Contexte historique

En Seine-et-Oise, les sabotages contre les installations téléphoniques allemandes sont les plus fréquents, mais ne sont pas les seuls. Durant les années 1940-1941, d’autres sabotages sont notamment effectués dans les arrondissements de Versailles et de Rambouillet, en particulier contre les véhicules allemands, contre les voies ferrées ou contre les ouvrages d’art.

Le 8 octobre 1940, une affiche est apposée dans les communes de Montesson, du Vésinet, de Croissy, de Chatou et de Carrières-sur-Seine; elle est signée par les maires des cinq communes précitées. Encore une fois, la population est rendue responsable d’actes de sabotage.
Voici le texte de cette affiche : « Le 8 courant, à midi, la Kommandantur nous a réunis pour nous notifier verbalement que des voitures allemandes qui stationnaient de nuit dans les rues de nos communes ayant été sabotées, elle en rend responsable la Population. Des patrouilles sont ordonnées et si, néanmoins, il y a récidive, dix OTAGES choisis parmi toutes les catégories d'Habitants seront emprisonnés. Les maires soussignés en informent leurs administrés, bien qu'ils comptent que les faits signalés ne se reproduiront pas, ils ordonnent à la Police locale d'exercer une surveillance active et sévère permettant d'arrêter les contrevenants. »

Malgré ces menaces de représailles sur la population, les actes de sabotage contre des véhicules allemands continuent d’être perpétrés. Heureusement, les autorités allemandes n’ont pas mis leurs menaces à exécution. En revanche, une sanction est prise contre les villes concernées. C’est ce dont nous informe une note de la Kommandantur de Saint-Cloud datée du 15 octobre 1940 :
« Comme les actes de sabotages sur des automobiles militaires allemandes se sont renouvelés pour la quatrième fois, malgré le dernier avertissement public, dans la nuit du 13 octobre 1940, j'ordonne maintenant ce qui suit, jusqu'à nouvel ordre :
I° A partir du 16 octobre 1940, rentrée de tous les habitants des communes de Chatou, Croissy, Le Vésinet à 21 heures.
2° A partir du 17 octobre 1940 les communes ci-dessus désignées établiront, de 9 heures du matin à 24 heures, des postes, relevables d'heure en heure, pour empêcher d'autres actes de sabotage. Les postes seront tenus personnellement responsables des nouveaux sabotages qui pourront se produire; ils ne devront appartenir à aucun corps de police et seront reconnaissables à un brassard estampillé par la Kommandantur. »