Jean-Baptiste Lebas
Légende :
Jean-Baptiste Lebas, ancien député et maire de Roubaix, fondateur du journal clandestin L'Homme libre en 1940.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © La Coupole Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique noir et blanc
Lieu : France - Hauts-de-France (Nord - Pas-de-Calais) - Nord
Contexte historique
Né le 24 octobre 1878 à Roubaix, Jean-Baptiste Lebas est une figure politique française importante, symbole des réformes socialistes du Front Populaire au sein duquel il fut ministre du travail. Il s'était déjà illustré lors de la Première Guerre mondiale en tant que maire de Roubaix entre le 14 octobre 1914 et le 18 janvier 1916 – date de la reconquête de la ville par les Français – notamment le 5 mars 1915 lorsqu’il « refuse de se conformer aux ordres ennemis portant atteinte à la dignité de ses administrés et à leur patriotisme ». L’ancien député et maire de Roubaix n’est donc pas indifférent à la résistance et à la désobéissance civile lorsqu’il est suspendu de ses fonctions par l’occupation allemande de la ville le 28 mai 1940, puis sur ordre du gouvernement de Vichy.
Suite à sa démission forcée, Jean-Baptiste Lebas fonde l’un des premiers mouvements de résistance socialiste, non communiste, dans le Nord. Comptant à son apogée près de 300 personnes, ce mouvement se dote aussi d’un journal clandestin, L’Homme libre, développé sous l’impulsion de Lebas aux prémices du mouvement.
Lebas est aussi référencé à Londres comme agent P1 (1er juin 1940 – 1er avril 1941), puis P2 (1er avril 1940 – 10 mars 1944), du réseau Ali-France, subordonné au gouvernement Belge en exil. Ses activités de renseignement, de presse clandestine et de filière de rapatriement de soldats anglais en Grande Bretagne ne passent pourtant pas inaperçues aux yeux de la Gestapo qui finit par l’arrêter chez lui, avec son fils Raymond lui aussi résistant, le 20 mai 1941. Interné en France puis en Allemagne du 21 mai au 1er septembre 1941, il est ensuite déporté au camp de travail de Sonnenburg pour y purger sa peine de travaux forcés. Après 3 ans, 9 mois et 19 jours d’internement, il meurt le 10 mars 1944 de fatigue et de maladie.
Suite à ses actions héroïques lors des deux guerres mondiales, il est successivement décoré de la Légion d’Honneur le 14 octobre 1916, fait Officier de l’Ordre de la Couronne avec palme (Belgique) le 7 mai 1921, de la médaille de la Résistance avec rosette et de la Croix de Guerre 1939-1945 le 3 août 1946, de la médaille de la Résistance Belge, de la Croix de Guerre 1940 Belge et fait Commandeur de l’Ordre de Léopold II le 26 juin 1948.
Auteur : Hadrien Bachellerie
Sources : Service historique de la Défense, 16P 345 686 (dossier d'homologation de Jean-Baptiste Lebas)