Jetty Sontag (Jeannine Sontag)
Légende :
Agent de liaison du mouvement en Combat depuis 1943, Jeannine Sontag rejoint les FTP-MOI de Carmagnole au printemps 1944. Arrêté le 3 juillet 1944 au cours d'une opération militaire, elle est assassinée le 20 août 1944 au Fort de Côte-Lorette à Saint-Genis-Laval.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : sans date
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Grenoble
Contexte historique
Née à Zurich (Suisse) le 14 mai 1925 de parents juifs polonais, Jetty Sontag grandit à Strasbourg. Son père, Usher Sontag, naturalisé français, dirige une entreprise textile. Elève à partir de 1929 du lycée de jeunes filles de Strasbourg, où elle a un temps pour professeure d’Histoire Lucie Aubrac (en 1938) elle doit, avec sa famille, quitter Strasbourg en 1939. Réfugiée à Lyon (fin 1940 ou début 1941) elle met fin à ses études et choisit une formation de secrétaire.
En 1943, elle entre au mouvement Combat en tant qu’agent de liaison. Au printemps 1944 (mars ou avril), souhaitant s’investir dans des actions militaires, elle intègre le bataillon Carmagnole des FTP-MOI et participe à plusieurs opérations. Le 3 juillet, au cours de l’une d’elles, qui avait pour cible des véhicules de la Wehrmacht stationnés au garage Gambetta (croisement de l’avenue Félix Faure et du cours Gambetta à Lyon), Jeannette est blessée au pied et arrêtée par la police de Vichy et les Allemands. Interrogée sous une fausse identité (Marie-Louise Beroujon) durant plusieurs jours dans des conditions atroces, elle ne livre ni ses camarades ni les informations dont elle disposait. Internée au Fort Montluc, elle est assassinée le 20 août avec 120 personnes, au Fort de Côte-Lorette (commune de Saint-Genis-Laval). Son corps, en partie brûlé, fut identifié grâce à ces vêtements. Son nom est gravé sur le Caveau des martyrs de Saint-Genis-Laval.
Citée à l’ordre de l’Armée à titre posthume avec attribution de la croix de guerre avec palme, Jetty Sontag est également décorée à titre posthume de la médaille de la Résistance française par décret du 11 mars 1947. Une salle d’études du lycée international des Pontonniers à Strasbourg lui est dédiée et depuis 2016, une plaque commémorative a été installée à l’entrée de son immeuble lyonnais.
Auteur : Alexandre Bande
Sources et bibliographie :
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté, carton 1
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds David Diamant, carton 6
Service historique de la Défense, Vincennes, GR 16 P 552 829
Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours. 2824 engagements, Lyon, BGA Permzel, 2003.
Jacques Ravine, La Résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973.
Adam Rayski, Le choix des juifs sous Vichy entre soumission et résistance, Paris, La Découverte, 1992.
Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Paris, Perrin, 2018.
R. Wehrlen (Alsacien seul rescapé du massacre), témoignage dans La Marseillaise de Lyon et du Sud-Est des 11, 12, 13 et 14.9.1944 .
Notice "SONTAG Jetty, Jeannine, alias Jeannette" par Léon Strauss.
Claude Collin, Carmagnole et Liberté. Les étrangers dans la Résistance en Rhône-Alpes, Grenoble, PUG, 2000.