Simon Fryd

Légende :

Membre de l'Union de la Jeunesse Juive à Lyon, Simon Fryd intègre les FTP-MOI où il devient rapidement chef de groupe. Arrêté le 29 mai 1943,  il est guillotiné dans la cour de la prison Saint-Paul de Lyon le 4 décembre suivant. 

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Lyon

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Contexte historique

Simon Fryd est né le 2 février 1922 (le témoignage de sa sœur, Ryvka infirme la majorité des sources qui le disent né en 1924) en Pologne (Tuszyn) au sein d’une famille juive. Arrivée en France au milieu des années 1930, toute la famille Fryd (Jenkel et Ruchla les parents et les deux sœurs jumelles de Simon) travaille dans le IIIe arrondissement de Paris dans le domaine de la confection. Simon sert dans l’armée polonaise en France en 1940 alors que son père décède dès les débuts de la guerre.

La famille subit de plein fouet les lois antisémites. Simon est arrêté et interné quelques temps dans un des camps du Loiret (Pithiviers ou Beaune la Rolande) dont il s’évade. Au mois de mai 1942, Simon est à Lyon, il loge chez une de ses sœurs, mariée à Nathan Chapochnik où il continue à exercer son métier de tailleur. Sa mère, Ruchla, victime de la rafle du Vel d’Hiv le 16 Juillet 1942, est déportée par le convoi n°12 à Auschwitz où elle est assassinée dès son arrivée.

Simon, qui a adhéré à l’Union de la jeunesse juive de Lyon est mis en relation avec l’un des responsables des FTP-MOI par l’intermédiaire de Nathan Chapochnik, son beau-frère. Il s’impose rapidement comme chef de groupe et comme préparateur de bombes et de grenades. Il participe à plusieurs opérations militaires, dont un attentat à la bombe qui vise un convoi militaire allemand.

Le 29 mai 1943, alors qu’il participe à l’attaque d’un centre de distribution de tickets de rationnements (avenue Félix-Faure) il est, avec ses camarades, confronté aux forces de l’ordre. Une poursuite s’engage alors, Simon ouvre le feu sur les policiers qui tentent de l’arrêter. Blessé à la jambe, Simon Fryd est interpelé peu après en possession de deux pistolets et d’une fausse carte d’identité. A son domicile, les forces de l’ordre mettent la main sur du matériel destiné à fabriquer des explosifs. Après plusieurs mois d’internement et de souffrance, il est condamné à mort par la section spéciale de la cour d’appel de Lyon pour "tentatives de meurtre sur des agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions et de tentatives de meurtre sur des particuliers". Le 4 décembre, il est guillotiné dans la cour de la prison Saint-Paul de Lyon. Quelques jours plus tard, le président de la section spéciale, Faure-Pinguely, est abattu par un commando du bataillon Carmagnole. Peu après, un détachement de la FTP-MOI de Lyon prend le nom de Simon Fryd.

Décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance française (décret du 27 mars 1995), Simon Fryd est encore aujourd’hui commémoré dans l’espace lyonnais ; son nom est gravé sur les plaques de la prison Saint-Paul et une rue du VIIe arrondissement porte son nom.


Auteur : Alexandre Bande

Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes, GR 16P 235 409
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté, carton 1.
David Diamant, Héros juifs de la Résistance française, Paris, Ed. Renouveau, 1961.
David Diamant, Combattants, héros et martyrs de la Résistance : biographies, dernières lettres, témoignages et documents, Paris, 1983.
Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours. 2824 engagements, Lyon, BGA Permzel, 2003.
Fondation de la Résistance / fonds Max Weinstein
Archives Yad Vashem
Site web du Mémorial de la Shoah