Récit du combat du 6 juin 1944 à Étoile-sur-Rhône, maison Combe, par André Cleyssac
Légende :
Agé de 19 ans à l’époque, André Cleyssac, d’Étoile, est l’un des participants au combat.
Genre : Son
Type : Témoignage sonore
Source : © AERD, fonds Georges Chirol Droits réservés
Détails techniques :
Enregistrement sonore (support original : cassette bande). Total : 30 mn. Extrait : 3 mn.
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Etoile-sur-Rhône
Analyse média
Témoignage d’André Cleyssac recueilli par Georges Chirol le 21 février 2001 (extraits). Georges Chirol a enregistré une cinquantaine d’interview d’anciens résistants afin de les diffuser au cours d’une émission qu’il animait sur une radio locale associative. Il a remis toutes ses cassettes à l’AERD.
Auteurs : Robert Serre
Contexte historique
Un groupe de résistants de la compagnie Planas, poursuivi par des Allemands, remonte par le chemin du hameau de La Paillasse vers le village d’Étoile. Le lieutenant Michel Riory et trois de ses hommes, Édouard Mavet, Jean Durant et l’interviewé André Cleyssac, se réfugient dans la maison Combe, au bord du chemin. Mais les Allemands arrivent…
Transcription des extraits de l’interview :
« … Seulement, ils ont continué le long de la route et ils sont arrivés vers la maison où on se trouvait… C’est là que quelques minutes avant, le lieutenant avait dit qu’on pouvait se retirer. Mavet allait se retirer ; le lieutenant a dit : « Non, on ne peut pas laisser tomber les copains ». Et quand ils sont arrivés à notre portée de fusil, bien sûr, on a tiré dessus et c’était « ébourlir le guêpier » comme on dit en patois. […]
Et là, sous la fusillade, on était dans la cuisine de la maison, le lieutenant a dit : « Non, non, on peut pas rester là. Et lui, il est sorti et il a passé. Mais alors là, on en a passé une ! Il a quand même passé, il a réussi à passer à ce moment-là. Après on l’a plus revu, bien sûr, … ça tirait ; même une grenade, c’était heureusement qu’une grenade offensive, une grenade à manche, qui a explosé sous la table et qui m’a blessé au bras ; tandis que mon copain Durant, lui, c’était aux jambes ; et Mavet, lui, il avait rien. De toute façon, on ne pouvait plus rien faire parce que on mettait le nez à la fenêtre, on était… »
[…] Quand j’ai vu qu’on était perdu, on a dit ça y est, on est cuit, on est perdu, on était plein… la poudre plein la … Alors j’ai dit « tout pour le tout », j’ai sauté par la fenêtre. Le chemin est pas large, mais enfin pour toucher un homme, il faut croire que… Encore, moi, je les ai peut-être surpris, j’étais le premier à sauter, mais Mavet a sauté après moi, il a bien réussi.
[…] Et celui qui était blessé aux jambes, il a pas pu sauter, alors, il est … Après, j’ai réussi à me tirer loin et … j’allais monter le coteau, il y a un fusil-mitrailleur qui m’a pris jusqu’à la cime du coteau, mais enfin,
– Et ils l’ont fait prisonnier celui qui était blessé ?
– Non, ils ont mis le feu à la maison et on l’a retrouvé carbonisé.
– Ils l’ont exécuté et ils ont mis le feu à la maison. C’était qui ce monsieur ?
– C’était Jean Durant, il travaillait dans une ferme, il avait 20 ans, 21 ans. Le lieutenant a été tué dehors, au nord de la maison.
– Il y a eu deux morts ce jour-là.
– Deux morts, oui, de nous. Plus les habitants de la maison […] Monsieur et madame Combe, monsieur Combe et sa mère… oui …oui. »
Auteurs : Robert Serre
Sources : Témoignage d’André Cleyssac.