Charles Feld
Légende :
Militant communiste d’origine juive polonaise, Charles Feld crée à Lyon en zone Sud le journal clandestin Fraternité du Mouvement national contre le racisme.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Mémorial de la Shoah / Coll. Simone Benaroch Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique sepia
Date document : sans date
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Lyon
Contexte historique
Né le 25 mai 1919 à Varsovie (Pologne), Charles Feld est le fils aîné d’une famille de juifs polonais immigrée en France au milieu des années 1920. Ils obtiennent la nationalité française dans les années 1930 au titre de la loi de 1927. Les parents, David et Ita Feld, travaillent dans la confection à Paris et résident rue du Faubourg-Saint-Denis dans le 10e arrondissement de Paris. Il est le frère de Maurice Feld et de Thérèse Feld. En 1937, il épouse en première noce Nelly née Toussenel (1915-1987), militante communiste qui a été la secrétaire de Marcel Cachin dans les années 1930.
A la fin des années 1930, Charles Feld travaille à Paris dans la bonneterie et milite aux Jeunesses communistes. Il est mobilisé lors de la déclaration de guerre. Soldat au 8e bataillon de chasseurs à pied, il est démobilisé de l’armée d’armistice en 1942. Tous les membres de la famille sont des militants communistes qui distribuent clandestinement tracts et journaux. Son frère Maurice Feld, membre de l’Organisation spéciale, est arrêté pour propagande communiste avec leurs parents en mai 1941 ; Thérèse Feld, épouse Ghertman purgera aussi une peine de prison à Fresnes. Les membres de la famille Feld se voient retirer la nationalité française. Maurice Feld qui a été libéré s’engage à l’été 1941 dans la lutte armée. Il est fusillé le 22 août 1942 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris. Leurs parents sont internés au camp de Drancy et déportés à Auschwitz où ils seront assassinés. David Feld est déporté de Drancy à Auschwitz par le convoi 40 le 4 novembre 1942 ; Ita Feld est déportée de Drancy à Auschwitz par le convoi 59 le 2 septembre 1943.
Charles Feld quitte Paris dès sa démobilisation en octobre 1942 avec sa femme Nelly et s’installe à Lyon où il devient l’un des responsables du Mouvement national contre le racisme (MNCR). Créé au printemps 1942, le MNCR émane de la section juive de la Main d’œuvre immigrée dirigée par Adam Rayski. Il a pour objectif d’alerter sur les dangers de l’antisémitisme, et de tenter de provoquer un élan de solidarité et de résistance envers les Juifs persécutés. L’organisation s’implante en zone Sud dans la région lyonnaise, à Toulouse, à Marseille et à Nice. Deux journaux sont imprimés et diffusés clandestinement : J’accuse en zone Nord, et Fraternité en zone Sud. Charles Feld, sous l’identité d’Alain Genty, dirige Fraternité en zone Sud dont le premier numéro est daté d’octobre 1942. Il organise pour ce faire une imprimerie clandestine à Lyon. Les numéros du journal clandestin dénoncent le racisme, les persécutions, les déportations et les exécutions massives d’Europe de l’Est.
En relation avec les mouvements de résistance de la région lyonnaise, il organise une officine de fabrication de faux papiers pour les juifs persécutés et les résistants pourchassés. Il met sur pied la section des médecins du MNCR. Il est responsable à Lyon de l’organisation des jeunes de l’UJJ et met en place des appareils de commandement régionaux. Il participe à l’insurrection de Villeurbanne les 24, 25 et 26 août 1944. Charles et Nelly Feld rentrent à Paris en novembre 1944.
À la Libération, il participe aux actions d’associations antiracistes. Militant actif du Parti communiste français, il devient le gérant de la Bibliothèque française, créée par Louis Aragon et rejoint la revue Mouvement pour la paix. Il est nommé directeur des éditions Cercle d’Art, maison d’édition du Parti communiste français. Il reçoit la Croix de Guerre, puis la Médaille de la Résistance française par décret du 31 Mars 1947. Il est titulaire de la Carte de Combattant Volontaire de la Résistance n° 135599 datée du 13 avril 1959.
En 1947, Charles et Nelly Feld deviennent parents d’une fille. Charles Feld est marié en seconde noce à Jacqueline Petit. Charles Feld meurt le 6 août 1995 à Paris à 76 ans.
Auteur : Hélène Staes
Sources et bibliographie
Ordre de la Libération, archives de la commission nationale de la médaille de la Résistance française
Fondation de la Résistance / fonds Max Weinstein
Portail du Centre de Documentation du Mémorial de la Shoah : "David Feld"
Emmanuel Debono, "Mouvement national contre le racisme", Dictionnaire historique de la Résistance, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2006, page 196.
https://maitron.fr/spip.php?article24892, notice du Maitron FELD Charles, Léon, Salomon par Marie-Cécile Bouju.