Francis Nathan Chapochnik
Légende :
Membre de l'Union de la Jeunesse Juive (UJJ) puis de l'Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide (UJRE), Nathan Chapochnik rejoint les FTP-MOI au sein du bataillon Carmagnole. En septembre 1943, il est promu responsable militaire des FTP-MOI des Alpes-Maritimes puis instructeur de troupes de combats près de Marseille.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Service historique de la Défense à Vincennes, GR 16 P 119690 Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique noir et blanc
Date document : sans date
Lieu : France
Contexte historique
Francis Nathan Chapochnik est né le 9 novembre 1920 à Paris dans une famille de juifs ukrainiens. Moïse, son père, a quitté la région de Kiev en raison des persécutions antisémites qui y sévissaient et s’est installé à Paris en 1905. Il est rejoint deux ans plus tard par son épouse, Berthe, qui arrive en France avec quatre de leurs enfants. Nathan est l’un des trois enfants nés à Paris qui deviennent français en 1926. Issu d’un milieu modeste où l’on parlait le yiddish, Nathan obtient son certificat d’études puis effectue deux années d’une école complémentaire. La mort de son père l’oblige à cesser ses études en 1935 et à reprendre le commerce paternel. Il fréquente l’université ouvrière et les jeunesses communistes juives. Il épouse en 1939 Rywka Fryd.
Les jeunes époux restent à Paris malgré l’entrée des troupes allemandes au mois de juin 1940. Rapidement, Nathan fait ses premiers pas en Résistance avec l’époux de Lola Fryd, la sœur de son épouse. Il fréquente alors les jeunesses communistes du IIe arrondissement de Paris.
Refusant de se faire recenser comme Juifs, les époux Chapochnik décident de passer en zone Sud et gagnent Lyon le 31 décembre 1941. Au début de l’année 1942, Nathan rejoint les Jeunesses communistes juives de Lyon (qui deviendront ultérieurement l’Union de la Jeunesse Juive) avant d’intégrer l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) sous la direction de Jacques Kott et Charles Lederman. Jusqu’en novembre 1942, leur activité consiste essentiellement à distribuer des journaux clandestins et à confectionner puis coller des papillons et affichettes, notamment le 20 septembre 1942 pour l’anniversaire de Valmy. Les époux Chapochnik, Nathan et Rywka, ont sous leur responsabilité l’imprimerie clandestine de l’organisation, installée un temps à leur domicile.
Progressivement, l’engagement de Nathan Chapochnik se précise. Au début du mois de novembre 1942, il intègre les FTP-MOI et accepte donc le principe de la lutte armée au sein du bataillon Carmagnole, dont il est l’un des premiers combattants. Aux côtés de Simon Fryd, son beau-frère, et de Norbert Kugler, il mène de nombreuses actions contre l’occupant. Lors d’une de ces opérations, en mai 1943, Simon Fryd est arrêté. Après être passé par Grenoble et par la Drôme, Chapochnik gagne Nice en septembre 1943 où il devient responsable militaire des FTP-MOI des Alpes-Maritimes. Il déploie localement une intense activité (organisation de parachutages, opérations de sabotage, coups de mains contre l’occupant, transport de papier pour l’impression de tracts clandestins). Blessé lors d’une opération à Cros-de-Cagnes le 26 juin 1944, il est hospitalisé à Marseille où il devient instructeur de troupes de combats près de Marseille. Il s’engage dans la Première Armée à la fin de l’été 1944 et combat en Alsace. En raison de son engagement il est promu Capitaine dans les FFI et il reçoit la médaille de la Résistance française.
A la fin de la guerre il entre dans l’armée d’active. Il suit une formation à Saint-Maixent (1947) et combat en Indochine (1947). Mais, dénonçant les méthodes utilisées par l’armée française, il démissionne de l’armée en août 1951. Président de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (dans le Rhône) il s’implique dans les actions pédagogiques du Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon. Il meurt en 2009.
Auteur : Alexandre Bande
Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes, GR 16 P 119690.
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté, carton 2.
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fond Chapochnik.
Claude Collin, Jeune Combat. Les jeunes juifs de la MOI dans la Résistance, Grenoble, PUG, 1998.
Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours. 2824 engagements, Lyon, BGA Permzel, 2003.
Fondation de la Résistance / fonds Max Weinstein
Notice "CHAPOCHNIK Nathan. Pseudonyme : Francis ; Paul Fayard ; Champollion" par Marie-Cécile Bouju et Régis Le Mer, version mise en ligne le 22 mars 2019, dernière modification le 8 août 2019.