La création du 13e Régiment de Dragons
Légende :
Chars B1bis de récupération du 13e Régiment de Dragons défilant à Orléans le 1er mai 1945 pour la Fête de Jeanne d’Arc. A cette date, deux escadrons du régiment opéraient en Charente maritime.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © ECPAD TERRE 10394 G11 Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : 1er mai 1945
Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Loiret - Orléans
Contexte historique
Le ministère de la Guerre s’est intéressé dès le mois de septembre 1944 aux divers chars d’origine française repérés en Normandie, en région parisienne et à Gien (Loiret). Certains étaient réduits à l'état d'épaves, d'autres ont été trouvés intacts au sein de dépôts ou d'ateliers. La création d’une unité équipée avec ces chars français a été initiée dès le 7 octobre 1944 : le 13e Régiment de Dragons à former à Orléans, avec l’objectif initial de mettre sur pied un escadron de 17 chars Somua, un escadron de 17 chars B1bis et un escadron de 17 chars légers Renault et Hotchkiss. Le personnel a été constitué à partir d’un groupe FFI du Loiret réunissant d’anciens tankistes autour du commandant Lebrun. Il sera ensuite renforcé par des réservistes rappelés à l’activité.
Au regard des sources conservées, la ressource potentielle détectée dès le mois d'octobre se montait à 17 chars B1bis, 21 chars Somua et au moins 22 chars légers, plus ou moins complets. À Gien, 15 chars B1bis, 5 chars Somua et 14 chars légers ont par exemple été récupérés, complétés par 16 Somua retrouvés en réparation Saint-Ouen, ainsi que huit chars légers trouvés à Issy-les-Moulineaux et six autres près du Mans. Tous ces engins étaient à réviser ou réparer. Les chars légers de Gien sont par exemple décrits comme étant dépourvus de tourelles, une situation remédiable grâce à un stock de tourelles trouvé en région parisienne.
Ces chars se sont révélés utiles à deux titres : pour assurer la formation d’un personnel spécialisé et pour fournir des petites unités de chars pour les fronts secondaires de l’Atlantique. Dès octobre, quelques chars légers d’Issy-les-Moulineaux ont été affectés à un centre d'instruction ouvert à Maison-Laffite par la 2e Division blindée. En novembre, les chars légers de Gien ont été réservés pour la 10e Division d’infanterie, en formation en région parisienne. Quelques chars ont aussi été affectés à un centre d'instruction de l'arme blindée ouvert à Saumur.
Concernant les fronts secondaires, l’escadron de chars Somua du 13e Dragons, dont la mise sur pied a été la plus rapide, a été affecté aux Forces françaises de l’Ouest dès le 21 novembre 1944, pour en emploi devant les poches allemandes de Royan et la Rochelle. L’escadron est arrivé sur place le 28 décembre. Il y a été rejoint en avril 1945 par l’escadron de chars B1bis.
Stéphane Weiss
Source : SHD cotes 6 P 17, 7 P 59 et 12 P 109.