Albert David Akerberg

Légende :

Membre de la Sixième, organisation clandestine des Eclaireurs israélites de France, Albert David Akerberg est chargé de la coordination des groupes de la Sixième et du Mouvement de Jeunesse sioniste (MJS) à Paris. Devenu responsable de l'organisation pour la zone Nord, il intègre en août 1944 le corps franc parisien de l'Armée juive au sein duquel il prend part aux combats de la Libération.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Service historique de la Défense à Vincennes, GR 16 P 5479 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie d'identité en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Né le 10 novembre 1914 à Paris, Albert Akerberg est domicilié avant-guerre dans le XVIIIe arrondissement parisien. Il effectue ses obligations militaires dans l’aviation en 1933. Mobilisé le 25 août 1939, il est affecté à la 22e section de commis et d’ouvriers d’administrations militaires en qualité de secrétaire. Fait prisonnier à Braleville (Meurthe-et-Moselle) le 20 juin 1940, interné successivement au Stalag XIb (Fallingbostel) puis au Stalag XC (Nienburg sur Weser) où il arrive le 23 juin 1941, il est rapatrié dans le cadre de la Relève le 17 janvier 1943 et placé en congé de captivité jusqu’au 18 février 1943.

Dès son retour, recruté par son cousin Jacques Pulver, il rejoint la Sixième, organisation clandestine mise en place par les Eclaireurs israélites de France, et effectue des missions de liaisons et de renseignements entre Paris et la zone Sud. A la demande de Simon Levitte du Mouvement de jeunesse sioniste (MJS) et de Ninon Haït de la Sixième, il est chargé de la coordination de ces deux organisations pour Paris. Dans la capitale, le groupe comprend une trentaine de personnes dont Freddy Menahem et Tony Gryn. En décembre 1943, il est responsable du service parisien des faux papiers.

Nommé en mars 1944 responsable pour la zone Nord de cette organisation combinant service de faux papiers et aide sociale aux résistants et à leurs familles, il supervise l'organisation de l'enlèvement des enfants des maisons de l'UGIF, puis contribue à la mise en place du laboratoire des faux-papiers du Mouvement de libération nationale avec Maurice Loebenberg dit Maurice Cachoud, créant ainsi un laboratoire commun aux deux organisations. Dans un témoignage de 1973, il explique : "Nous nous étions organisés en plusieurs services. Celui des faux papiers était très au point, si bien que le MLN, le mouvement de résistance à Paris, nous avait demandé de les fournir en faux papiers, parce que eux-mêmes avaient fait des tentatives et n’avaient pas réussi ; ils s’étaient fait prendre à chaque fois. Nous avons eu la chance d’avoir un garçon extraordinaire comme Maurice Cachoud. Il venait de Nice, je crois, et quand il est arrivé à Paris, il a transformé notre petit travail artisanal en travail industriel."

En avril 1944, il devient secrétaire général du Comité d’unité et de défense des Juifs de France (CUDJF) fondé clandestinement à Paris en janvier 1944 avec pour objectif de constituer une force d’opposition à l’UGIF susceptible de coordonner l’assistance aux Juifs de la capitale en organisant parallèlement leur dispersion et leur "planquage"– en particulier pour ce qui concernait les enfants. Le CUDJF est à ce moment présidé par Abraham Alpérine du comité clandestin de la rue Amelot.

Bien que n’ayant jamais prêté serment à l’Armée juive, Akerberg intègre son corps franc parisien et fait partie du groupe qui prend possession du camp de Drancy le 18 août 1944. Le lendemain, ils investissent le siège de l’UGIF et arrêtent son président, Georges Edinger. Albert Akerberg se rend dans le bureau de l’agent comptable et se fait remettre la caisse, ce qui permet de commencer immédiatement le travail social, surtout envers les Juifs qui avaient besoin de secours alimentaire et financier.
Dans son témoignage, Albert Akerberg précise que durant l’insurrection parisienne il ne faisait pas partie d’un groupe déterminé mais se déplaçait et prêtait main forte au gré des besoins. Il se souvient avoir notamment participé à la prise d’un camion allemand rempli de mines devant la Préfecture de Police. Il semble cependant qu’il dépendait tout comme ses camarades du groupe franc Alerte commandé par le capitaine Charcot-Neuville.

La libération de Paris achevée, Albert Akerberg se consacre au Service social des Jeunes qui poursuit le travail commencé sous l'Occupation et le dirige jusqu'en 1956. Il décède le 13 octobre 2004.

Décorations
Chevalier de la Légion d'honneur, croix du combattant volontaire 1939-1945, croix du combattant, croix du combattant volontaire de la Résistance, médaille de la Reconnaissance française, chevalier du Dévouement social, médaille de vermeil de la Ville de Paris.


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie :

Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16P 5479 (dossier d’homologation), 2010 PA 52 (Fonds du MLN)
Service historique de la Défense, DAVCC, Caen : fiche individuelle de prisonnier de guerre.

Mémorial de la Shoah, Paris :
- DLXI-3 – Fonds Any Latour : témoignage d’Albert Akerberg, février 1973
- CMXX-2 – fonds Lublin

J. Adler, Face à la persécution. Les organisations juives à Paris de 1940 à 1944, Paris, Calmann-Lévy, collection « Diaspora », 1985.
Organisation juive de combat – France – 1940-1945, Paris, éditions Autrement, 2008.