Léon Pakin

Légende :

Léon Pakin, combattant des Brigades Internationales posant devant des barbelés dans un camp d'internement en France.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Mémorial de la Shoah / Coll. MJP Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France

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Contexte historique

Léon Pakin naît le 29 décembre 1909 à Tomaszów Mazowiecki, près de Lodz (Pologne). Il commence à travailler à l'âge de 14 ans et après avoir exercé divers métiers il devient ouvrier tisserand, comme ses parents. Militant des Jeunesses communistes, il conduit sa première grève à l'âge de dix-sept ans à Pabianice, un faubourg de Lodz. Condamné, il est incarcéré au fort de Lodz.
En 1937, il se rend clandestinement en Espagne, rejoint les Brigades internationales, participe à la création de la compagnie Botwin de la XIIIe Brigade composée de combattants juifs et prend part à la défense de Lerida lors de la bataille d'Aragon (9 mars - 19 avril 1938).

Détenu successivement dans les camps d'Argelès, Saint-Cyprien, Gurs, Vernet, il se porte volontaire pour partir travailler comme ouvrier en Allemagne comme la direction du Parti le lui conseille afin de parvenir à s’évader. En transit à Paris, il se fait hospitaliser pour une hernie et s'évade. Ayant retrouvé plusieurs de ses camarades d'Espagne, il fonde avec certains d'entre eux comme Meyer List et Samuel Weissberg la première unité juive rattachée à l’Organisation spéciale (OS).
En mai-juin 1942 est créé le 2e détachement FTP-MOI, fruit de la fusion de militants de la section juive de la MOI et de combattants de l’OS. Léon Pakin en devient le chef militaire. A la tête de ce 2e détachement, il participe à plusieurs actions parmi lesquelles l’incendie d’une fabrique fournissant des canadiennes fourrées aux Allemands envoyés sur le front de l’Est, le 30 mai 1942 dans le 10e arrondissement de Paris.
L’attestation délivrée en mars 1949 par l’ancien comité militaire de l’Ile-de-France des FTPF mentionne que Léon Pakin a été successivement chef de groupe (juin 1941), chef de détachement (septembre 1941) puis responsable régional aux opérations en février 1942 avec le grade de capitaine.

Le 29 juin 1942, Léon Pakin dirige une opération contre un fourreur juif de la rue Saint-Antoine (IVe) travaillant par le compte de l’armée allemande. Alertée par les cris de l'artisan, la police intervient et parvient à rattraper et à arrêter Léon Pakin et un de ses camarades, Elie Wallach. Remis aux autorités allemandes, Léon Pakin est incarcéré à la Conciergerie. Le 24 juillet, Elie Wallach et Léon Pakin sont jugés par le tribunal militaire allemand de la rue Boissy-d’Anglas (VIIIe). Le tribunal accuse les deux hommes de détention d’armes et de munitions avec tentative d’extorsion de fonds sur un compatriote domicilié 30 rue Saint-Antoine à Paris le 29 juin 1942. Condamnés à mort, ils sont fusillés au Mont-Valérien le 27 juillet 1942 ; Léon Pakin est exécuté sous la fausse identité de Charles Nowicki.

Meier List lui succède à la tête du 2e détachement. Selon Annette Wieviorka, la mort de Pakin et Wallach marque la fin de la participation des FTP-MOI à des actions spécifiquement juives. Il semble également, toujours selon l’historienne, que les actions violentes à l’égard notamment des fourreurs juifs travaillant pour les Allemands aient cessé à ce moment.

La mention "mort pour la France" lui est attribuée en date du 4 mars 1946. Léon Pakin est homologué au grade de capitaine en date du 28 septembre 1951 avec prise de rang au 28 juin 1942.


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes, GR 16 P 455 294 (dossier individuel d’homologation) ; GR 28P8 44 / 62 (procédure pénale contre Elie Wallach et Charles Nowicki par le tribunal du commandant du Grand Paris, juillet 1942)
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds David Diamant, carton n°6, notes biographiques sur Léon Pakin

Stéphane Courtois et Denis Peschanski, Le Sang de l'étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, Paris, 1989, 2e édition 1994.
David Diamant, Combattants, héros et martyrs de la Résistance : biographies, dernières lettres, témoignages et documents, 1983
David Diamant, Héros juifs de la Résistance française, Paris, Ed. Renouveau, 1961
Boris Holban, Testament, Paris, Calmann-Lévy, 1989
Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Paris, Perrin, 2018