Louis Napoléon Franzini
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © SHD GR 16 P 233 824 Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : Mars 1943
Lieu : Angleterre - Londres
Contexte historique
Fils de Don Jean Franzini et de Marie Boniface, Louis Napoléon Franzini naît à Taglio-Isolaccio, en Corse, le 26 avril 1923. Lorsque la guerre éclate, il n’a que 17 ans et termine ses études, maniant aussi bien le français que l’italien. Engagé comme mousse dans la Marine, il décide de déserter pour rejoindre les Forces Françaises Libres alors que le navire sur lequel il sert fait escale au Maroc. Arrêté par les autorités vichystes et emprisonné au Maroc car ne disposant pas de papiers en règle, il parvient à s’évader et gagne rapidement Dakar avant de rejoindre la Sierra Leone en passant par la Gambie. C’est donc à Freetown, le 17 Novembre 1940, qu’il s’engage dans les FFL.
Le 26 janvier 1941, Louis Napoléon Franzini est affecté au 1er Bataillon de Marche basé au Gabon. Déterminé à prendre part aux combats au coté des Alliés en Syrie avec son bataillon, il écourte une première hospitalisation pour maladie lors de la traversée du Soudan avec son bataillon et rallie le camp de Qastina (Palestine) avec le 4e Bataillon de Marche quelques semaines après l’arrivée de son bataillon, au sein duquel il est reversé. Encore faible, il insiste pour prendre part aux opérations militaires sur le territoire syrien en juin 1941, les rapports le concernant faisant par la suite état de « l’entière satisfaction » de son Commandant (le Commandant Langlois).
Légèrement blessé à la jambe gauche le 19 juin 1941 à Djebel El Kelle, il subit une nouvelle courte convalescence avant de réintégrer son bataillon pour la fin des combats. Suite à cette campagne, et sur sa demande, Louis Napoléon Franzini est transféré comme 1ère classe au Bataillon d’Infanterie de Marine, ce dernier étant alors jugé trop jeune et « très gamin » pour servir avec les Tirailleurs Sénégalais. C’est avec ce nouveau bataillon qu’il quitte la Syrie pour la Libye afin de soutenir les forces anglaises, à la fin de l’année 1941. Sous les ordres du lieutenant Malfettes, Franzini se distingue lors des batailles de Bir Hakeim et d’El Alamein au cours de laquelle une déflagration d’obus lui fracture l’avant-bras droit, paralysant la totalité du bras. De cette blessure le 24 octobre 1942 et jusqu’au 13 février 1943, Franzini transite par les hôpitaux d’Alexandrie, du Caire, de Beyrouth et d’Alep, avant de retourner au Caire dans le but de rejoindre un centre de rééducation en Angleterre, son périple se poursuivant de Suez à Bombay puis à Cap Town avant de finalement atteindre Londres le 30 mars 1943.
Après sa rééducation, Louis Napoléon Franzini intègre le BCRA à Londres et obtient son brevet de parachutiste. Totalement remis de ses blessures, il est parachuté en France le 23 août 1943 en zone R2 en tant qu’instructeur de sabotage. Atterrissant près de Macon dans la nuit du 23 au 24 août, il entre rapidement en contact avec Louis Burdet, « Circonférence », délégué militaire régional, qui lui permet de gagner la zone R2 (actuelle région PACA et Corse). Sous le nom de code « Caravelle » il opère dans cette zone au sein du réseau « Action » du 23 aout 1943 au 30 septembre 1944.
Avec la libération de la France, Franzini est rattaché le 1er octobre 1944 à la DGER, nouveau Service de Renseignement Français. Deux mois plus tard, il est affecté à la section Extrême-Orient des Services Spéciaux. Ainsi, le 1er janvier 1945, il part de Londres vers l’Inde en tant que chargé de mission 1ère classe. Arrivé à Ceylan en février 1945, il est ensuite dirigé à Calcutta le 1er mars 1945 mais, déclaré "inutilisable", il est renvoyé en France où il est réaffecté à la compagnie de QG 153 « Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient », basée à Saint Germain en Laye, le 21 aout 1945. Il est ainsi rapatrié par avion le 3 octobre 1945 vers la France et rejoint le 1er novembre de la même année la 6ème BCEO – remplaçant la compagnie de QG 153.
Bien qu’étant un FFL puis un FFI remarquable de par son engagement et son jeune âge, son manque de discipline chronique fait pourtant tâche sur ses registres militaires. Lors de son départ pour Londres depuis Le Caire en février 1943, son registre militaire fait état de la citation suivante « Sa situation disciplinaire sera considérée comme liquidée à la date de son départ (de quoi s’agit-il, le lui demander quand il se présentera) », le bas du document faisant ensuite mention, en plus petit, de la citation suivante : « Avait eu 30 jours de prison qui ont été annulés par le commandant Repiton ». Louis Napoléon Franzini est en effet cité pour plusieurs punitions, la première pour avoir rejoint le camp de MENA avec onze jours de retard, la seconde pour avoir téléphoné sans autorisation à l’état-major au Caire. Alors qu’il écope à chaque fois de 15 jours de prison, il s’évade à deux reprises et est repris à chaque fois en Palestine alors qu’il tentait de gagner Beyrouth. Devant passer devant un tribunal militaire suite à sa seconde évasion du 26 février 1942, un rapport datant d’août de la même année, rédigé par le chef de la Mission Militaire Française en Egypte, cite Franzini comme étant une « parfaite crapule ». Louis Napoléon Franzini, alors âgé de 22 ans, est enfin démobilisé des FFL le 21 aout 1945 afin de rejoindre le 6e BCEO.
Auteur : Hadrien BACHELERIE
Sources :
Service historique de la Défense, 16P 233 824