Télégramme de Bernard Harent à sa famille, annonçant son ralliement à la France libre, juillet 1940
Légende :
Télégramme envoyé depuis l’Égypte par Bernard Harent à sa famille pour l’informer discrètement de sa décision de rejoindre le général de Gaulle en juillet 1940 : « Par suite incompatibilité idées garde métier mais change patron Tendresses – Bernard Harent ».
Genre : Image
Type : Télégramme
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Date document : Juillet 1940
Lieu : Egypte
Contexte historique
Bernard Harent est né le 24 juillet 1916 à Montmorillon dans la Vienne où son père était vérificateur des poids et mesures. Pendant la campagne de France, Bernard Harent sert au 24e Régiment d'Infanterie Coloniale (24e RIC) stationné au Liban.
Dès le 27 juin 1940, refusant l'armistice, il passe clandestinement la frontière syro-palestinienne avec un groupe de 130 officiers et hommes de troupe de la 3e Compagnie, emmenés par le capitaine Folliot, afin de rallier la France Libre et de continuer la lutte. A Ismaïlia, les marsouins de Folliot accueillent, à la mi-juillet, 350 camarades du 24e RIC emmenés par le capitaine Lorotte Au camp de Moascar, les volontaires français prennent le nom de 1er Bataillon d'Infanterie de Marine (1er BIM). Avec sa nouvelle unité, Bernard Harent est engagé, aux côtés des Britanniques, dans les premières opérations en Libye dès le 6 septembre 1940. Il prend part notamment à la prise de Tobrouk en janvier 1941.
Blessé au cours de la campagne de Syrie en juin 1941, le sergent-chef Bernard Harent suit peu de temps après le cours d'élève aspirant de Damas. Promu aspirant, il est volontaire pour servir dans l'Infanterie de l'Air et est affecté, en mai 1942, au French Squadron, groupe de commandos parachutistes, qui, intégré à une formation d'élite britannique, effectue en 1942 des raids brillants dans le désert de Libye. Ainsi, en septembre 1942, il prend part au raid organisé par le colonel Stirling contre le port de Benghazi, après plusieurs milliers de kilomètres parcourus dans le désert.
En janvier 1943 il pénètre avec son commando en Tunisie avec 200 kilomètres d'avance sur la 8e Armée britannique, franchissant la ligne Mareth et établissant la première jonction des Forces Françaises Libres avec les troupes du général Giraud et de l'armée américaine. A cette occasion, le sous-lieutenant Harent est cité à l'ordre de la Nation par le général de Gaulle.
Quelques temps après, Bernard Harent fait mouvement sur l'Angleterre où il parvient le 19 mars 1943. Il est affecté au camp d'entraînement d'Old Dean à Camberley et affecté au 4e Bataillon d'Infanterie de l'Air qui se prépare à intervenir en France. Sous les ordres du colonel Bourgoin, il est parachuté en Bretagne, sur la base Dingson, le 10 juin 1944 avec pour mission de rejoindre et d'encadrer les FFI bretons du maquis de Saint-Marcel dans le Morbihan.
Le 13 juin 1944, il dirige une mission de reconnaissance dans la région de Plumelec. Etant averti de la présence d'un groupe d'Allemands retranchés dans un café de Plumelec, il décide de passer à l'attaque avec ses hommes ; l'opération fonctionne parfaitement lorsque le sous-lieutenant Bernard Harent, en sortant du café, est atteint par une rafale de mitrailleuse et tué sur le coup. Ramené au camp de Saint Marcel, il y est inhumé. Plus tard, son corps sera rapatrié pour être inhumé dans son village natal de Montmorillon.
• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 29 décembre 1944
• Croix de Guerre 39/45 (1 citation)
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Médaille Coloniale avec agrafe "Libye"
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