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Le camp d'Ambel, premier camp du maquis du Vercors

Légende :

Le camp d'Ambel, au printemps 1943 - (recto) à gauche, Fayard, dit Bourdeaux, le chef du camp d'Ambel, est en conversation avec Edouard Vial, maquisard issu de l'entreprise Merlin-Gérin

(verso) le transport du bois par câbles, à l'exploitation forestière d'Ambel

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection E. Vial Droits réservés

Détails techniques :

Photographies analogiques en noir et blanc - tirages sur papier bromure d'argent format 6/9e (voir recto-verso).

Date document : Printemps 1943

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Ambel

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Analyse média

Février 1943 voit l'arrivée du lieutenant Stéphen (André Valot) à Ambel ; il y occupe la fonction de « chef d’exploitation forestière et est plus particulièrement chargé de la pose et de l’entretien des transporteurs aériens par câbles ». Bourdeaux (Fayard) sera son chef direct.

En février 1944, les Allemands « rachetèrent » l’exploitation, espérant obtenir un meilleur rendement, mais de nombreux sabotages rendirent la production calamiteuse. Les chariots s’embourbaient, les essieux se rompaient, les roues se brisaient et les câbles se cassaient… Le colonel Nolle, des services industriels de la Wehrmacht, superviseur de l’exploitation forestière, y voyait là l’œuvre des « terroristes ». Devenus propriétaires, les Allemands assuraient, sans le savoir, les salaires des nombreux réfractaires employés sur l’exploitation. Cette situation paradoxale dura jusqu’au 16 avril 1944, date de l’attaque de la Milice.

 


Auteur : Alain Raffin

 

Contexte historique

Ambel, « premier maquis de France »

Le 19 décembre 1942, après une reconnaissance organisée par le mouvement Franc-Tireur de Villard-de-Lans, le site, dit de « la ferme d’Ambel » fut retenu. La ferme et ses dépendances pouvaient héberger, en dortoir, une soixantaine de réfractaires. Après aménagement, ils seront 85 en février 1943.
Bien qu’installé sur le territoire drômois, le camp d’Ambel dépendait du mouvement Franc-Tireur de Villard-de-Lans pour ses subsistances et ses finances. La colonie juive réfugiée dans la station et les milieux juifs de Grenoble apporteront leur contribution financière à la survie du camp d’Ambel.

Une première équipe d’une cinquantaine de cheminots du dépôt de la gare de Grenoble arriva à Ambel le 6 janvier 1943. Paul Dehières, l'un des membres fondateurs du mouvement Franc-Tireur de Grenoble, était lui-même cheminot.
À ses débuts, le camp était formé d’une majorité de Grenoblois, Fontainois et de banlieusards grenoblois, les Romanais et Valentinois n'arrivant que plus tard. Les réfractaires étaient employés au bûcheronnage et au transport du bois par la société exploitant le domaine forestier d’Ambel et recevaient un salaire. La société d’exploitation forestière était une association de quatre personnes : deux Grenoblois, un Parisien et la famille Huillier, très active au sein du mouvement Franc-Tireur de Villard-de-Lans.

Après l’attaque du camp par la Milice et les GMR, le 16 avril 1944, certains maquisards purent rejoindre d’autres camps du Vercors, choisirent d’autres maquis, ou encore rentrèrent chez eux avec la promesse de revenir après le Débarquement allié ; beaucoup, toutefois, ne rejoindront pas le Vercors le moment venu.

 

Pour en savoir plus :

Rejoindre les camps du Vercors - les filières (A. Raffin)

Essai de synthèse - Genèse des camps (A. Raffin)

Typologie, sociologie et origine des camps (A. Raffin et J-W Dereymez)


Auteur : Alain Raffin

Sources :

Archives du Musée de la Résistance de Vassieux-en-Vercors - fonds Joseph La Picirella.

Paul et Suzanne Silvestre, Chronique des maquis de l'Isère, Grenoble, éd. des Quatre Seigneurs, 1978.

Collectif (ouvrage), Le Vercors raconté par ceux qui l'ont vécu, édité à Grenoble par l'ANPCVV, 1994.

Bulletins Le Pionnier du Vercors, Grenoble, numéros 17/18/19 et historique des camps, numéros : 6/8/11.