Contexte historique

Nathan Lemberger est né à Skierniewice en Pologne le 17 janvier 1920 dans une famille de militants communistes. Lui-même est arrêté en 1935 pour ses activités révolutionnaires et relâché en raison de son âge. En 1936, il émigre vers la France avec sa famille. Son jeune âge l’empêche de rejoindre l’Espagne pour s’engager auprès des Républicains dans le cadre de la guerre civile ; il adhère alors au Secours rouge (futur Secours populaire) pour venir en aide aux brigadistes et à leurs familles. Dans leur appartement de la rue des Immeubles-industriels (XIe arrondissement), les Lemberger accueillent les juifs polonais qui passent par Paris pour rejoindre les Brigades internationales en Espagne. Nathan Lemberger est mobilisé lors de la déclaration de guerre en septembre 1939.

Lors de la rafle du 14 mai 1941, Norbert et son frère Serge sont arrêtés au gymnase Japy (XIe arrondissement) et internés au camp de Beaune-la-Rolande, dans le Loiret. Ils s’en évadent le 21 juillet 1941 grâce à l'aide d’Alfred Le Guellec, commissaire de police.
A l’été 1942, il rejoint le Deuxième détachement des FTP-MOI. Il mène des activités de propagande et participe à l’organisation de la lutte armée.
Le 15 septembre 1942, il fait partie du groupe qui dépose une bombe à retardement dans un hôtel occupé par les Allemands près de la gare de l’Est. Deux jours plus tard, en compagnie de Marcel Rayman, il incendie un réservoir d’essence allemand près de la gare du Nord. Les opérations se poursuivent : dépôt d’une bombe dans un café fréquenté par des soldats allemands, rue Claude-Tillier dans le XIIe arrondissement, le 10 octobre ; attaque d’un groupe d’Allemands près du métro Nation le 18 octobre ; dépôt d’un engin explosif dans un hôtel rue de Montsouris (XIVe arrondissement) le 10 novembre…

Alors qu’il participe aux préparatifs d'une attaque contre des militaires allemands, il est arrêté en janvier 1943 et interné à la prison de la Santé, puis aux Tourelles et à Drancy. Déporté le 2 septembre 1943 à destination d’Auschwitz, il est abattu durant le trajet alors qu’il tente de s’évader.

Lorsque la nouvelle de sa mort héroïque parvient à son jeune frère Jean, celui-ci décide de le remplacer et rejoint le deuxième détachement.

Le 2e détachement juif des FTP-MOI