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Emile Laffon

Légende :

Emile Laffon, "Lachaud", missionné en France pour aider à la remise en place des organismes de la Résistance suite à l'arrestation de Jean Moulin

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Lieu : France

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Contexte historique

Alias : Lachaud - Martet - Guizot - Lambert

Emile Laffon est né le 20 juin 1907 à Carcassonne dans l'Aude. Fils de magistrat, son père est premier président de la Cour d'appel de Nîmes.

Après des études secondaires à Béziers, il entre en classe préparatoire scientifique au lycée Louis-le-Grand à Paris. Admis à l'Ecole des Mines, il en sort ingénieur.

Titulaire du brevet de préparation militaire supérieur, Emile Laffon est appelé sous les drapeaux en octobre 1930 et, comme sous-lieutenant de réserve, sert au 33e RA à Nancy où il est breveté observateur en avion.

Rendu à la vie civile, il est attiré par le Barreau et, licencié en droit, devient avocat à la Cour d'appel de Paris.

En 1938-1939, il est le premier secrétaire de la Conférence du Stage des Avocats à Paris. Rappelé comme lieutenant de réserve en août 1939, il est affecté à la 38e Escadre de bombardement de nuit puis au Groupe de bombardement n°10 en avril 1940. Observateur en avion, il reçoit une citation pendant la campagne de France avant d'être démobilisé en juillet. Refusant d'exercer dans la capitale occupée, il décide de quitter le Barreau et de s'installer en zone sud, à Nice.

Grâce à son amitié avec Pierre Louis-Dreyfus, dont la société finance la S.C.E.M.M, entreprise métallurgique de Saint-Étienne, il en devient le Secrétaire général en janvier 1941. Il entre bientôt en contact avec Jean Nocher, du mouvement Franc-Tireur, et participe avec lui à la rédaction de tracts clandestins.

Emile Laffon est à partir d'octobre 1942 en relation suivie avec Pierre Julitte, officier du Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) en mission en France, à qui il communique des renseignements sur la production aéronautique allemande.

Appelé à Londres, il franchit, avec Jacques Maillet et Roland Pré, la frontière espagnole le 20 janvier 1943 et atteint, via Gibraltar, la Grande-Bretagne le 15 mars.

Engagé dans les Forces aériennes françaises libres, il est promu capitaine en juin 1943 et finalement affecté au Commissariat à l'Intérieur, à Alger.

Après l’arrestation de Jean Moulin à Caluire, Emile Laffon est envoyé en mission pour aider à la remise en place des organismes de la Résistance. Sous le nom de "Lachaud", il est déposé en France par une opération Lysander le 16 juillet 1943 et remplit une première mission au cours de laquelle il envisage la création des Comités Départementaux de Libération et la nomination de Commissaires de la République chargés de faire maintenir la loi et l’ordre républicains à la Libération.

De retour en Grande-Bretagne par une nouvelle opération aérienne le 13 septembre 1943, il rapporte les premières propositions de nomination de commissaires de la République et de préfets.

Déposé sur le terrain d'aviation Orion près de Lons-le-Saulnier, le 15 septembre 1943, il repart pour une seconde mission clandestine en France visant à mettre en place les propositions qu'il a faites et qui ont été retenues ; il prépare donc la mise en place de la nouvelle administration française de la libération, en liaison étroite avec le Conseil national de la Résistance (CNR) et les responsables de la Délégation générale en France. Son calme, sa force de caractère et de persuasion lui confèrent une autorité largement reconnue dans les cercles résistants.

Il tente à plusieurs reprises de regagner Londres et, le 2 février 1944, le bateau qui doit l'y emmener, le Jouet des flots, sur lequel ont embarqué également Jacques Maillet, Emile Bollaert et Pierre Brossolette, fait naufrage dans la baie d'Audierne. Mais, contrairement à ses deux compagnons, Emile Laffon à la chance de ne pas être arrêté le lendemain.
Rentré à Paris, il change d'identité (devient "Martet") et reste finalement en France jusqu'à la libération.

En avril 1944 il est nommé Délégué chargé des Affaires civiles par Alexandre Parodi, délégué général.

Le 25 août 1944, le jour de la libération de Paris, Emile Laffon est nommé Secrétaire général du ministère de l'Intérieur et prend immédiatement ses fonctions.

Démobilisé en septembre 1945, il démissionne du Barreau et est immédiatement nommé, en raison de ses grandes compétences administratives, Gouverneur civil de la zone française d'occupation en Allemagne à Baden Baden.

Il devient ensuite, en 1947, le premier président des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais.

En novembre 1952 Emile Laffon devient PDG de la Société Le Nickel.

Administrateur de plusieurs sociétés, il participe à la création de la Compagnie française des Minerais d'Uranium en 1955.

En mai 1957, il prend la présidence de la Société des Mines de Fer de Mauritanie.

Emile Laffon est décédé subitement le 20 août 1957 à son domicile à Paris. Il est inhumé à Cuxac Cabardes dans l'Aude.

Décorations :
Officier de la Légion d'honneur ; Compagnon de la Libération - décret du 26 septembre 1945 ; Croix de guerre 1939-1940 ; King's Medal for Courage (GB).


Site Internet du Musée de l'Ordre de la Libération.