Analyse média

La description de l'autel est de Christine Blanchet-Vaque et du dominicain frère Marc Chauveau (textes tiré de documents présentés et disponibles à l'église de Vassieux).

L'autel, monolithe, en pierre de Tavel, mesure 90 cm de côtés. Dessiné par Jean-Marc Cerino, il a été réalisé par la marbrerie Ravit de Livron-sur-Drôme. La forme cubique et non parallélépipédique rappelle la forme du tombeau et celle des autels du début de l'ère chrétienne.

L'autel se trouve à l'avant du chœur baigné par la lumière croisée des vitraux. Le dessus est évidé, sa base sculptée en retrait lui donne une légère élévation. Le volume de l'évidement à la surface de l'autel correspond exactement à celui du socle. Ce qui manque devient ce qui soutient. Jean-Marc Cerino livre un message à la fois de mémoire et d'espoir : « ce qui s'est absenté soit ce qui porte ».

C'est en ce sens et en référence à l'histoire de Vassieux-en-Vercors que les reliques de Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, Édith Stein, provenant du carmel de Cologne, ont été déposées sous l'autel.

Contexte historique

La biographie d'Édith Stein est réalisée à partir d'un texte de Pierre Defrancq. L'autel de l'église de Vassieux s'intègre dans les œuvres symboliques que l'on trouve dans ce lieu de mémoire ; œuvres religieuses mais aussi politique comme la croix de Lorraine qui orne discrètement la façade.

L'autel a été consacré le 21 juillet 2006 (tous les 21 juillet on commémore le début de l'attaque générale du Vercors en 1944) par Monseigneur Lagleize, évêque de Valence-sur-Rhône. Le monolithe renferme les reliques d'Édith Stein (Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix). En ces lieux, le choix de ces reliques est symbolique.

Édith Stein, juive allemande, a été déportée et gazée à Auschwitz, victime comme les habitants de Vassieux et du Vercors de la barbarie nazie. Édith Stein est née en 1891 à Breslau (Wroclaw, Pologne) dans une famille juive aisée. En 1914, elle est infirmière à la Croix Rouge. Elle obtient un doctorat de philosophie en 1916, devient l'assistante du philosophe allemand Edmund Husserl, fondateur de la phénoménologie. En 1921, elle se convertit au catholicisme. Pendant onze ans, elle enseigne, donne des conférences, traduit en allemand un des livres de Saint-Augustin. Toutes ces activités lui sont interdites avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933. Elle quitte la vie laïque et entre au carmel de Cologne sous le nom de sœur Thérèse Bénédicte de la Croix. En 1939, elle se réfugie au carmel de Echt aux Pays-Bas. Elle y est arrêtée en 1942, déportée, gazée et incinérée. Le pape Jean-Paul II a canonisé Édith Stein en 1998 et l'a proclamée « Patronne de l'Europe » en 1999.

Lors de la consécration de l'autel, Monseigneur Lagleize a déclaré :

« Ces reliques disent quelque chose sur la souffrance, la mort et l'espérance. Le message de la sainte, patronne de l'Europe, révèle que quels que soient les peuples il y a toujours des hommes ou des femmes qui deviennent des êtres chercheurs de paix. Ces reliques sont les signes sensibles d'une vie, qui plus est d'une existence exemplaire et que l'on peut vénérer ».

L'autel est un des éléments forts du lieu de mémoire qu'est l'église de Vassieux-en-Vercors. Une étude complète du bâtiment en révèle la richesse.

Église de Vassieux-en-Vercors