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Tract de la FJC intitulé "Hitler, Pétain, les assassins, c'est vous !!", sans date (ultérieur au 4 mars 1942)

Légende :

Tract intitulé "Hitler, Pétain, les assassins, c'est vous !!", édité par la Fédération des Jeunesses communistes de France, sans date (ultérieur au 4 mars 1942)

Genre : Image

Type : Tract

Source : © Archives municipales de Tours - Fonds Jean Meunier 5Z2- 9N1 et 2 Droits réservés

Détails techniques :

Document imprimé et manuscrit de deux pages (recto-verso) ; dimensions : 21 x 27 cm .

Date document : Ultérieur au 4 mars 1942

Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Indre-et-Loire - Tours

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Analyse média

Ce long tract de deux pages s'ouvre sur les bombardements des usines Renault de Boulogne-Billancourt par la RAF, survenus dans la nuit du 3 au 4 mars 1942. Il dénonce les larmes de crocodile versées par le maréchal Pétain et l'occupant nazi, qui voudraient faire croire que ce sont les pertes humaines qu'ils déplorent, tandis qu'en réalité, ces événements sont un prétexte tout indiqué pour pointer de l'index les alliés, et nommément, les Britanniques. Ce ne sont pas les morts et les sinistrés que pleurent Pétain et Hitler, nous dit le tract, mais bien la destruction d'usines qui contribuaient à elles seules pour un quart dans la production de guerre allemande en France.

Il appelle ensuite l'ensemble de la jeunesse française à s'opposer à l'effort de guerre allemand et à le retourner, par tous les moyens, au profit des libérateurs du pays.

Au cri de "Sabotons, sabotons !", le tract invite enfin à détruire ce qui rend l'ennemi plus fort et à venger les patriotes français tombés en libérant le pays.


Paulina Brault

Contexte historique

Le 1er mars 1942, un groupe de la Royal Air Force britannique lance des milliers de tracts sur la ville de Boulogne-Billancourt : « Il y a quelques mois, nous avons annoncé notre intention de bombarder en France occupée les usines qui travaillent pour le compte d’Hitler. Nous savions d’avance que vous approuveriez cette décision. En France comme ailleurs, nos objectifs sont choisis d’après des renseignements précis. Nous viserons aussi exactement que possible, et nous connaissons notre affaire. Il y aura fatalement des bombes qui passeront à côté. Aidez-nous à éviter les pertes de vie françaises. Mettez-vous à l’abri ».

Deux jours plus tard, dans la nuit du 3 au 4 mars 1942, la même force lâche 475 tonnes de bombes sur les usines Renault. Sept ouvriers trouvent la mort, mais c’est infiniment moindre par rapport à la population civile qui n’a pas eu le temps, ou le réflexe, de se mettre à l’abri dans les caves ou les égouts : la ville et ses alentours comptabilise plus de 600 morts et 1 500 blessés. Alors que du haut de la Butte Montmartre des Français applaudissent à l’intervention anglaise, le gouvernement de Vichy, par les voix du maréchal Pétain et de Philippe Henriot, ministre de l’Information, parle à la radio et désapprouve l’action. Ils organisent en quelque sorte une émotion nationale et décrètent une journée de deuil national. « Rues soufflées, quartiers rasés, enfants précipités de leur berceau dans leur tombe, pauvres restes arrachés aux décombres sous la fumée suffocante, nous avons vécu minute par minute vos affreuses tortures. Elles ont atteint la France au plus profond de son âme », indique le maréchal.


D'après le site du Souvenir français, consulté le 16 mars 2016.