Sewek Michalak
Légende :
Ancien volontaire des Brigades internationales, Sewek Michalak intègre le premier groupe de la 35e Brigade en formation. Dès février 1943, il est responsable technique interrégional de la 35e Brigade. Arrêté le 4 avril 1944, il est déporté à destination de Dachau le 3 juillet 1944 mais parvient à s'évader du train dans la nuit du 25 au 26 août 1944.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Mémorial de la Shoah / Coll. Claude Urman Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : sans date
Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Haute-Garonne - Toulouse
Contexte historique
Sewerin (ou Sewek) Michalak naît dans une famille juive le 25 avril 1911 à Lodz en Pologne. Militant du parti communiste polonais (KPP) depuis 1927, il est plusieurs fois arrêté et emprisonné pour travail politique clandestin chez les ouvriers du textile de Lodz pour ses prises de parole lors des grèves et son activité militante. En 1936, lorsqu’éclate la Guerre d’Espagne il décide d’aller combattre le fascisme là-bas. Il réussit à franchir la frontière entre la Pologne et l’Allemagne, sans papiers. Il prend un train pour Berlin, sans billet, puis se rend en Belgique aidé par des Allemands. A Paris, le PCF rassemble les volontaires pour l’Espagne et affrète des autobus vers la frontière. A Albacete, fin octobre 1936, les Polonais sont regroupés dans le Bataillon Dombrowski, immédiatement engagé dans la défense de Madrid (novembre) puis divers autres fronts.
Début février 1939, après la chute de la Catalogne, il se réfugie en France. Détenu au camp de concentration (appellation officielle d'époque) de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) puis à celui du Vernet (Ariège), il retrouve de nombreux combattants des Brigades internationales qui auront par la suite des responsabilités importantes au sein des FTP-MOI, tel Ljubomir Ilich, plus tard commandant militaire des FTP-MOI de zone Sud. Au printemps 1941, il est affecté à un groupe d’internés envoyés travailler dans une mine des Pyrénées ; de là, il s’enfuit et rejoint Toulouse à pied.
Mis en relation avec le docteur Stéphane Barsony, proche de Marcel Langer, futur premier chef de la 35e Brigade FTP-MOI, il est muni de faux papiers au nom de Joseph Weiss, né en Alsace. Son pseudo est : Charles. Plus tard il reçoit une carte au nom de Marc Antoine, de nationalité roumaine.
Hébergé par la famille Téqui en banlieue toulousaine, à l’Union, dans une ancienne gare, il intègre le premier groupe de la 35e Brigade en formation. Il est nommé responsable technique de la Brigade pour le département de Haute-Garonne ; la petite gare devient sa base logistique. Charles Michalak y rassemble des armes, des munitions, y fabrique des bombes artisanales qui serviront contre les militaires allemands mais aussi les représentants des partis collaborationnistes et des forces de police vichystes. Dès février 1943, il est responsable technique interrégional de la 35e Brigade. Il contribue notamment à :
- une attaque à la bombe à Toulouse, contre la Feldgendarmerie, en juin 1943
- un sabotage de locomotives en gare de Toulouse-Matabiau, en juillet 1943
- une attaque contre un train militaire allemand partant pour l’Allemagne, en septembre 1943
- l’exécution à la grenade d’un officier allemand à Toulouse, en représailles de l’exécution de résistants par les Allemands, en novembre 1943.
En mars 1944, la direction générale de la Police de Sûreté, à Vichy, envoie une équipe dirigée par le commissaire Gillard pour enquêter à Toulouse. Après de nombreuses investigations et filatures, Sewek Michalak est arrêté le 4 avril 1944. Conduit au commissariat central de Toulouse, il subit un très violent interrogatoire puis est écroué à la prison Saint-Michel. Le 2 juillet 1944, il est remis aux autorités allemandes. Il est intégré au convoi de déportation connu comme « Le Train Fantôme, » qui, parti de Toulouse le 3 juillet, n’arrive que le 28 août à Dachau. Dans ce convoi, il retrouve des membres de la 35e Brigade arrêtés au cours de la même traque. Dans la nuit du 25 au 26 août 1944, à Montigny-le-Roi (Haute Marne), avec onze autres personnes il s’évade par un trou réalisé dans le plancher de leur wagon. Ils furent tous pris en charge par des paysans et dirigés vers le maquis de Fresnoy (Haute-Marne).
Après la Libération, Sevek Michalak rejoint sa femme en Pologne où elle a commandé une unité de partisans dans les forêts polonaises.
Auteur : André Magne
Sources :
Service Historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 416267.
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds FN : dossiers 284 et 296.
Jean-Yves Boursier, La guerre des partisans dans le sud-ouest de la France 1942-1944 - La 35e Brigade FTP-MOI, Paris, L’Harmattan, 1992.