Sigmund Tumin (Ion Marinescu)

Légende :

Sigmund Tumin - à droite - aux côtés de Jacob Tancerman, 2 octobre 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Coll. Jean-Louis Tancerman Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1944-1945

Lieu : France - Ile-de-France

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Contexte historique

Né le 7 juillet 1918 à Cernauti (Roumanie), Sigmund Tumin est membre du parti communiste dans son pays natal. En mars 1938, il s’installe à Paris puis à Lyon pour y poursuivre ses études d’ingénieur-chimiste à l’Ecole de Chimie industrielle. Dès son arrivée, il entre en relation avec les responsables des émigrés roumains à Paris et à Lyon et mène une propagande active au sein des milieux étudiants.

Le 2 novembre 1940, Sigmund Tumin est arrêté à Lyon et interné à la prison Saint-Paul. Jugé par la cour d’appel de Lyon, il est condamné le 26 avril 1941 à deux ans de prison et à la déchéance de ses droits civiques, civils et de famille pour activité communiste. Il reste incarcéré à la prison Saint-Paul de Lyon jusqu’au 20 juin 1942 puis est interné administrativement au dépôt de Lyon. Le 10 juillet 1942, il est transféré au camp du Vernet d’Ariège par ordre du préfet du Rhône. Le 28 août 1943, incorporé au 721e Groupement de travailleurs étrangers (GTE) de Saint-Jean-de-Verges (Ariège), il est dirigé sur un chantier de l’organisation Todt à Bordeaux. Tumin n’y reste que quelques jours avant de s’en évader.

Arrivé à Paris en septembre 1943, Sigmund Tumin rejoint la direction du groupe roumain de la MOI placé sous la direction de Mihai Patriciu. Il y dirige la rédaction et la diffusion du journal La Roumanie libre, l’assistance aux FTP et contribue à leur recrutement. En mars 1944, il demande à être enrôlé dans les FTP-MOI en cours de réorganisation suite au démantèlement du 2e détachement et aux nombreuses arrestations qui ont frappé l’organisation. Sous le pseudonyme d’ Yves, il est nommé commissaire aux effectifs au sein du commandement militaire de la région parisienne placé sous les ordres de Boris Holban, et prend le commandement de la compagnie Saint-Just.

Il participe au sabotage d’une ligne haute tension à Villebon-sur-Yvette le 28 avril 1944. Au cours de cette action, un pylône de la ligne électrique à haute tension (220 000 volts) Chevilly-Orléans est endommagé. Trois supports sont sectionnés, deux à l'aide d'une scie à métaux, le troisième à l'aide d'un explosif. Un pétard relié à un cordon bickford destiné à faire sauter le quatrième poteau, n'a pas fonctionné. Selon le rapport de gendarmerie, le pylône est resté debout et le trafic n'a pas été interrompu.
En mai 1944, selon le témoignage de Boris Holban, il transporte des armes et munitions de Montceau-les-Mines à Paris.

A partir de juin 1944, il est l’un des organisateurs des milices patriotiques dans la capitale. Il participe à l’insurrection parisienne, notamment à l’attaque d’un détachement allemand près de la mairie du Xe, à la construction de barricades et à l’attaque à la grenade de convois allemands dans le XIXe arrondissement. Le 25 août 1944, il prend part à la tête de sa compagnie aux combats de la place de la République.

Promu au grade de lieutenant FFI, il prend le commandement de la compagnie juive "Marcus" (en hommage au FTP-MOI Mayer List) formée au sein du bataillon 51/22 à la caserne de Reuilly. Le 11 mai 1945, il est transféré au 11e Groupement d’Infanterie (Etrangers) à Montauban avant d’être démobilisé le 25 mai 1945.

Après avoir travaillé quelques moins au Front national roumain, il rentre dans son pays natal en novembre 1945. Sigmund Tumin change de patronyme en janvier 1946 pour prendre celui de Sigmund Ion-Marinescu, changé à nouveau en septembre 1962 en Ion Marinescu.


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie :
Archives nationales : F60/1529
Archives départementales de l’Ariège : 5W194 et 5W310 (fonds du camp du Vernet d’Ariège).
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne : fonds de liquidation FN-OS-FTP, dossier 282.
Archives nationales de Roumanie, Colegiul Central de Partid, M-2686.
Boris Holban, Testament, Paris, Calmann-Lévy, 1989.