Analyse média

L'activité d'aéromodélisme se déroule dans une vaste salle aux symboles significatifs. Il y a, accrochés au mur quatre drapeaux tricolores. Entre deux d'entre eux, une photo, en pieds, du maréchal Pétain s'ajoute à celle de son buste visible au fond de la salle. Quatre mots définissent l'attitude exigée : travail, tenue, silence, discipline. Un modèle d'avion propulsé par un moteur à caoutchouc est pendu au plafond. Huit jeunes, penchés sur des plans, découpent et montent des modèles réduits.

Contexte historique

Ce document illustre parfaitement la politique de l'État de Vichy en direction de la jeunesse. Cette dernière dans un cadre moral bien défini par les mots inscrits sur le mur de la salle, s'initie à une activité qui doit déboucher sur un métier ou une vocation. En ce qui concerne l'aéromodélisme, ce dernier est la première marche qui doit conduire à la pratique de l'aviation légère, prélude soit à un engagement dans l'Armée de l'air soit au métier de pilote de ligne. Toutefois dans les circonstances du moment, ces débouchés sont quasiment impossibles dans la mesure où l'Armée de l'air et les compagnies aériennes ne recrutent pratiquement pas à cause des conditions de l'armistice imposées par les Allemands en juin 1940. Il n'en reste pas moins que l'aéromodélisme, comme d'autres activités manuelles, constitue un moyen d'éduquer la jeunesse et de lui éviter une oisiveté dangereuse pour la sécurité publique et donc pour le régime. Les chantiers de la jeunesse visaient aussi ce but. En ce qui concerne, la Maison des jeunes de Romans, un grand nombre des ses adhérents passera à la Résistance sous l'impulsion et la conduite de son directeur Paul Jansen.

Conseil de maison à la Maison de jeunes de Romans