Analyse média

L’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine de la Vallée de l’Herbasse a travaillé pendant plusieurs années sur la période de la Résistance dans la région : audition de témoins, projection de films, etc.

Cette recherche s’est concrétisée par la rédaction d’un dépliant de quatre volets recto-verso, soit 8 pages, dont le fond est de couleur jaune. Les photos du dépliant sont en noir et blanc ou en couleurs. Elles sont de petits formats et, de ce fait, quelques-unes sont difficilement lisibles.

Il donne d’abord quelques généralités sur la période 1940-1945 et propose aux habitants et aux touristes deux parcours pour découvrir les évènements dont la commune et ses environs ont été le théâtre. Un plan de la commune et un croquis de la région permettent de se repérer facilement. Les commentaires numérotés renvoient aux plans.

Le premier parcours propose de se déplacer dans les rues de Saint-Donat en commençant par l’ex-pharmacie de Jean Chancel qui était un des pivots de la Résistance, de poursuivre de quelques pas pour trouver la maison où ont vécu Elsa Triolet et Louis Aragon pendant 14 mois. Dans le même quartier, on trouve la boulangerie Ronjat qui a abrité un hôpital clandestin. Un peu plus loin, c’est la maison de Marie Métifiot qui y a caché le commandant Gaston Vincent, dit « Azur », officier de renseignements des services américains. Tout un volet est consacré aux représailles du 15 juin 1944 par les Allemands.

Le deuxième parcours emmène, en voiture, les visiteurs dans les villages environnants, Chavannes, Marsaz, Bren, route de Margès, route de Ratières où l’on trouve des stèles témoignant des victimes des troupes nazies. Le Grand-Serre et Saint-Christophe-et-le-Laris ont abrité des maquis importants de Narcisse Geyer (« Thivollet ») et Charles Lahmery (« Bozambo »).

Contexte historique

Saint-Donat-sur-l’Herbasse (2 127 hab. en 1946) est un chef-lieu de canton du nord de la Drôme (5 134 hab. en 1946), dans une région rurale vallonnée où l’on pratique la polyculture. Le chef-lieu a une industrie assez importante, notamment chaussure et textile.

La commune a été un centre de résistance articulé autour d’un homme important, le pharmacien Jean Chancel. Elle a accueilli de nombreux réfugiés dont Elsa Triolet et Louis Aragon. Elle a subi de terribles exactions allemandes le 15 juin 1944, c’est une des communes-martyres de la Drôme.

Le contexte est indiqué en introduction du dépliant :

« Histoire d’hier, histoire d’hommes, histoire de toujours : tout le monde connaît les grands faits de la guerre de 39/45, cela fait partie de l’Histoire.

Les habitants des villages de l’Herbasse ont vécu ces années que certains ont appelé "noires", sous les lois de la guerre, sous les lois nazies, sous les lois imposées par le gouvernement de l’État Français. Ils réagirent selon leur caractère, leur idéal, leur croyance et au gré des évènements.

Beaucoup ont simplement supporté avec dignité cette période trouble de l’Histoire.

Il y eut aussi une résistance passive et silencieuse, accueillant les réfugiés, permettant à "l’armée de l’ombre" d’agir, procurant, à l’occasion, une cachette ou une aide passagère. Point de nom à honorer pour ces résistants anonymes.

Certains se sont engagés dans la lutte, militaire ou non, malgré le danger de vie ou de mort qui pesait sur tous ceux qui relevaient la tête. Rien ne les prédisposait à devenir héros… pas plus que ces femmes et ces hommes, venus d’ailleurs, participant chez nous aux combats contre l’envahisseur.

Des villages, en particulier à Chavannes, Bren, Saint-Donat, ont aussi connu la terrible journée du 15 juin 1944, riposte barbare d’une armée d’occupation contre une population qui soutenait la Résistance.

Aujourd’hui, devant des stèles et des "lieux de mémoire", nous voulons non seulement nous souvenir de ceux qui ont combattu pour la liberté, la fraternité et la paix, mais faire que cette souvenance, dans ce qu’elle apporte d’espoir en l’homme face à la barbarie, demeure vivante. »

Ce dépliant a été réalisé par l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine de la Vallée de l’Herbasse dont il faut souligner la pugnacité, avec l’aide et le soutien de l’Association des Anciens Combattant et Amis de la Résistance (ANACR) et du Conseil général de la Drôme.