Roland Tartakowsky

Légende :

Carte d’Interné-Résistant n° 120123 délivrée à Roland Tartakowsky le 20 novembre 1964.

Combattant de la jeunesse juive, Roland Tartakowsky est l’un des responsables de l’Union de la jeunesse juive (UJJ). Il structure des groupes de jeunes et organise des actions de propagande.

Genre : Image

Type : Document officiel

Source : © AD 93 - 188J24 Fonds Tartakowsky Droits réservés

Date document : 20 novembre 1964

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Lyon

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Contexte historique

Né le 30 novembre 1923 à Paris dans le 12e arrondissement, Roland Tartakowsky est le fils de Salomon Tartakowsky, juif russe qui a quitté la Russie tsariste en 1912 pour fuir les pogroms, et de Mathilde née Sabkowski. Installés à Paris, ils travaillent tous deux dans la confection : son père est maroquinier et sa mère est couturière fourreuse. Il fréquente l’école du quartier de la Goutte d’Or à Paris (18e arrondissement) et entre à 13 ans comme apprenti chez un maroquinier. A l’issu de son apprentissage, il travaille comme soudeur riveur. Roland Tartakowsky apprend la politique auprès de ses parents et suit des cours à l’Université ouvrière.

Son père est mobilisé dans l’armée française en 1939. Roland Tartakowsky travaille alors à l’usine d’aviation Bruneton-Schmidt-Morin à Asnières (Seine) pour subvenir aux besoins de la famille. Au retour de son père, il reprend son activité de soudeur riveur. Le 20 octobre 1941, il cherche à aller en zone Sud mais il est arrêté et emprisonné au fort de Hâ à Bordeaux dont il s’évade. A la deuxième tentative, il réussit à passer la ligne de démarcation et se rend à Lyon. Il y travaille comme maroquinier, puis dans une fabrique de vin mousseux. Il noue un contact avec Charles Feld, de la Main d’œuvre immigrée, à la fin de l’année 1941- début de l’année 1942. Julien Zerman, Boushka Lazard (Claudine) et Roland Tartakowsky (Michel) forment un triangle de direction dans l’Union de la jeunesse juive (UJJ) de la région lyonnaise. Il mène des activités de propagande en rédigeant des article pour le journal clandestin de l’UJJ Jeune Combat auprès de Robert Bourstin, Jacques Kott et Julien Zerman. Il mène des actions de propagande aux usines Berliet et contribue à y créer des comités populaires. Ses faux papiers durant cette période sont aux noms de Roger Olivier Tallard, et Jean Messonnier. Dans le cadre de la lutte armée en 1943, Roland Tartakowsky devient responsable aux cadres de l’organisation de jeunesse pour structurer des groupes de combats parmi les jeunes. Il doit quitter Lyon en 1943 pour s’installer à Limoges et devenir responsable interrégional de l’UJJ dans le sud-ouest (Limoges, Toulouse, Périgueux). Le 13 juin 1944, il est arrêté et emmené au siège de la Milice. Emprisonné le 26 juin, il parvient à s’échapper lors d’un transfert le 14 août 1944. Il rejoint alors un maquis en Haute-Vienne.

À la Libération, Roland Tartakowsky suit une formation militaire d’où il sort aspirant. Le 29 octobre 1945, il quitte l’armée et revient à Paris. Il se marie le 25 juillet 1946 à Paris avec Sophie Lachminovitch qui a agi pendant la guerre dans l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE). Deux enfants naissent de leur union : Danielle (16 octobre 1947) et Pierre (30 août 1952). Il reprend son activité dans la maroquinerie et milite dans les sections du Parti communiste français du XVIIIe puis du XIIe arrondissement. Il devient journaliste à l’Union française d’information en 1946, une agence de presse destinée au PCF. En 1951, il est nommé rédacteur en chef de la radio du PCF "Ce Soir en France". Il entre en 1953 au journal L’Humanité et devient rédacteur en chef de l’Almanach de l’Humanité sous le pseudonyme de Roland Michel. En 1999 Roland Tartakowsky quitte l’Humanité. Il meurt en décembre 2015. Ses obsèques ont lieu au crématorium du Père-Lachaise à Paris.

Il est titulaire de la carte de combattant volontaire de la Résistance n° 164927 datée du 1er février 1955. Il possède également la carte d'interné résistant n° 120123 qui lui a été délivrée le 20 novembre 1964.


Auteur : Hélènse Staes

Sources et bibliographie
Service historique de la Défense, Vincennes, dossier individuel de Roland Tartakowski, GR 16 P 562516.
Claude Collin, Jeune Combat. Les jeunes juifs de la MOI dans la Résistance, Grenoble, PUG, 1998.
https://maitron.fr/spip.php?article50088, notice du Maitron TARTAKOWSKY Roland, Salomon, dit Roland MICHEL par Claude Willard.
Fondation de la Résistance / fonds Max Weinstein.