1944, ayant reçu l’ordre de faire exécuter une reconnaissance en forêt de Lente complètement encerclée, est parti comme toujours à la tête de ses hommes. Est tombé mortellement atteint face à l’ennemi. »

Après les combats de Lente, les hommes de "Roland", commandés dorénavant par le lieutenant Perrotin dit "Freyssinat" sont intégrés dans le 1er Escadron du Capitaine Bourgeois.

Brassard de l'escadron Roland du 11e Cuirassiers (Vercors)