Télégramme d'Henri Sautot au général de Gaulle, 27 janvier 1941

Légende :

Transcription d'un télégramme adressé par Henri Sautot au général de Gaulle le 27 janvier 1941 relatif aux contigents de Tahiti et de Nouvelle-Calédonie. Outre la composition des deux contigents, ce télégramme insiste sur la nécessité urgente d'armer et d'équiper ces hommes.

Genre : Image

Type : Télégramme

Source : © Archives nationales 3AG1/272 Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié

Date document : 27 janvier 1941

Lieu : Nouvelle-Calédonie

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Contexte historique

Gouverneur par interim de Saint-Pierre-et-Miquelon de 1928 à 1932, commissaire résident de France aux Nouvelles-Hébrides depuis 1933 et également gouverneur par interim des Etablissements français d'Océanie (EFO) en avril 1935, c'est là, à Port-Vila, qu'Henri Sautot prend connaissance de l'action du général de Gaulle. Dès le 20 juillet 1940 comme commissaire résident de France aux Nouvelles-Hébrides, il adresse à tous un télégramme de ralliement à la France libre. Il est ainsi le premier chef de territoire colonial à rejoindre le général de Gaulle. Le 23 août, il est chargé par télégramme de se rendre à Nouméa pour y assurer le ralliement de la Nouvelle-Calédonie en accord avec la population elle-même. Nommé par le général de Gaulle, le 13 septembre 1940, gouverneur de Nouvelle-Calédonie, il a pour mission de rallier le territoire à la France libre. A Port-Vila, la décision est prise d'agir. Alors que les Calédoniens partisans du ralliement et le "Comité de Gaulle" dirigé par Raymond Pognon ont neutralisé le gouverneur et les opposants, Henri Sautot débarque sur le port de Nouméa, le 19 septembre 1940 à midi, au milieu du plus grand enthousiasme. La Nouvelle-Calédonie entre de nouveau dans la guerre et Henri Sautot, nommé en octobre membre du Conseil de Défense de l'Empire, a alors la tâche non seulement d'assurer l'administration du territoire mais aussi sa défense. En avril 1941, il signe, au nom de la France libre, un accord avec le gouvernement australien qui assure l'appui des alliés tout en sauvegardant l'indépendance française. Fait Compagnon de la Libération par décret du 1er août 1941, il est également à l'origine de la création du Bataillon du Pacifique (BP 1) qui s'illustre notamment à Bir-Hakeim en juin 1942.

En octobre 1940, la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie et les Nouvelles Hébrides ralliés à la France libre mettent sur pied un bataillon. Le 21 avril 1941, le navire Monowaï quitte Papeete avec 300 volontaires Tahitiens à destination de Nouméa. Ils forment alors, avec les volontaires de la Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides, le Bataillon du Pacifique (BP1) à l'effectif de 550 hommes commandé par le commandant Broche. Après 45 jours d'entraînement en Australie près de Sydney et cinq mois près de Tel Aviv en Palestine, les « Pacifiens » sont engagés dans la campagne d'Afrique au sein de la 1ère Brigade française libre du général Koenig. 


Sources :
- Site de l'Ordre de la Libération
- Regnault Jean-Marc, Kurtovitch Ismet, « Les ralliements du Pacifique en 1940. Entre légende gaulliste, enjeux stratégiques mondiaux et rivalités Londres/Vichy », Revue d’histoire moderne & contemporaine, 2002/4 (no 49-4), p. 71-90 [en ligne