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Analyse média

Le 28 juin 1943, l'Amirauté britannique via l'officier de liaison de la mission britannique auprès du Comité national français propose d'accorder des "mentions in despatches" à plusieurs membres de l'équipage de l'aviso Savorgnan de Brazza pour la destruction d'un Focke Wulf le 19 mars 1943, à savoir :

- capitaine de frégate André Marius Joseph Jubelin
Né en 1906, André Jubelin, officier canonnier, rejoint Londres depuis Saïgon via la Malaisie où il s'engage dans les FNFL en février 1941. Nommé commandant en mai 1941 de la Première escadrille d’aéronavale française, il est muté au squadron one du onzième groupe, prestigieuse escadrille de chasse de nuit, où il se trouve être le seul pilote français et le plus âgé. Il y restera jusqu’en août 1942, cumulant au total 72 missions et 4 victoires officielles. En août 1942 il prend le commandement de l’aviso Savorgnan-de-Brazza, qui le mène à patrouiller dans l’océan Indien, et qui cumulera sous son commandement 27 convois, et ajoutera à son tableau de chasse 2 quadrimoteurs allemands Focke Wulf, un sous-marin allemand et un japonais. Élevé au grade d'amiral en août 1963, il terminera sa carrière en 1967 comme inspecteur général de la marine.

- lieutenant de vaisseau Bernard Mouton
Né en 1918, Bernard Mouton s'engage dans les FNFL le 6 juillet 1940. Il est affecté à bord du Savorgnan de Brazza.

- Quartier-Maître Charles Rollet
Né en septembre 1920, Charles Rollet s'engage dans les FNFL le 1er août 1940. Il sert à bord du Savorgnan de Brazza et du Commandant Duboc comme quartier-maître canonnier. 

- Second Maître Maurice Giry
Né en septembre 1918, engagé dans les FNFL en juillet 1940, Maurice Giry est embarqué à bord du Savorgnan de Brazza en qualité de Quartier-maître de 1ère classefusilier marin.

- Matelot canonnier Georges Toullec
Né en juillet 1922, engagé dans les FNFL en juillet 1940, Georges Toullec est embarqué à bord du Savorgnan de Brazza en qualité de matelot canonnier. Il terminera la guerre avec le grade de quartier-maître canonnier. 


Le 1er juillet 1943, le commissaire national à la Marine accepte et valide cette attribution.

 

Contexte historique

L’armée britannique ne décerne pas de décoration comparable à la croix de guerre française - sur le ruban desquelles une citation, selon son degré d’importance, est représentée par une étoile de bronze, d’argent ou de vermeil, ou une palme de bronze - ou à la Bronze Star Medal et à la Silver Star américaines.

Par contre le fait d’avoir été cité (Mention in Dispatches) dans la London Gazette (le Journal Officiel britannique), pour récompenser une conduite valeureuse mais insuffisante pour entraîner l'attribution d'une décoration, donne le droit d'arborer une palme de bronze en forme de feuille de chêne (oak leaf) sur le côté gauche de la poitrine puis, quand elle est instaurée, sur le ruban de la médaille commémorative correspondant aux opérations, à savoir la War Medal 1939-1945.


La feuille de chêne est le premier niveau de récompense, pour faits de guerre, pouvant être accordé à un militaire de tout grade et de toutes armes (Terre, Air, Mer). Toutefois aucune lettre post-nominale n'existe pour cette distinction mais, comme abréviation, on voit souvent la formule: MiD.

Dans la hiérarchie des décorations françaises, elle correspond à la croix de guerre avec palme. Jusqu'à la réforme de 1993, la hiérarchie des distinctions était la suivante, pour les officiers de l'armée de terre (Army), Victoria Cross, Distinguished Service Order, Military Cross, Mentioned in Dispatches et pour les sous-officiers et hommes du rang, Victoria Cross, Distinguished Conduct Medal, Military Medal, Mentioned in Dispatches.

Mentioned in dispatch