Tibor Weisz (Yves)
Légende :
Juif hongrois, Tibor Weisz rejoint les FTP-MOI au sein du bataillon Liberté à Grenoble (Isère) puis du bataillon Carmagnole à Lyon. Il est fusillé le 27 mars 1944 au fort de la Duchère (Lyon).
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : sans date
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes)
Contexte historique
Né le 22 avril 1925 à Budapest (Hongrie) au sein d’une famille juive, Tibor arrive très jeune en France où dans les premiers mois de l’Occupation il vit à Toulouse.
Au début de l’année 1943, après que la zone Sud ait été occupée par la Wehrmacht et considérant que la situation était moins dangereuse pour leur fils dans la zone sous administration italienne, les parents de Tibor l’envoient à Grenoble. Peu après, son père, Oscar Weisz est arrêté et déporté par l’occupant. A Grenoble, Tibor intègre les FTP-MOI au sein du bataillon « Liberté » et prends le pseudonyme d’Yves. Le responsable politique du petit groupe dont il fait partie n’est autre qu’Etienne Goldberger (Jacques), un de ses cousins. Le responsable militaire du groupe est Nathan Saks. Tibor Weisz participe activement à de nombreuses opérations armées, dont celle qui vise l’usine Charvet à Grenoble. La veille de Noël 1943, il est de ceux qui détruisent une scierie réalisant des baraquements pour la Wehrmacht et qui subtilisent des armes destinées à plusieurs Groupes mobiles de réserve (GMR).
Lors d’une opération de sabotage de la ligne ferroviaire reliant Grenoble à Chambéry, protégeant le repli du groupe face à une attaque d’un groupe de GMR, Tibor est blessé à la main par une balle. Il est envoyé à Lyon et soigné par un médecin qui salue son courage. Il entre alors au bataillon Carmagnole avec lequel il mène des opérations en région lyonnaise. Dans la nuit du 9 au 10 mars 1944, il participe à plusieurs attentats à l’explosif contre des usines et des actions contre des gardiens de la paix français.
Le 10 mars, deux des membres du bataillon, Fischel Pfeffer et Gajewski (Simon Tokar), sont arrêtés par la police qui surveillait une des planques du groupe. Sous la torture le second fournit des informations qui permettent d’arrêter Tibor Weisz. Lors des perquisitions effectuées à son domicile, les enquêteurs trouvent une fausse carte d’identité et une fausse carte d’alimentation, un ouvrage sur l’Histoire du parti communiste bolchevique. Il est dénoncé par Gajewski qui confirme sa participation aux violences de la nuit précédente et il retrouve son cousin, Etienne Goldberger, arrêté peu avant. Pfeffer, Goldberger et Tibor sont transférés, le 14 mars, à la prison Saint-Paul. Condamnés à mort, le 27 mars, par la cour martiale du secrétariat général au maintien de l’ordre, Tibor Weisz et ses camarades sont immédiatement fusillés, probablement par des GMR, dans les fossés du fort de la Duchère. Son corps est enterré à la nécropole nationale de la Doua (Villeurbanne).
Auteur : Alexandre Bande
Sources et bibliographie :
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté, carton 1.
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds David Diamant, carton 6.
Fondation de la Résistance / fonds Max Weinstein.
Claude Collin, Carmagole et Liberté. Les étrangers dans la Résistance en Rhône-Alpes, Grenoble, PUG, 2000.
David Diamant, Héros juifs de la Résistance française, Paris, édition Renouveau, 1961.
Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours. 2824 engagements, Lyon, BGA Permzel, 2003.
Virginie Sansico, La justice du pire, les cours martiales sous Vichy, Paris, Payot, 2002.
Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Paris, Perrin, 2018
Notice "WEISZ Tibor" par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 17 décembre 2014, dernière modification le 12 mars 2020.